À Candle Lake, station prisée du nord de la Saskatchewan, l’ambiance est loin d’être à la fête. Alors que la longue fin de semaine de la fête de la Reine marque habituellement le coup d’envoi de la saison touristique, trois incendies de forêt à proximité ont forcé les autorités à lancer une alerte de pré-évacuation. Résidents et visiteurs doivent désormais rester sur le qui-vive, au grand dam des commerçants locaux.

Située à environ 70 kilomètres au nord de Prince Albert, la communauté est sous le coup d'une alerte de pré-évacuation, invitant résidents et visiteurs à se tenir prêts à évacuer à tout moment.

Le village connaît une forte affluence touristique durant l’été, généralement dès la longue fin de semaine de la fête de la Reine, souligne Brent Lutz, agent administratif principal de Candle Lake.

Nous passons d’environ 1000 résidents permanents à plus de 10 000 personnes en été. La longue fin de semaine de mai marque le début de notre saison estivale, et nous voyons littéralement des milliers de personnes revenir dans leurs propriétés saisonnières.

Cette affluence transforme chaque année Candle Lake, faisant de cette période un moment clé pour l’économie locale et la vie communautaire. Mais cette fois, la menace des incendies pourrait compromettre ce rendez-vous attendu.

Une commerçante locale insiste sur l’importance de cette période pour les entreprises du coin.

Pour nous, c’est une entreprise saisonnière, donc la longue fin de semaine de mai représente l’ouverture officielle de la saison , explique Shauna Kulbida, copropriétaire de Craft Ice Cream and Eatery.

Comme beaucoup d’autres commerces ici, c’est un moment clé pour nous lancer et prendre notre élan.

Mais avec l’alerte toujours en vigueur, un climat d’incertitude plane sur les festivités.

C’est clairement quelque chose qui nous trotte dans la tête, et on s’assure d’être prêts au cas où une véritable évacuation serait déclenchée , confie Shauna Kulbida.

Installée à Candle Lake depuis trois ans, Shauna Kulbida affirme n’avoir jamais vécu une situation semblable.

Il y a de l’anxiété, c’est certain. Le printemps est plus sec que d’habitude, on n’a pratiquement pas eu de pluie. En tant que commerçante aussi, ça pèse, parce que c’est notre gagne-pain.

Brent Lutz précise que l’alerte a été émise par précaution.

L’objectif était de sensibiliser la communauté à une éventualité : si la situation évolue, il faudra être prêts à réagir , indique-t-il. On ne voulait pas semer la panique, mais encourager chacun à se préparer.

Un panneau routier près de Candle Lake, jeudi, rappelle aux conducteurs que le risque d’incendie est extrême dans la région.

Photo : Radio-Canada / Thomas Simon

Un événement maintenu malgré l’incertitude

Malgré l’alerte, le village a maintenu l’événement Welcome Back to the Lake, samedi, avec des kiosques communautaires et un concert familial.

On est vraiment enthousiastes. À l’heure actuelle, il n’y a aucun risque immédiat pour le village , rassure M. Lutz.

Une communauté préparée

M. Lutz affirme que Candle Lake se prépare depuis longtemps à ce type de situation, en tirant des leçons d’autres catastrophes, comme les feux de l’été dernier dans le parc national de Jasper, en Alberta.

Ce qui s’est passé à Jasper a été un déclic. Vivre au cœur de la nature comporte des risques réels , dit-il. Nous avons pris cela au sérieux et avons préparé notre communauté. On espère que cela restera un simple exercice.

Mesures et prévention en cours

L’Agence de la sécurité publique de la Saskatchewan appuie le village avec des ressources et des ententes d’entraide mutuelle.

Les résidents sont invités à préparer un plan d’évacuation, à garder le réservoir de leur véhicule plein et à avoir une trousse d’urgence prête.

Des mises à jour sont régulièrement publiées sur le site Web du village de Candle Lake ainsi que sur sa page Facebook officielle.

En date de samedi, des interdictions de faire du feu demeuraient en vigueur autour de Candle Lake et dans la quasi-totalité du centre et du nord de la Saskatchewan.

À l’échelle provinciale, 12 incendies de forêt étaient actifs, dont seulement la moitié étaient maîtrisés, selon les autorités.

Avec les informations de Jeffery Tram