Le monde des chasseurs-cueilleurschasseurs-cueilleurs du Paléolithique pouvait s'avérer rude et impitoyable. En 1973, une équipe d'archéologues italiens découvrait dans le nord-est de l'Italie un squelette, sur le site de Riparo Tagliente. Les restes humains se nichaient à l'abri d'une formation rocheuse, depuis environ 17 000 ans. Conservé depuis plus de 50 ans, le squelette soulevait toutefois des interrogations chez les chercheurs, qui décidaient il y a quelques mois de le passer au crible des analyses modernes. Le 28 avril, les experts publiaient dans Nature les résultats de cette batterie de tests, permettant de déterminer la survenue d'une mort violente, infligé par des tiers.

Attaqué à distance par des maraudeurs ?

Dès l'introduction de leur article, les universitaires indiquent la violence de l'assaut subi par l'homme de Riparo Tagliente. Une étude antérieure, datée de 2024, établissait son âge, entre 22 et 30 ans. Outre les habituelles analyses au carbonecarbone 14, le squelette était modélisé en 3D. Les scientifiques constataient la présence de marques, attribuables à des impacts. Débutait alors une enquête de médecine-légale pour déterminer les circonstances de la mort.

Le fémurfémur gauche de l'individu porteporte des sortes de griffures, tandis que le tibiatibia est très clairement fissuré. Pour les spécialistes, il ne fait pas de doute que l'homme de Tagliente a été attaqué à distance, probablement à l'aide de flèches taillées dans la pierre. L'une d'entre elles aurait pu toucher et percer l'artèreartère fémorale, provoquant une blessure fatale pour l'individu. La victime est morte dans un laps de temps relativement court : ses os ne montrent aucune trace de guérisonguérison, même subtile. L'attaque subie par l'homme de Tagliente est un fait rare selon les archéologues, qui estiment que peu de victimes similaires ont été recensées en Europe à ce jour.