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La sœur du professeur assassiné le 16 octobre 2020 par un islamiste témoigne dans un film qui reprend son livre sur les failles ayant conduit au drame.
Passer la publicité Passer la publicitéUn combat républicain et laïc contre l’oubli et pour la liberté. Depuis l’assassinat de son frère Samuel Paty, poignardé et décapité le 16 octobre 2020 à quelques mètres du collège où il enseignait l’histoire-géographie, Mickaëlle Paty se bat pour faire éclater la vérité et réveiller les consciences.
Lorsqu’elle apprend la terrible nouvelle, cette mère de famille, infirmière anesthésiste, est plongée dans un état de choc traumatique. «La sidération passée, il ne me reste plus que de la douleur et des questions», se souvient-elle. Elle choisit alors de se battre pour son frère et enquête pendant deux longues années pour retracer, presque minute par minute, les derniers jours de son aîné, et pointer du doigt les responsabilités de chacun et les nombreux dysfonctionnements qui ont conduit à sa mort.
Un travail de fourmi qu’elle a retranscrit dans l’ouvrage Le Cours de Monsieur Paty (Albin Michel) et qui a ensuite été mis en images dans le bouleversant documentaire Au nom de mon frère : les derniers jours de Samuel Paty rediffusé ce soir sur Public Sénat, à quelques jours du cinquième anniversaire du drame.
Un terrible compte à rebours
« La descente aux enfers de mon frère aura duré onze jours et nul ne peut l’ignorer », explique celle qui a demandé au Sénat l’ouverture d’une enquête parlementaire le 17 octobre 2023 « afin d’établir les failles de ce drame et tenter d’en colmater les brèches ». « L’État ne peut s’affranchir du principe de responsabilité qui est la base du droit civil en se créant une immunité de fait », dit-elle encore ce jour-là dans son discours face aux sénateurs.
Le témoignage de Mickaëlle Paty représente le fil rouge de ce documentaire qui offre le déroulé chronologique des onze journées précédant l’attaque terroriste, du lundi 5 au vendredi 16 octobre 2020. « Je n’avais aucune information de ces onze jours donc c’était capital pour moi de réécrire le dernier pan de l’histoire de Samuel », explique-t-elle avant de pointer du doigt l’enquête administrative demandée par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, au lendemain de l’assassinat. « C’est plus un rapport axé qui sert à dédouaner l’institution plutôt qu’à retranscrire les faits réels. Ce rapport, il a été bâclé, ce n’est pas en quinze jours qu’on va réussir à retracer les onze jours d’engrenage. Moi, j’ai mis plus de deux ans à le faire et pourtant j’étais particulièrement investie sur le sujet… », note-t-elle.
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Cette enquête, ressemblant à un terrible compte à rebours, relate le drame dans son intégralité, de manière fouillée et précise. Agrémentée de très nombreux témoignages, qui viennent enrichir le récit, elle met en lumière plusieurs manquements de l’administration et de l’Éducation nationale. Elle raconte aussi la douleur d’une sœur. « C’est un combat qui m’émeut beaucoup. Je sens cette douleur, cette colère aussi. Et, pour moi, cette colère est totalement légitime. En fait, on a l’impression que quelque chose n’a pas été pris au sérieux », témoigne Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie et membre de la Fondation Jean Jaurès. Jean-Pierre Sakoun, le président d’Unité laïque, précise, de son côté : « Elle a compris que la figure de Samuel Paty pouvait servir à construire le sursaut de notre liberté. »
Très régulièrement, Mickaëlle Paty se rend dans les écoles pour faire vivre la mémoire et l’héritage de son frère. Elle le fait aussi à travers ce film réalisé par Christophe Lancellotti et Guillaume Perez. « Il faut que j’arrive à le maintenir en vie par tous les moyens », avait-elle confié à Audrey Crespo-Mara dans « Sept à huit » il y a un an. Elle s’y attelle avec une puissance et un dévouement forçant le respect.