NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Le petit bateau guidé par un câble qui transporte des passagers des deux côtés de la rivière Abitibi à Gardiner, près de Cochrane dans le Nord de l'Ontario, n'a pas été réparé cet hiver. Les résidents du coin ont démontré dimanche qu'ils veulent que le bac à cable – qu'on appelle traversier dans la région – continue de desservir la communauté et se sont mobilisés, dimanche, pour signifier au ministère des Transports de l'Ontario qu'ils n'entendent pas à rire.
Près de 150 personnes se sont réunies à l'endroit où s'amarre normalement le traversier. Ce passage dessert deux familles résidentes, mais aussi chasseurs, trappeurs et pêcheurs.
Je vous le dis, vous savez tous très bien ce que ce traversier représente, non seulement pour l’accès récréatif et industriel à la forêt, mais aussi comme une importante attraction touristique pour notre municipalité, a lancé le maire de Cochrane, Peter Politis, à la foule rassemblée.
Le responsable de l’événement et résident de Gardiner, Louis Dingley, a ajouté que le service ne concerne pas uniquement les deux familles qui y demeurent à temps plein. C’est bien plus que ça. Il y a probablement plus de 60 camps de chasse de ce côté de la rivière.
Nous voulons que ce service continue de traverser la rivière. Si l’idée d’un pont ne convient pas [au ministère des Transports] – ce qui serait pourtant la solution idéale – le traversier reste la meilleure alternative, et c’est cette option que nous devons défendre, conclut le maire Politis.

De nombreux résidents de Cochrane et de Gardiner ont posé des pancartes réclamant le maintien du service du bac à câble.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Une date butoir imminente
La Garde côtière aurait accordé jusqu’au 8 août 2025 pour que les réparations exigées sur le traversier soient complétées. Pourtant, selon les résidents de Gardiner, aucun travail n’a été effectué sur le Cassiopeia IV — en service depuis 1966 — depuis qu’il a été retiré de l’eau à l’automne dernier.
Le traversier est demeuré hors service pendant trois à quatre mois, alors que les habitants utilisaient la route de glace. Selon eux, cette période était idéale pour effectuer les travaux nécessaires sur le vaisseau.

Un opérateur doit se trouver à bord du bateau pour assurer la traversée.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
C’est inquiétant, car nous ne savons pas ce qui va se passer. Le ministre des Transports ne nous tient pas informés. Nous ignorons quelles décisions sont en cours, déplore M. Dingley.

La traversée de la rivière Abitibi prend moins de 3 minutes quand le bac à câble est en service.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils envisagent des alternatives : peut-être un nouveau traversier, peut-être réparer l’actuel… ou nous forcer à passer par des chemins forestiers. On ne sait absolument pas à quoi s’attendre en août. Alors, on attend. On joue à un jeu de patience, et c’est loin d’être rassurant, résume-t-il.
M. Dingley et sa femme ont décidé de passer à l’action alors que l'Assemblée législative de l'Ontario est toujours en chambre. Ensemble, le couple a recueilli 1215 signatures pour une pétition, ainsi que 24 lettres d’appui de la part des usagers du bac à câble.
M. Dingley a remis l’ensemble des signatures et des lettres d’appui au bureau du député provincial de Timiskaming–Cochrane, John Vanthof, du Nouveau Parti démocratique.

Près de 150 personnes ont participé au rassemblement dimanche, vêtues de chandails aux couleurs du traversier.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Si Louis, sa femme et les autres résidents de l’autre côté de la rivière ne s’étaient pas mobilisés, ce traversier serait voué à disparaître en août, a déclaré le maire, saluant l’effort de mobilisation.
Une alternative qui fait peur
Advenant le retrait du traversier, l’unique accès à Gardiner deviendrait la route de Florence Lake, un chemin forestier à voie unique. Y croiser un autre véhicule relève du casse-tête : l’un des deux doit reculer.
Ce n’est pas sécuritaire. Deux véhicules ne peuvent même pas se croiser. Nous autres, on a une remorque de 22 pieds [6,7 mètres, NDLR]. Si tu rencontres quelqu’un, il n’y a pas de place. Les virages sont pleins d’angles morts, lance Samantha Desloges. Ses parents ont un chalet à Gardiner.

En empruntant la route de Florence Lake, les automobilistes doivent prévoir le double du temps de trajet comparé à l’autoroute 579 — soit environ une heure au lieu de trente minutes.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Propriétaire d’un Airbnb, M. Dingley raconte avoir dû escorter en pleine nuit des clients égarés quand le bac à câble était hors service l’an dernier. Ils arrivaient de Sault-Sainte-Marie et sont partis tard. [...] Il faisait noir, la route était en mauvais état, étroite, bordée de broussailles. On roulait au pas. Eux ont trouvé ça aventureux, mais tout le monde ne voit pas ça du même œil.
En hiver, la situation devient encore plus précaire. Quand le traversier a été fermé six semaines, il fallait appeler sans cesse le ministère pour s’assurer que la route était enneigée. Un matin, il y avait six pouces de neige. J’ai dû me rendre en ville quand même, ajoute M. Dingley.