Le déclassement des centrales nucléaires de Gentilly pourrait être accéléré. Les Laboratoires nucléaires canadiens et Hydro-Québec, respectivement responsables du démantèlement de Gentilly-1 et Gentilly-2, ont tous deux demandé des autorisations pour concrétiser les travaux effectués sur les sites des anciennes centrales.

Les citoyens de Bécancour et des environs ont été invités mercredi à une séance d’information publique sur l’avancement des travaux de démantèlement des deux centrales nucléaires du secteur Gentilly. 

Les Laboratoires nucléaires canadiens, qui ont organisé la rencontre, ont demandé en juillet l’an dernier une modification au permis de démantèlement de Gentilly-1. Selon le conseiller en gestion du déclassement de l’organisme, Steve Plante, l’organisme pourrait bientôt avoir l’autorisation de finaliser la démolition des installations de l’ancienne centrale. 

On a déposé une demande de modification de permis. Normalement, après 12 à 18 mois, on a une réponse de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, puis là on peut procéder avec les travaux, indique-t-il. 

Une fois l’approbation obtenue, les travaux pourraient commencer en 2028 et s’étirer jusqu’en 2035 ou encore 2038. À la fin de ces travaux, le site devrait être nettoyé et pourra être remis à Hydro-Québec, le propriétaire du terrain. 

La centrale Gentilly-1, qui était avant tout un lieu de tests pour une technologie expérimentale de réacteur nucléaire, n’a été en fonction que six ans, avant que son réacteur ne soit officiellement mis à l’arrêt en 1978. M. Plante indique qu’en tout, le réacteur n’a fonctionné à pleine puissance que pendant environ 183 jours. 

Une fois les déchets nucléaires retirés, ceux-ci seront transférés au site de stockage situé à Chalk River, en Ontario.

M. Plante rappelle que les travaux de déclassement de Gentilly-1 sont faits sous l’égide de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, un processus qualifié de sécuritaire pour l'environnement et la population par l’organisme. 

Hydro-Québec poursuit la fermeture de Gentilly-2

La séance d’information visait aussi à informer la population de l’avancement du processus de déclassement de l’autre centrale nucléaire dans le secteur. Hydro-Québec, qui est responsable du processus, était sur place pour effectuer une mise à jour. 

On a drainé les systèmes qui contenaient des liquides, on a retiré l'énergie électrique, hydraulique, pneumatique partout [...] on a commencé à sortir aussi les stocks, vider les locaux pour éventuellement préparer le site pour une période de dormance, après quoi on va pouvoir le démolir, explique le directeur des opérations de maintenance d’Hydro-Québec, Patrice Desbiens, qui est responsable du site. 

Hydro-Québec a déposé en avril une demande de renouvellement du permis de déclassement de la centrale.

La société d’État propose entre autres de devancer le démantèlement de bâtiments et structures contenant peu ou pas de contamination radioactive et qui n’ont plus d’utilité dans le contexte du déclassement.

Les bâtiments qui sont peu ou pas contaminés vont être démolis au cours des 10 prochaines années. Les autres vont être en période de dormance pour une trentaine d'années, le temps que le site d'entreposage national des déchets soit prêt pour quand on va démolir ces bâtiments-là, explique M. Desbiens.

Il estime la fin des travaux de nettoyage du site, incluant les secteurs plus contaminés, à 2070, un échéancier qui est donc plus rapide que prévu, puisqu’au départ, c’est l’ensemble des bâtiments du site qui auraient été laissés en dormance pendant 30 ans. 

On s'est rendu compte depuis le moment où la centrale est arrêtée, qu’il y a plus d'efforts à mettre pour entretenir des bâtiments qui ne servent pas que de finalement les démolir, dit-il.

D'après une entrevue à l'émission Toujours le matin