En Australie, des chercheurs ont utilisé des miroirs en plastique incassables afin de mettre au point une technologie permettant de réduire de presque moitié le coût de l’énergie solaire thermique. Ces miroirs à l’origine pensés pour les automobiles pourraient devenir une contribution majeure à un avenir industriel plus vert.
Incassables et faciles à manipuler
Rappelons tout d’abord que les systèmes solaires thermiques conventionnels nécessitent généralement une infrastructure lourde afin de supporter des miroirs en verre fragiles. Toutefois, des chercheurs de l’Université d’Australie du Sud ont développé une technologie inédite, comme l’indique un communiqué publié le 12 mai 2025. Or, cette innovation réside dans la conception de miroirs en plastiques incassables ayant fait l’objet d’un dépôt de brevet.
Ces nouveaux panneaux sont ultra résistants mais également faciles à assembler, à manipuler et à transporter. En effet, ces derniers sont démontables à plat, tout en étant moitié moins lourds que les miroirs habituels en verre. Les chercheurs ont également expliqué avoir utilisé des revêtements spéciaux afin d’obtenir un pouvoir réfléchissant similaire à celui d’un miroir classique.
Vers une énergie solaire thermique zéro émission
Selon les essais préliminaires réalisés par les scientifiques, les miroirs en plastique sont capables de réduire de 40% le coût de l’énergie solaire thermique. Ainsi, il pourrait bien s’agir d’un moyen tout à fait intéressant d’économiser de l’argent pour les installations agricoles et industrielles. De plus, ces dernières nécessitent d’importantes quantités de chaleur pour des procédés à grande échelle, des besoins que les procédés habituels comme le photovoltaïque ne parviennent pas à combler.
« L’objectif est de produire de l’énergie solaire thermique à des températures comprises entre 100°C et 400°C – idéale pour des processus tels que la production alimentaire, le séchage des céréales et des légumineuses, la stérilisation, le dessalement solaire, les sites miniers, l’assainissement des eaux souterraines polluées et le traitement des eaux usées. », peut-on lire dans le communiqué.
Par ailleurs, cette technologie à été tout d’abord pensée pour les automobiles il y a quelques années, comme le montre la vidéo présente en fin d’article. Néanmoins, il semble que son application dans le domaine de l’énergie solaire thermique soit davantage viable.

Une phase de test grandeur nature à venir
Dans un premier temps, les responsables testeront leur innovation dans les « vignobles du futur » de l’Université Charles Sturt, un établissement partenaire. Il est donc question d’un projet pilote incluant la construction, l’installation et le test de deux maquettes à échelle réelle. Ces maquettes se composeront de 16 panneaux thermoformés et d’un revêtement réfléchissant multicouche fabriqué dans un alliage aluminium-silice. Selon les scientifiques, l’installation est tout à fait adaptée au climat australien (chaud et sec), ouvrant ainsi la voie vers une énergie solaire thermique zéro émission.
Enfin, précisons que le projet a reçu un soutien financier de l’Accélérateur économique australien (AEA) du gouvernement fédéral et une aide logistique d’Impacts Renewable Energy Pty Ltd, une société australienne développant des technologies durables dans divers secteurs comme l’industrie, l’agriculture etc.