NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Après avoir connu un rebond l’an dernier, les investissements au Canada se tarissent de nouveau dans ce contexte de tensions commerciales avec les États-Unis, l’une des principales sources de capital de risque pour les entreprises canadiennes.
En 2024, environ le tiers des transactions conclues au pays dépendaient d’investisseurs américains, selon un nouveau rapport de la Banque de développement du Canada (BDC) publié mardi.
Le capital de risque, c'est quoi?
Popularisé par des émissions comme Dans l'œil du dragon, le capital de risque est de l'argent investi dans des jeunes pousses à fort potentiel de croissance en échange d'une part de l’entreprise. C'est un investissement risqué, mais qui peut rapporter beaucoup lorsque la compagnie est rachetée ou qu'elle entre en bourse.
Geneviève Bouthillier, vice-présidente exécutive de BDC Capital, note une dépendance accrue à l’égard des capitaux étrangers, particulièrement ceux provenant des États-Unis. On voit effectivement un ralentissement de l'investissement en capital de risque sur le marché canadien, souligne-t-elle.
L'incertitude a un effet très dissuasif sur les investisseurs.
L’an dernier, les investissements en capital de risque totalisaient 7,9 milliards de dollars, une hausse de 10 % par rapport à 2023, selon le rapport de BDC.
Mais une part assez exceptionnelle du gâteau (1,2 milliards) est revenue à Clio, une entreprise de la région de Vancouver, qui vend son logiciel de gestion infonuagique de services juridiques.
Selon les estimations de BDC, les investisseurs en capital de risque dont le siège social est au Canada disposent actuellement de 11,5 milliards de dollars en fonds disponibles. Généralement, plus de la moitié de ce montant est investi dans des entreprises canadiennes.
En comparaison, un peu moins de 2 % des 422 milliards de dollars en capital disponible aux États-Unis – soit près de 8,4 milliards – seraient alloués à des sociétés canadiennes. Cette répartition pourrait toutefois être ajustée, compte tenu des tensions commerciales entre les deux pays, selon le rapport.
Moins de transactions, des plus gros chèques
Selon les données de l’Association canadienne du capital de risque et d'investissement, environ 1,26 milliards de dollars ont été investis dans le cadre de 116 transactions au premier trimestre de 2025.
L’activité est généralement plus lente en début d’année, mais cette année, ce montant est réparti sur beaucoup moins de transactions, au détriment des jeunes pousses, souligne la PDG Kim Furlong.
Les investisseurs se retournent vers des compagnies qui sont fortes, qui sont ancrées dans la rentabilité.
L'incertitude des marchés, la volonté de signer des contrats à long terme ne sachant pas de jour en jour quelles politiques seront annoncées par la Maison Blanche, ça amène un ralentissement de plein de décisions, ajoute-t-elle.
En règle générale, ces décisions d’investissement portent leurs fruits environ 12 à 13 ans plus tard, souligne Kim Furlong. Le danger, c'est de prendre un recul sur ce qu'on a bâti durant la dernière décennie, dit-elle.

Kim Furlong est PDG de l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement.
Photo : Lu Chau/Photagonist
Geneviève Bouthillier, de BDC Capital, abonde dans le même sens et implore les investisseurs canadiens à investir au Canada. On dépend beaucoup du capital étranger, surtout dans les entreprises de plus grande taille, explique-t-elle.
Le danger, c'est qu'on perde nos champions, qu'on soit capable d'amener les entreprises jusqu'à un certain stade, puis qu'après, la propriété passe à des mains étrangères.

Le rapport de BDC illustre la dépendance des entreprises canadiennes à l'égard du capital de risque de l'étranger, notamment d'investisseurs américains.
Photo : getty images/istockphoto / nathaphat
Malgré le rebond recensé en 2024, après deux années de déclin, BDC note très peu de sorties au Canada, que ce soit par l’entrée en bourse, la fusion ou l’acquisition d’une entreprise, ce qui permet aux investisseurs de monétiser leur pari.
On a eu aucun premier appel public à l'épargne de nouvelles entreprises l'année dernière, donc ça fait en sorte que les capitaux des investisseurs sont bloqués, explique Mme Bouthillier. Ils ne peuvent pas recycler leur capital et investir dans d'autres entreprises, donc oui ça m'inquiète.
En fait, depuis 2022, une seule entreprise financée par du capital de risque, Turnstone Biologics, a effectué une entrée en bourse, souligne le rapport.