NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Le corridor retenu pour le projet de troisième lien devait marquer le coup pour la ministre des Transports et de la Mobilité durable qui suit son plan de match aussi rigoureusement que possible. Mais l'annonce n'a pas fait que des heureux, au contraire. En ramenant l'infrastructure plus à l'ouest, elle aura réussi à ébranler la confiance de ceux qui croient encore au projet.
Geneviève Guilbault ne le nie pas : son gouvernement fait face à un défi de crédibilité dans le dossier du troisième lien. Pour y remédier, elle se fait un devoir de démontrer qu'elle franchit les étapes, comme prévu. C'est un plan à double tranchant. La conférence de presse, très courue, a créé plus de questions que de réponses.
Le corridor retenu comprend des défis de taille. C'est l'endroit le plus dense parmi tous les corridors qui ont été étudiés, et donc, le plus complexe à réaliser. C'est la raison pour laquelle CDPQ Infra l'a écarté lors de son analyse sur la mobilité dans la région de Québec et Lévis, il y a un an.
En même temps, trouver un endroit où il n'y aurait aucun enjeu patrimonial, économique ou environnemental à Québec relève de la pensée magique.

2:43
Deux tracés sont étudiés pour la nouvelle mouture du troisième lien entre Québec et Lévis.
Photo : Radio-Canada
Malgré les efforts de la ministre, les points de presse de la dernière année n'ont toujours pas permis de répondre à la question de base : à quel besoin répond-on en construisant un troisième lien?
Il n'y a pas de gain en mobilité. Le temps que l'on gagne sur la rive sud en ajoutant un nouveau lien interrives, on le perd dans la congestion, une fois arrivé à Québec. L'argument de la sécurité économique, qui est à la base du projet, n'a pas été étudié non plus.
Le corridor n'a pas non plus été choisi en fonction de projections d'achalandage. La ministre assure toutefois que le projet va coûter moins cher que s'il avait été construit plus à l'est, sans l'appuyer.
Pour toute réponse, elle répète que c'est « une évidence ».
Les 10 conditions du maire
Le maire de Québec, qui entretient une position floue depuis près 4 ans, n'a pas changé son fusil d'épaule. Bruno Marchand en rajoute même sur la pile. Il demande des réponses à 10 questions dites fondamentales pour que le projet puisse être acceptable, avant de se prononcer. Une façon de gagner du temps, diront ces adversaires, qui lui reprochent de ne pas être suffisamment ferme sur la question.
En même temps, les questions qu'il pose sur l'impact du nouveau lieu sur la fluidité de la circulation sur le réseau de la Ville de Québec, sur la qualité de vie dans les quartiers comme Sillery, Saint-Sacrement ou Vanier ou sur l'avenir de la zone économique portuaire, ce sont des questions incontournables auxquelles la ministre devra répondre tôt ou tard.

Le maire Bruno Marchand avait convoqué les journalistes sur le boulevard Pierre-Bertrand, dans le quartier Vanier. C'est l'un des deux axes envisagés pour relier le troisième lien à l'autoroute de la Capitale.
Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier
Elle se donne six mois pour consulter les Villes de Québec et Lévis pour présenter un tracé définitif. Cela semble peu quand on sait que la ministre n'a pas veillé à développer de bonnes relations avec ses différents partenaires.
Ils ont tous été mis devant le fait accompli pour le choix du corridor, même si elle affirme le contraire.
Faire partie de la discussion
Bruno Marchand semble vouloir marcher dans les pas du candidat à la mairie, Sam Hamad, en réclamant que la suite du processus se fasse conjointement avec la Ville de Québec. Le chef de Leadership Québec refuse de se prononcer clairement lui aussi, mais il insiste pour dire que la Ville doit avoir une voix au chapitre.
Le maire de son côté parle maintenant d'une gaffe de la part de la ministre de ne pas avoir consulté l'administration municipale et affirme qu'elle va se planter si elle ne le fait pas pour la suite du dossier.
Fidèle parmi les fidèles
La ministre des Transports peut par contre toujours compter sur le maire de Lévis. Gilles Lehouillier vient de rentrer à nouveau dans les rangs.
Malgré quelques sorties plus musclées dans les derniers mois, le maire a repris sa bonne vieille position de toujours trouver quelque chose de positif dans les décisions du gouvernement quand il est question du troisième lien.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier veut se faire « un chien de garde » du projet, même s'il ne sollicitera pas de nouveau mandat en novembre.
Photo : Radio-Canada
Même quand il dit que le lien de confiance est rompu, il le dit avec le sourire. Viendra tout de même un temps où il faudra trouver une voie de passage sur les terres du fédéral là où se trouve la ferme Chapais. Le maire Lehouillier sera déjà parti.
La ministre n'a pas reçu beaucoup de félicitations. Elle était bien seule pour vendre son nouveau corridor.
Elle invite les déçus, comme les maires de la Coalition de l'Est à se rallier en leur rappelant que la CAQ est le seul parti – siégeant à l'Assemblée nationale – à vouloir réaliser le troisième lien. Peut-être que ce n'est pas leur premier choix, mais au point où on en est, leur a-t-elle dit.
Geneviève Guilbault leur demande une profession de foi, en quelque sorte.