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Cinq ans après George Floyd, des militants attendent encore des réformes concrètes

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Profilage racial, interventions policières musclées, manque d’investissement dans les communautés défavorisées, cinq ans après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, des militants ontariens dénoncent le racisme anti-Noirs qui subsiste dans la province. Si les appels aux réformes provoqués par le drame n’ont pas mené aux changements qu’ils attendaient, certains se réjouissent tout de même d’une prise de conscience collective et poursuivent leur combat.

Accroupi dans la salle des archives du quartier général du mouvement Black Lives Matter (BLM) de Toronto, Syrus Marcus Ware observe avec émotion des photos de manifestations antiracisme survenues de 2020 à Toronto.

Le soulèvement avait été provoqué par la mort de l’Afro-Américain George Floyd et de la Torontoise Regis Korchinski-Paquet, lors d’une intervention policière deux jours plus tard seulement.

C’est très émouvant de revoir ces moments, dit le cofondateur du mouvement BLM Canada.

Cinq ans après les deux drames, les appels aux réformes des forces policières et les initiatives en diversité et inclusion au sein des institutions sont, selon lui, loin d’avoir rempli leurs promesses.

J’aurais aimé que les appels à la réduction du financement de la police mènent à des actions plus concrètes, [...] à davantage de réinvestissement dans les communautés, déplore-t-il.

Le cofondateur de BLM Canada, Syrus Marcus Ware.

Le cofondateur de BLM Canada, Syrus Marcus Ware, dans les locaux du Wildseed Centre for Art & Activism.

Photo : Radio-Canada / Ken Townsend

En février, le conseil municipal de Toronto a approuvé une augmentation du budget du Service de police de Toronto (TPS) de 46,2 millions de dollars pour l’année 2025.

Juste des mots

Syrus Marcus Ware n’est pas le seul à être déçu par l’évolution de la situation depuis 2020.

Le journaliste Desmond Cole, qui milite également au sein de la coalition No Pride in Policing, a lui aussi participé aux manifestations provoquées par la mort de George Floyd et de Regis Korchinski-Paquet.

Au coin des rues Yonge et College, au centre-ville de Toronto, il se remémore le jour de juin 2020 où le chef du Service de police de Toronto de l’époque, Mark Saunders, s'est agenouillé, à l’intersection, lors d’une manifestation antiracisme.

Un homme, habillé en uniforme de police, devant un lutrin.

L'ancien chef de la police de Toronto Mark Saunders (Photo d'archives)

Photo : The Canadian Press / Christopher Katsarov

Mark Saunders est venu avec un groupe ici. Il s’est arrêté au coin et il a mis son genou par terre comme ça, raconte-t-il en mimant la scène.

Un geste symbolique important selon lui, qui n’a toutefois pas suffi à faire changer les choses.

C'était juste des mots. Presque rien n’a changé parce que les budgets [de la police] continuent d’augmenter, la violence contre les personnes noires continue.

Rachel Décoste, consultante en diversité, équité et inclusion, partage cet avis.

Les politiques qui ont été avancées et implémentées sont celles qui sont les moins conséquentes, déplore-t-elle.

Violence policière

Selon les données du Service de police de Toronto, en 2020, près de 23 % des cas d'utilisation de la force par les policiers concernaient des personnes noires, alors qu'elles ne représentaient qu'environ 10 % de la population de la ville.

Le TPS n'a pas publié les données pour les années suivantes.

Dans une déclaration écrite, le Service de police de Toronto (TPS) admet qu’il reste beaucoup de travail à faire pour s’attaquer au racisme.

Il souligne toutefois avoir mis sur pied des initiatives pour s’y attaquer, comme un programme de policiers communautaires, afin de créer des ponts avec les communautés noires et marginalisées et embaucher davantage de policiers issus de la diversité.

Nous collaborons avec les membres des communautés pour créer des programmes de formation pour les policiers, incluant de la formation pour prévenir le racisme anti-Noirs, laquelle fait partie de notre formation annuelle de manière permanente donnée à tous nos membres, ajoute la porte-parole du TPS, Stephanie Seyer.

Préserver la mémoire

Malgré les déceptions, les militants comme Desmond Cole et Syrus Marcus Ware poursuivent leur combat.

Peu de temps après le soulèvement de 2020, BLM Canada a par exemple ouvert son quartier général au cœur de Toronto. 

Plus que de simples bureaux, le Wildseed Centre for Art & Activism fait maintenant office de centre communautaire. Il dispose entre autres d’une lumineuse galerie d’art pour les artistes afro-descendants et d’une salle de danse complètement rénovée.

Le centre a également aménagé une salle d’archives spécialement conçue pour préserver la mémoire des combats menés par BLM Canada.

Nous devons pouvoir savoir ce qui s’est passé pour savoir où nous allons et beaucoup d’information concernant le militantisme noir n’est pas documentée, explique Syrus Marcus Ware, qui est également professeur adjoint à l’École des arts et à la Faculté de sciences humaines de l’Université McMaster.

La pièce contient des photos, des pancartes utilisées lors de manifestations, mais également des lettres d’amour au mouvement écrites par des militants ainsi que des livres.

Une photo en noir et blanc d'une manifestation antiracisme à Toronto en 2020.

BLM Canada conserve ses archives, comme cette photo d'une manifestation dans la Ville Reine en 2020, dans une salle prévue à cet effet, dans ses bureaux de Toronto.

Photo : Radio-Canada

C’est vraiment important d’avoir un espace où notre matériel et nos histoires sont préservés parce que beaucoup de tout cela ne se retrouve jamais dans les archives [traditionnelles], explique le militant.

Il s’inquiète d’ailleurs d’un récent décret exécutif du président américain Donald Trump visant à reprendre le contrôle du contenu des musées Smithsonian de Washington. Il accuse le président de mener un endoctrinement idéologique racial.

Nous avons plus que jamais besoin d’un endroit sécuritaire où nous pouvons conserver ces choses et où les gens peuvent y accéder. [...] Quand on ne connaît pas l’Histoire, elle se répète, prévient-il. 

Ça arrive déjà ici

Pour Desmond Cole, pas besoin d’aller aussi loin qu’aux États-Unis pour constater le racisme.

Le Canada, dit-il, a lui aussi un passé trouble, avec lequel les Canadiens ont toujours du mal à se réconcilier. 

Il mentionne par exemple le rôle de la GRC dans le déplacement forcé des communautés autochtones à travers le pays ainsi que le recours à l’esclavage au Canada.

L’auteur et activiste torontois Desmond Cole.

L’auteur et activiste torontois Desmond Cole

Photo : Gracieuseté de Kate Yang-Nikodym

On parle beaucoup des États-Unis pour ne pas parler de nos propres [problèmes] ici au Canada.

Syrus Marcus Ware et lui se consolent avec le fait que la mort de George Floyd a, selon eux, mené à une prise de conscience collective.

Je crois que beaucoup a changé au sujet de la connaissance des gens. La connaissance du racisme de la police, la connaissance qu’il y a des options qui ne sont pas la police, se réjouit Desmond Cole.

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