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Boeing investit 10 M$ à Port-Cartier pour un carburant du futur

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Le parc industriel de Port-Cartier continue d’attirer des acteurs industriels qui souhaitent exploiter les résidus forestiers de la Côte-Nord. Boeing a annoncé des investissements de 10 M$ pour la production de carburant d’aviation durable, une technologie essentielle à la décarbonation de l’industrie aéronautique, selon des experts.

Alder Renewables, une entreprise basée à Denver, au Colorado, entend commencer à produire quelque 38 millions de litres de pétrole renouvelable faible en carbone d’Alder. Ce produit devra ensuite être raffiné pour être utilisé dans des avions.

La compagnie américaine affirme pouvoir réduire de 80 % l’empreinte carbone du carburant d’aviation. Pour ce faire, elle compte sur les copeaux de bois produits dans le complexe du groupe forestier Remabec.

Les installations de l'usine BioEnergie AE de Port-Cartier qui accueilleront les résidus de sous bois pour créer de l'huile pyrolytique.

Bioénergie AE prévoit produire 40 millions de litres d'huile pyrolytique en 2025 à son usine de Port-Cartier. (photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Djavan Habel-Thurton

Depuis quelques années déjà, Bioénergie AE Côte-Nord transforme ces résidus forestiers en huile pyrolytique, utilisée pour le moment par ArcelorMittal dans son usine de bouletage.

L'huile pyrolytique est un carburant fait à partir de résidus de bois de toutes sortes. Elle peut être utilisée pour remplacer un produit d’origine fossile de façon plus écologique. Pour ce faire, la biomasse forestière doit venir d’un aménagement forestier durable, selon des experts.

Avec le Projet Avance, Alder Renewables entend déployer de nouvelles technologies à l’usine de Bioénergie AE Côte-Nord. Selon le directeur commercial de l’entreprise, Darren Fuller, celles-ci lui permettront de nettoyer l’huile pyrolytique et de la transformer en carburant d’aviation.

Un employé tient, dans ses mains, des résidus de bois.

Des résidus de bois sont aussi utilisés à Port-Cartier pour fabriquer du biochar. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

L’initiative à Port-Cartier, reconnaît M. Fuller, est un projet pilote. Mais un projet de taille néanmoins : en tout, 30 M $ ont été investis dans l’aventure.

Alder Renewables espère que le produit final attirera l’attention des raffineries de partout dans le monde. Ses ambitions, à l’échelle du Canada, sont imposantes : produire un milliard de litres de son pétrole renouvelable.

Ce type d’investissement, à plus grande échelle, va ramener dans les communautés forestières des emplois perdus après la chute de l’industrie des pâtes et papiers.

L’entreprise devra toutefois surmonter de nombreux obstacles pour parvenir à ses fins, et sera de son propre aveu tributaire de décisions politiques qu’elle ne contrôle pas.

Faire compétition

Un des principaux enjeux auxquels devra faire face Alder Renewables, c’est que les carburants d’aviation durables sont de deux à trois fois plus dispendieux que les carburants traditionnels.

Le défi, c'est que les Air Canada, les Air Transat de ce monde ne paient pas des prix très élevés, 1 $/l, et même moins, explique le professeur en ingénierie de l’Université de Sherbrooke, David Rancourt.

Or, certains vols vers l’Europe consomment quelque 50 000 litres, souligne-t-il. Si le coût du carburant passe de 1 $/l à 3 $/l, ça vient d'augmenter de 100 000 $ le prix d’un vol transatlantique pour 300 passagers. Imaginez le coût du billet, illustre-t-il.

Des avions à l'aéroport de Toronto.

Un avion qui voyage vers l'Europe peut consommer 50 000 litres d'essence, selon David Rancourt. Les 38 000 000 de litres produits par Alder Renewables pourraient en remplir environ 760. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / CHRIS HELGREN

Pour faire baisser le prix des carburants d’aviation durables, Alder Technologies espère deux choses. D’une part, une économie de taille grâce à une adoption de plus en plus généralisée par l’industrie.

Et pour favoriser cet engouement, l’entreprise croit qu’il faudra un marché favorable. Les gouvernements devront jouer un rôle énorme, admet Ian Plunkett, le directeur marketing.

Celui-ci espère que d’autres pays s’inspireront des politiques européennes, qui favorisent selon lui la décarbonation de l’industrie aéronautique. M. Plunkett prône l’adoption d’incitatifs pour encourager ce réalignement, mais aussi la prise en compte des impacts écologiques dans le coût des carburants fossiles.

À ce titre, Darren Fuller indique qu’Alder Renewable concentrera d’abord ses efforts en Europe et au Canada, compte tenu du climat politique aux États-Unis. C’est la prévisibilité et la constance du gouvernement canadien [qui nous a attirés à Port-Cartier], affirme-t-il.

Un changement nécessaire

En 2022, un traité a été ratifié avec comme promesse d’une aviation carboneutre d’ici 2050. Mehran Ebrahimi, le directeur scientifique du Livinglab de l'innovation en aérospatiale, doute que la technologie soit en place pour la réaliser.

Il se dit néanmoins très enthousiaste par rapport aux initiatives comme celles d’Alder Renewable. Selon lui, pour réussir le virage vert de l’industrie aéronautique, l’utilisation de carburants alternatifs est indispensable. C’est un avis que partage d'ailleurs le professeur David Rancourt.

Mehran Ebrahimi directeur, Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile

Mehran Ebrahimi directeur, Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile

Photo : Radio-Canada

Les avions d’aujourd’hui vont encore voler en 2050, donc c’est irréaliste de penser [décarbonera l’industrie aéronautique] avec l’hydrogène ou l’électricité, affirme ce dernier.

Il ajoute que ces deux technologies sont incompatibles avec les grands vols commerciaux. L’hydrogène est trop volumineux, explique-t-il, et l’énergie consommée par les grands avions est trop importante pour être générée par l’électricité.

À titre d’exemple, M. Rancourt affirme que le simple décollage d’un avion commercial consommerait autant d’électricité que l’Estrie au grand complet.

Les deux experts sont donc encouragés de voir Alder Renewable atterrir à Port-Cartier. Si l’entreprise connaît le succès escompté, elle prévoit déjà agrandir son champ d’action. Cela pourrait passer par un agrandissement de ses opérations sur la Côte-Nord, mais aussi par un déploiement dans d’autres régions forestières, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean ou la Mauricie.

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