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Avoir un ministre dans la région apporte-t-il plus d’investissements?

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Cela fait maintenant dix ans que le Saguenay-Lac-Saint-Jean n'est plus représenté par un ministre fédéral. Certaines personnalités politiques rencontrées par Radio-Canada estiment que l’absence de la région à la table décisionnelle fait une différence.

Le dernier ministre dans la région était Denis Lebel, député conservateur de Roberval. Sous la gouverne de Stephen Harper, il avait hérité du portefeuille des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités de 2011 à 2013, et de celui des Affaires intergouvernementales, de 2013 à 2015.

Avant lui, Jean-Pierre Blackburn, député de Jonquière-Alma, avait aussi été ministre sous Harper. Il avait notamment possédé le portefeuille des Anciens combattants, de celui du Revenu national et de celui du Travail.

Jean-Pierre Blackburn devant la rivière Saguenay

L'ex-député fédéral de Jonquière-Alma, Jean-Pierre Blackburn a été ministre sous Harper de 2006 à 2011.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

Davantage d'investissements, croit Richard Hébert

Selon Richard Hébert, ex-député libéral de Lac-Saint-Jean et dernier élu fédéral d’un parti au pouvoir dans la région, un ministre peut apporter facilement des investissements dans son coin de pays.

À l'époque où j'ai été député et secrétaire parlementaire de la ministre du Commerce extérieur [Mary Ng]. On avait déversé 52 millions de dollars dans la région en 24 mois. Le député de l’opposition peut clamer haut et fort qu’il s’est levé 255 fois en Chambre, mais le député du côté du gouvernement peut simplement dire : moi, j'ai apporté 50 millions de dollars, soutient-il.

Portrait de Richard Hébert.

Richard Hébert a été député libéral de Lac-Saint-Jean de 2017 à 2019. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Vicky Boutin

Alors que Denis Lebel était ministre, l’aéroport de Bagotville avait obtenu 28 millions de dollars en 2015, tandis que la marina de Saint-Félicien avait eu droit à 1,8 million de dollars.

La Véloroute des bleuets avait aussi obtenu une somme de 5,8 millions de dollars en 2008 et 500 000 $ en 2013.

Du côté de Roberval, une somme de 257 000 $ avait été allouée à sa marina en 2014. L’organisation du 150e anniversaire de Saint-Félicien avait obtenu 500 000 $.

En 2009, le Village historique de Val-Jalbert a reçu 9 millions de dollars.

M. Lebel n’a pas voulu accorder d’entrevue à ce sujet.

Liste des ministres fédéraux dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean de 1975 à 2015

DéputéMinistère
Denis Lebel (PCC) (Roberval-Lac-Saint-Jean)Transports (2011-2013), Affaires intergouvernementales (2013-2015)
Jean-Pierre Blackburn (PCC) (Jonquière-Alma)Travail (2006-2008), Revenu national (2008-2010), Anciens combattants (2010-2010)
Lucien Bouchard (PPC) (Lac-Saint-Jean)Secrétaire d'État et Approvisionnements et Services (1988-1989), Environnement (1988-1990)
Benoît Bouchard (PPC) (Roberval)Communications (1985), Secrétaire d'État (1985-1986), Emploi et immigration (1986-1988), Transports (1988-1990), Santé nationale et du Bien-être social (1991-1993)
Marcel Lessard (PLC) (Lac-Saint-Jean)Expansion industrielle régionale (1975-1979)

Pas si vite, nuance un politologue

Selon Marcel Boulais, ancien professeur de sciences politiques au Cégep de Jonquière, l’idée qu’un élu du côté du gouvernement apporte plus d’argent relève du folklore.

Il donne l’exemple de Lucien Bouchard, qui était député de Jonquière et premier ministre du Québec de 1996 à 2001.

On lui a toujours reproché de ne pas avoir fait assez pour la circonscription Jonquière. Peut-être qu'il gardait une petite gêne. Je ne sais pas, a fait valoir l'auteur du livreHistoires électorales au Saguenay-Lac-Saint-Jean de 1867 à 2022.

Un homme en entrevue dans un studio de radio.

Le professeur retraité Marcel Boulais a publié un ouvrage qui relate l’histoire électorale de la région. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Laura-Jessica Boudreault

Richard Martel persiste et signe

Nouvellement réélu dans Chicoutimi-Le Fjord pour un quatrième mandat, le conservateur Richard Martel demeure convaincu que les avantages d’élire un député d’un parti au pouvoir sont réels.

Ce dernier a affirmé à plusieurs reprises durant sa campagne électorale qu’en le réélisant, les citoyens se donnaient la chance d’offrir le pouvoir à la région.

Richard Martel.

Le député conservateur dans Chicoutimi-Le Fjord, Richard Martel. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier

C'est toujours mieux d'avoir le ministre en région, ça, il n’y a pas de doute là-dessus.

Même s’il fait à nouveau partie de l’opposition, M. Martel précise qu’avec une forte députation, la marge de manœuvre demeure importante pour recueillir des investissements.

On est le parti d'opposition avec 144 sièges. C'est quand même une grosse part de l'opposition, c'est nous qui l'avons. Alors, bien sûr que l’on continue à travailler pour notre région, on continue à travailler avec les programmes qui sont offerts. Je vais continuer aussi à garder une relation avec les ministres de l'autre côté pour permettre d'avoir des choses dans notre région, comme j'ai fait dans les sept dernières années , souligne-t-il.

Les députés bloquistes de la région, Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, n'étaient pas disponibles pour réagir à cette question.

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