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Dans l’ouest de Toronto, au milieu de la vallée Humber, se trouve le riche quartier résidentiel de Baby Point. C’est aussi là que se trouvait Teiaiagon, le plus important village Seneca de la région au 17e siècle. La Ville de Toronto a récemment adopté son premier plan de conservation pour ce district patrimonial historique.
Baby Point est un petit quartier cossu, bien boisé, d’environ 222 propriétés, incluant trois parcs. Ce serait vraisemblablement un des plus gros sites archéologiques de Toronto.
Les ancêtres du peuple Wendat auraient été les premiers à s’établir dans le secteur, il y a au moins 8000 ans. Les Haudenosaunee ont pris le contrôle de la région au 17e siècle.
Les Hurons-Wendats se sont alliés aux Français. Et historiquement, puisque nous, on était du côté des Anglais, on s’est retrouvés à se battre contre nos frères hurons-wendats, explique Philip Monture, Mohawk du clan de l’Ours des Six Nations de la rivière Grand.
Teiaiagon était le plus important des cinq villages établi par cette nation. Les archéologues pensent qu’à son apogée, Teiaiagon comptait une trentaine de maisons longues qui abritaient jusqu’à 800 personnes.
C’était un point d’entrée vers nos terres de chasse au castor, dans la région de Toronto, dit Philip Monture.
Haudenosaunee signifie peuple de la maison longue. Les Français les appelaient les Iroquois, et les Anglais les surnommaient la Ligue des Cinq (plus tard Six) Nations. C’est une confédération qui rassemble les Nations Seneca, Mohawk, Oneida, Onondaga, Cayuga et Tuscarora.
Les offensives militaires françaises ont poussé les Haudenosaunee à quitter la région vers la fin du 17e siècle.
La présence de communautés anishinabeg, dont les Mississaugas, a été documentée au 18e siècle. Les historiens notent aussi le passage de commerçants et missionnaires français sur les lieux dès les années 1670.

Le Fort Douville devait empêcher les trappeurs autochtones d’aller vendre leurs fourrures aux Britanniques, de l’autre côté du lac.
Photo : Charles William Jefferys/Société historique de Sunnyside
À deux reprises, au tournant du millénaire, des travailleurs qui installaient des conduites de gaz ont déterré les restes de deux femmes seneca. Avec elles ont été découverts de précieux artefacts, dont un peigne sculpté de bois d’orignal.
Les Six Nations de la rivière Grand, héritiers des Haudenosaunee qui vivaient à Teiaiagon, comptent ce secteur dans leur territoire traditionnel, en vertu de plusieurs traités signés au 18e siècle.
Une partie de nos obligations dans les traités, c’est de protéger ces terres ainsi que nos ancêtres qui sont sous ce sol. On est liés à cette terre, c’est incontestable.
Toronto est également située sur les terres ancestrales de la Nation Wendat et celles des Mississaugas de la rivière Credit.
Un district patrimonial protégé
Après sept ans d’études et de consultations, la Ville de Toronto a officiellement fait de Teiaiagon-Baby Point un district historique patrimonial cette année.
Ce serait vraisemblablement un des plus importants sites archéologiques de la ville.
C’est un des rares lieux autochtones enregistrés [...] avec autant de traces archéologiques, historiques, et dans la mémoire communautaire, explique Dima Cook, directrice de la firme d’archéologie EVOQ, qui a mené une étude sur le district à la demande de la Ville.
Elle admet qu’il n’y a pas beaucoup de traces évidentes de cette longue histoire, lorsqu’on se promène aujourd’hui dans le quartier, mais le relief naturel suffit, selon elle, à projeter les visiteurs dans le passé.
On comprend pourquoi les gens s’y sont établis et pourquoi c’était un lieu si important, en raison de sa position de belvédère au-dessus de la Humber, dit Dima Cook.
Les consultations menées dans le cadre de l’étude ont montré que la communauté autochtone de Toronto se sent encore extrêmement liée au site.
Elle pense que la désignation de district patrimonial contribue à remettre le site sur la carte en tant que fort rappel de cette histoire et de cette culture.
Le plan de conservation privilégie la préservation in situ du site archéologique. Il donne des directives sur les démolitions, activités et architectures permises sur les lieux.
Surtout, il inclut un processus de consultation auprès des Premières Nations historiquement liées au quartier pour qu’elles ne soient pas laissées de côté dans ces conversations et pour que leur Histoire soit protégée.
Je pense que c’est une bonne chose, mais nous devons être beaucoup plus inclus dans ces discussions , dit Philip Monture.