Sur la Côte-Nord, les amateurs de plein air devront bien s’équiper à l'aube d'un été qui sera propice à la reproduction de la mouche noire.

Les pluies abondantes du printemps ont provoqué une hausse du niveau des cours d’eau et des rivières, précisément dans les zones riveraines où les mouches noires se reproduisent durant les mois de mai et de juin.

Ces conditions climatiques et l’abondance des cours d’eau dans la région créent un terreau fertile pour ces insectes mal-aimés, selon le vice-président de l’Association des pourvoiries de la Côte-Nord, Charles Pinard.

Charles Pinard estime que les mouches noires seront abondantes jusqu'à la fin du mois de juillet. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur

L’été de l’an dernier était très sec, rappelle Charles Pinard. Alors, c’est sûr que la différence entre l’an passé et cette année va être très marquée, ajoute-t-il.

Les communautés de la Basse-Côte-Nord, traversées par une multitude de cours d’eau seront assurément prises d’assaut par les insectes piqueurs, estime le propriétaire de pourvoirie.

D’ailleurs, la directrice générale et coordonnatrice des opérations agricoles à la Ferme du Rigolet de Tête-à-la-Baleine, Caroline Dufour-L’Arrivée, a fait état de l'abondance de ces insectes dans son secteur.

La courte vidéo, publiée le 8 juin sur le réseau social Facebook, la montre équipée d’un filet, d’un foulard et de vêtements longs pour se protéger d’une nuée d'insectes.

Plus l’eau va se réchauffer, lorsqu’elle va atteindre 20 degrés Celsius, c’est là qu’il va y avoir des éclosions de mouches noires. Mais quand on se retrouve à la fin de juillet et au mois d’août, on est tranquille.

Toutefois, la présence accrue de ces insectes sera surtout un retour à la normale, conclut-il.

L'entomologiste à l'Insectarium de Montréal Julia Mlynarek abonde en ce sens, même si la quantité de mouches présente en Basse-Côte-Nord demeure impressionnante.

La spécialiste des insectes rappelle le rôle de ces mouches dans les écosystèmes nordiques. Les larves vont aider à la filtration des cours d’eau et, une fois devenues adultes, vont contribuer à la pollinisation et à nourrir les oiseaux.

Bien que des études plus poussées soient nécessaires pour le prouver, le réchauffement climatique pourrait avoir des répercussions sur les populations de mouches noires, estime la chercheuse.

Photo : CBC / Instectarium de Montréal

Elles jouent un rôle dans ces écosystèmes. C’est juste que les quantités peuvent nous agacer, dit-elle.

Elle rappelle que les mouches noires sont plus actives au petit matin et en soirée.

Se prémunir contre les morsures

Pour les puristes, le filet demeure un moyen très efficace de contrer les mouches noires, estime Charles Pinard.

En plus des insectifuges qui contiennent du diéthyltoluamide (DEET), le porte-parole recommande l’utilisation de diffuseurs thermiques antimoustiques.

Comme je dis toujours à mes clients : la gestion de la porte! Les chalets sont étanches, mais si tu passes ton temps à ouvrir la porte, surtout vers la fin de la soirée, tu fais entrer du moustique, et le jour, tu fais entrer de la mouche noire.

Mère Nature peut elle aussi jouer un rôle, ajoute la spécialiste Julia Mlynarek. Les forts vents peuvent repousser efficacement les mouches noires, qui peinent à rester en vol.

Certains de ses collègues, qui travaillent dans des camps nordiques, consomment de l’ail pour repousser les mouches noires, une technique qui semble efficace pour éloigner les insectes, mais qui peut être moins agréable en groupe, avoue l’entomologiste avec humour.