Pour 90 ménages cette année, le 1er  rime avec stress, ceux-ci n’ayant toujours pas réussi à se trouver un nouvel endroit où vivre. Un refrain qui revient depuis quelques années, alors que Trois-Rivières est durement frappée par un manque de logements abordables.

L’Office municipal d’habitation de Trois-Rivières (OMHTR) rapporte qu’au matin de la journée du déménagement, il est encore en contact avec des dizaines de familles qui sont en attente d’une solution pour se loger cette année.

Si les problèmes de logements sont maintenant visibles tout au long de l’année pour l’OMHTR, la période entourant le 1er  juillet est stressante pour plusieurs ménages cette année. L’organisme rapporte qu’il offre ses services à 90 ménages.

L’OMHRT rapporte que ce sont 30 ménages qui se retrouvent en hébergement d’urgence, 18 d’entre eux ont eu besoin des services d’entreposage d’urgence. 52 ménages seront hébergés chez des amis ou de la famille.

De plus, cinq ménages risquent de se retrouver à la rue, n’ayant nulle part où aller.

Le directeur général par intérim de l’OMHTR, Christian Éthier, rapporte qu’en plus des personnes activement à risque de n’avoir nulle part où aller, il y a également plusieurs ménages qui doivent vivre avec un loyer trop cher en attendant une place plus abordable.

On a une liste d'attente de gens qui cherchent un logement, c'est une situation un peu dramatique parce que ce n’est pas uniquement ici à Trois-Rivières, c'est à la grandeur du Québec. Il y a beaucoup de logements, sauf que les logements ne sont pas disponibles et abordables, affirme-t-il en entrevue à l’émission Toujours le matin.

À Shawinigan, deux ménages sont à risque de se retrouver à la rue, mais l'Office municipal d'habitation n'a reçu aucune demande d'hébergement d'urgence.

À Drummondville, 86 ménages n'ont toujours pas trouvé de logements, c'est 36 de plus qu'à pareille date l'an dernier.

L'Office d'habitation Centre-du-Québec poursuit ses démarches pour créer des logements abordables à Drummondville.

Son objectif d'en ajouter 400 d'ici 2026, en achetant ou en construisant de nouveaux immeubles, est déjà atteint.

Un marché difficile pour les locataires

La Mauricie, et spécialement Trois-Rivières, a vu une forte augmentation des prix des loyers au cours des dernières années, cette situation est aggravée par un taux d’inoccupation qui se situe à 0,9 %.

Selon Statistique Canada, le prix moyen pour un logement avec une chambre à coucher à Trois-Rivières a plus que doublé entre 2019 et 2024, passant de 480 $ à 910 $.

Une hausse qui se fait sentir particulièrement chez ceux pour qui le logement est la plus grosse dépense dans leur budget.

Coretta Ouedrago et Odile Yamego sont deux amies qui s’entraidaient lundi pour déménager dans le quartier Sainte-Cécile, la veille du 1er juillet. Coretta a trouvé un nouveau logement in extremis et Odile devra rester dans le sien malgré une hausse importante de son loyer cette année.

Ce sont 90 ménages qui sont aidés par l'Office municipal d'habitation de Trois-Rivières. (Photo : 30 juin 2025)

Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard

J’ai eu mon ami qui m’a cédé son bail, mais avant ça, il n’était pas sûr parce que lui aussi il cherchait son logement, ce n’était pas évident et c’est peut-être un mois à l’avance que tout s’est joué, témoigne Coretta Ouedrago. Elle a cherché pendant cinq mois en tout.

Odile Yamego, qui habite son logement depuis un an, n’a pas eu la chance de trouver un autre endroit où vivre cette année. Elle aurait eu besoin d’un logement plus abordable.

Avec l'arrivée de mes enfants, je voudrais aller dans un logement un petit peu moins cher pour pouvoir m'en sortir, mais là ce n’est vraiment pas facile parce que mon loyer a augmenté de 90 $, ça n’a pas d'allure, explique-t-elle.

Elle craint qu’avec son emploi au salaire minimum, les paiements mensuels de 985 $ de son loyer ne lui laissent pas beaucoup de marge de manœuvre.