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Il se trouve à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, à quelques pas de la route principale, un secret bien gardé. En pleine forêt, une quarantaine d’enfants jouent, explorent et apprennent au cœur de la nature, loin de l’ardoise et des bancs de l'école traditionnelle.
Chaque journée est phénoménale. Ce n’est pas un laboratoire, c’est la vraie vie, résume Pascale Demers, la fondatrice de Racines Nomades.

Pascale Demers a fondé Racines Nomades il y a 5 ans.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Depuis cinq ans, ce centre d’apprentissage accueille des enfants de 5 à 16 ans scolarisés à la maison ou nécessitant un répit scolaire. Ces derniers, référés par des parents, des directions d’école ou même des intervenants de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), peuvent présenter des troubles du comportement à la maison ou à l’école ou être en voie de décrochage scolaire, par exemple.
L’expérience est offerte aux enfants 2 ou 3 jours par semaine de septembre à juin. Pour le moment, l’initiative ne bénéficie pas de subventions gouvernementales.

Des enfants allument un feu au sol.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Des activités libres et semi-dirigées
À notre arrivée après le dîner, Pascale Demers, enseignante de formation, présente deux choix aux élèves : poursuivre la mise en place d’un musée de la nature ou préparer de la nourriture près du feu.
La moitié de la journée est occupée par des études dirigées et l’autre moitié est dédiée à l’exploration, aux jeux libres et aux projets personnels , explique l’enseignante. Les jeunes travaillent beaucoup ce qu’on appelle la monographie, soit l’étude détaillée d’un sujet. Ils présenteront ensuite le fruit de leurs recherches aux autres.

Alizée, 12 ans, a créé un jeu pour reconnaître les crottes des animaux.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Alizée, 12 ans, présente son projet personnel : un jeu éducatif ludique pour distinguer les différents types de crottes d’animaux. Trois d’entre elles appartiennent à des animaux et tu dois trouver l’intrus , explique-t-elle.
Son projet, comme celui de ses coéquipiers, sera présenté aux parents et au public à l’occasion des portes ouvertes le 31 mai.
Scolarisée à la maison depuis plusieurs années, Alizée est accueillie chez Racines Nomades les mardis et mercredis. J’aime faire les maths ici parce qu’on apprend de toutes sortes de façons. Quand on fait le marché, on calcule les quantités dont on a besoin, le profit qu’on peut faire, donne-t-elle en exemple.

Luna, 11 ans, s'est lancé le défi de créer des monographies de plantes, d'arbres et de fleurs pour les regrouper dans un recueil.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Non loin d’elle, Luna est affairée à ses dessins. Depuis septembre, la jeune fille de 11 ans a créé pas moins de 20 fiches explicatives et imagées de plantes, de fleurs et d’arbres qu’elle aimerait recueillir dans un livre.
À l’extérieur de la cabane en bois, James, 10 ans, entouré de ses coéquipiers, prépare un pain banik qui sera cuit dans le four au bois.
Des fois on fait de la croustade aux pommes. Des fois on fait de la soupe, des potages, énumère le jeune homme.

Racines Nomades est situé à Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans.
Photo : Radio-Canada
Une initiative qui ne remplace pas l’école
Si les enfants mettent à profit leurs connaissances en lecture, en mathématique et en français, Racines Nomades ne prétend tout de même pas être un établissement d’enseignement.
Ce n’est pas une école à proprement parler, nuance Pascale Demers. C’est un camp. Nous, on consolide les apprentissages qui sont réalisés à la maison.

Les enfants préparent des monographies d'animaux et de plantes dans le cadre de leur projet personnel.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Suivre des études en mode dirigé et semi-dirigé permet au jeune de se découvrir comme apprenant, souligne-t-elle. Ce n’est pas un laboratoire, c’est la vraie vie. On part du principe que tout le monde est élève et tout le monde est enseignant.
Apprendre par soi-même
Le jeune Augustin, 10 ans, intégrera l’école traditionnelle dès septembre. Il ne cache pas que son expérience à Racines Nomades lui manquera. À l’école, ce sera beaucoup plus strict. Je n’apprendrai pas de la même manière. À l’école on apprend guidé par quelqu’un alors qu’ici, on apprend plus par nous-mêmes.

Augustin, 10 ans, fréquente Racines Nomades depuis 2 ans.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
De l’avis de Pascale Demers, la pédagogie en nature se fait encore rare, mais elle sera appelée à émerger au Québec.
Mon souhait le plus grand, c’est que les jeunes qui auront connu cette pédagogie-là dans leur enfance en gardent les bienfaits toute leur vie et qu’ils cultivent cet amour pour la nature, entrevoit-elle.