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Après une désescalade rapide du taux directeur de la Banque du Canada – qui est passé de 5 % à 2,75 % en neuf mois – la question se pose : le cycle de détente est-il déjà terminé?
La plus grande banque canadienne s’ajoute au petit groupe de prévisionnistes qui pensent que oui.
Nous pensons que la banque centrale est désormais arrivée au terme de son cycle de baisses de taux et nous ne prévoyons pas de nouvelles réductions, écrivaient les économistes de la Banque Royale (RBC), dans une note publiée vendredi.
Jusqu’ici, l’institution financière prévoyait deux autres baisses de taux cette année.
Cela dépend de la croissance économique et du marché de l’emploi. Si la Banque du Canada doit réagir davantage, elle dispose de la flexibilité nécessaire compte tenu des données sur l'inflation, ajoute la RBC.

Les économistes de la Banque Royale ne s’attendent plus à d’autres baisses du taux directeur cette année. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Andrew Lahodynskyj
Depuis plusieurs mois, la Banque Scotia faisait bande à part avec ses prévisions comme quoi il n’y aurait aucune autre baisse pour le reste de l’année. On est parmi les banques qui sont un peu plus inquiètes pour l’inflation, nous indiquait en entrevue l’économiste en chef, Jean-François Perrault.
Bien que notre dernière lecture de l’inflation fût plus encourageante que prévu, le ralentissement était surtout attribuable à la fin de la taxe carbone et à la baisse du prix de l'essence.
Pour le moment et pour les mois à venir, il n’est pas clair qu’il y ait une facilité pour la Banque du Canada de baisser les taux.
L’économiste explique qu’il reste encore pas mal d’incertitude entourant l’ampleur et la durée des tarifs américains et de la riposte canadienne, et si ces mesures seront inflationnistes.
Faut-il d'autres baisses de taux?
Tous les membres du conseil de politique monétaire de l’Institut C.D. Howe – qui réunit des économistes de grandes banques et d’universités – prônent au moins une ou deux autres baisses de taux en 2025.
Parmi les grandes pointures, l’économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, estime que le taux directeur devrait être abaissé jusqu’à 2 % d’ici la fin de l’année, soit trois baisses d’un quart de point.
Nous n’avons pas le même scénario que RBC et voyons le taux de chômage à près de 7,5 % cet été, dit-il. Ce taux de chômage à l'échelle nationale se situait à 7 % en mai. En Ontario, il frôlait les 8 %.

Steve Ambler est professeur associé au Département des sciences économiques de l'UQAM et chercheur à l'Institut C.D. Howe.
Photo : Émilie Tournevache
Appuyer sur le bouton pause trop tôt inquiète l’économiste Steve Ambler, étant donné les signes de faiblesse au sein de l’économie canadienne.
Pourquoi nous faut-il une autre baisse? Trois raisons : la hausse du chômage, le ralentissement du marché immobilier et la faiblesse des données, bien qu’elles puissent paraître prometteuses.
La croissance économique plus forte que prévu au premier trimestre (le PIB réel a augmenté de 2,2 % en rythme annualisé) masque certaines faiblesses sous-jacentes, selon lui.
Le principal moteur de la croissance a été les exportations, en grande partie imputables aux droits de douane imposés par les importateurs américains. Les dépenses de consommation ont à peine progressé au premier trimestre, souligne l’économiste.
Se garder des munitions
Ces derniers mois, la Banque du Canada joue de prudence : elle a décidé de garder son principal taux d’intérêt inchangé lors de ses deux dernières annonces, en avril et en juin.
Le gouverneur Tiff Macklem se garde ainsi des munitions au cas où la situation se détériore davantage. Lors de sa dernière annonce, au début du mois, il parlait d’une incertitude hors du commun liée aux politiques tarifaires de l'administration Trump.

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Le grand patron de la banque centrale n'écarte pas la possibilité d'abaisser de nouveau son principal taux d'intérêt.
Il pourrait être nécessaire de baisser le taux directeur si les droits de douane américains et l'incertitude font ralentir l'économie et si les pressions inflationnistes sont maîtrisées, a-t-il expliqué en conférence de presse.
La prochaine annonce de la Banque du Canada est prévue le 30 juillet.