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Québec traîne la patte dans le dossier du caribou forestier du secteur Pipmuacan, selon des organismes de protection de l’environnement et des communautés autochtones.
Selon la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), cette harde de caribous, située à cheval entre la Côte-Nord et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, pourrait être la prochaine à risquer l’extinction.
Ça n'avance pas assez vite et on remet toujours à demain les mesures concrètes qui vont venir protéger les habitats, dénonce le directeur de SNAP Québec, Alain Branchaud.
Selon lui, la harde du secteur Pipmuacan est la prochaine à tomber dans une zone dangereuse de non-retour. Des millions de dollars seront nécessaires pour réhabiliter cette harde si rien n’est fait pour remédier à la situation, ajoute-t-il.
Mais pour protéger les caribous, les forêts devront elles aussi être protégées et la coupe forestière limitée dans certains secteurs.
Une volonté de limiter la coupe forestière qui entre en confrontation directe avec le discours d’une industrie forestière en difficulté.
La semaine dernière, l’entreprise Rémabec a mis à pied temporairement près de 2000 travailleurs, citant entre autres des déséquilibres persistants sur le plan de l’accès à la ressource qui ont accentué la pression sur les entreprises de transformation.
Bien que l'industrie forestière traverse une période difficile, le caribou forestier n’explique pas cette situation, martèle Alain Branchaud. Le directeur de SNAP Québec jette plutôt le blâme sur la mauvaise gestion des forêts des dernières décennies.
Le biologiste de formation rappelle également qu’en septembre 2024, Ottawa avait proposé 460 millions de dollars à Québec pour aider la province à protéger près du tiers de son territoire, notamment au profit du caribou forestier.

Alain Branchaud pense que la réforme du régime forestier ne permet pas une conciliation concernant l'usage de la forêt publique. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Laurent Boursier
Protéger le caribou, oui, ça va avoir des conséquences dans certaines communautés. Oui, ça va avoir des conséquences au niveau de l'industrie forestière. Mais si on utilise cet argent [d’Ottawa] pour assurer une transition juste pour faire en sorte que les communautés diversifient leur économie [...] il y aurait une possibilité.
De son côté, les communautés autochtones de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont dénoncé à plusieurs reprises la stratégie de protection du caribou entreprise par Québec.
La communauté innue de Pessamit suggère depuis 2020 la création d’une aire protégée dans le secteur Pipmuacan pour protéger la harde, sans succès.
Les priorités des communautés forestières
Pour la mairesse de Sacré-Cœur, dont la communauté est fortement dépendante de l’industrie forestière, le dossier du caribou forestier est relégué au second plan.

La mairesse de Sacré-Cœur, Lise Boulianne, pense que l'industrie forestière doit trouver de nouvelles « portes de sortie » pour assurer sa pérennité. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Morissette
On se penche plus sur la réforme du régime forestier, qui est aussi un dossier important pour l'industrie forestière, dit-elle.
N’empêche, le dossier du caribou forestier, qu’elle qualifie d’épée de Damoclès, n’est pas réglé, concède la mairesse.
Elle invite le gouvernement à discuter à la fois avec l’industrie et avec les communautés autochtones pour trouver un terrain d'entente et discuter de ce dossier chaud.
D’ailleurs, la mairesse ne doute pas que, si le fédéral ou le provincial dépose un plan afin de protéger le caribou, la population locale se mobilisera à nouveau pour défendre l’industrie qui est dans notre ADN, conclut-elle.
Au moment d'écrire ces lignes, le ministère québécois de l’Environnement n’a pas répondu aux questions de Radio-Canada quant à ses intentions pour mieux protéger l’animal.
De son côté, Ottawa déclare par écrit avoir conclu, quelques mois auparavant, une entente avec la province, pour investir 100 millions de dollars pour la conservation de la nature, comprenant l’espèce.
Le fédéral précise aussi être prêt à investir davantage d’argent pour protéger le caribou et son habitat.
Notre gouvernement a toujours privilégié une approche collaborative avec le Québec. Nous continuerons aussi à travailler avec les communautés autochtones afin de mettre en œuvre cet accord et de renforcer nos efforts de conservation du caribou, déclare par écrit l'attachée de presse du cabinet de la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Hermine Landry.