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Des résidents de Kinngait, au Nunavut, ainsi que d’anciens employés, déplorent la manière dont certains enfants seraient traités par les Services à la famille de la communauté.
CBC a mené des entrevues auprès de familles et trois anciens travailleurs qui ont fait état de conditions de garde inquiétantes dans les locaux des Services à la famille de Kinngait.
Une salle de réunion comme garderie
Selon d'anciens employés, des enfants doivent être gardés par les Services à la famille à cause de la pénurie de famille d'accueil et parce que des parents d'accueil n'ont pas de solution de garde lorsqu'ils doivent travailler.
Selon les anciens employés interrogés, des enfants sont gardés dans une salle de réunion du bureau des Services à la famille. Le ministère embauche également du personnel externe pour s'occuper des enfants.
Monica Manning était une de ces gardiennes. Elle a publié, au début du mois de mai, des images sur Facebook qui montrent les conditions qu’elle dit avoir observées dans cet établissement.
Lors d’une entrevue avec CBC, Mme Manning a expliqué avoir quitté son emploi au bout de seulement deux mois en raison des conditions de travail.
Elle affirme que le ministère n’a pas fourni de nourriture saine ni de jouets aux enfants dont il a la charge. Elle rapporte même des cas d’enfants qui ont dû faire la sieste sur le sol faute d’espace et de matelas suffisants.

Monica Manning a travaillé comme gardienne à Kinngait pendant deux mois, mais elle a démissionné en raison de conditions de travail insatisfaisantes.
Photo : CBC / Cameron Lane
Elle assure également que certains membres du personnel ont ramené des enfants chez eux le soir à cause d'une pénurie de familles d’accueil dans la communauté.
Jane Bates, représentante de l’enfance et de la jeunesse du Nunavut, a visité le bureau de Kinngait en mars 2024.
Le bâtiment n’est pas bien entretenu, il est en état de délabrement, dit-elle.
Elle dit avoir soulevé ses préoccupations auprès du sous-ministre responsable, Jonathan Ellsworth. Celui-ci lui aurait expliqué que les Services à la famille devaient se déplacer vers l’ancien centre de santé une fois que les rénovations seraient terminées.
D'après Mme Bates, les normes et des pratiques insuffisantes du ministère ont un effet négatif sur plus de 500 enfants sous sa responsabilité.
Des blessures inexpliquées, selon une famille
Une des familles - dont le nom ne peut être révélé car il est interdit de donner l'identité des enfants placés - affirme qu'un des enfants confiés aux Services à la famille revenait parfois à la maison avec des blessures inexpliquées.

Monica Manning soutient qu’il n’y a pas assez d’espace pour que les enfants fassent la sieste. Selon elle, certains enfants dormiraient à même le sol, sur des couvertures et des rideaux.
Photo : Fournie par Monica Manning
« Nous devons faire mieux »
Le ministère des Services à la famille a refusé plusieurs demandes d’entrevue en invoquant la confidentialité prévue par la Loi sur les services à l’enfance et à la famille.
Néanmoins, CBC a obtenu des échanges électroniques concernant les plaintes relatives aux services familiaux de Kinngait grâce à une demande d’accès à l’information.

Selon Monica Manning, les locaux sont souvent sales, avec de la vaisselle et d'autres objets qui ne sont pas rangés.
Photo : Fournie par Monica Manning
Dans un courriel envoyé le 6 septembre 2024, David Joanasie, député de la circonscription de Baffin Sud, a transmis à Margaret Nakashuk, ministre des Services à la famille, des plaintes portant sur du lait périmé, des couches trop grosses pour les enfants… et des marques de morsures. Il y a aussi une allégation selon laquelle un enfant aurait été laissé endormi dans un camion tout seul.
Huit heures par jour, cinq jours par semaine, [les enfants] sont dans cette petite salle au bureau des services sociaux, sans sortir pour prendre l’air, peut-on lire dans une seconde plainte de la même personne.
La publication des photos de Monica Manning a incité M. Ellsworth, le sous-ministre, à demander que la situation soit examinée.
Je crois que c’est le résultat d’une pénurie de familles d'accueil ou de places en garderie. Je suis toutefois troublé par cette approche et la publicité qu’elle attire. Nous devons faire mieux, lit-on dans le courriel.
Mme Nakashuk a également écrit à M. Joanasie pour lui faire part des mesures mises en place afin de régler la situation : du personnel supplémentaire, l'examen des services de garde et la recherche de sites alternatifs.

La ministre des Services à la famille du Nunavut, Margaret Nakashuk.
Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey
Des menaces envers le personnel
Deux anciens employés des services sociaux se disent frustrés du manque de soutien du ministère.
CBC leur a accordé la confidentialité, car leurs nouvelles fonctions sont aussi reliées au gouvernement du Nunavut.
Leur notion du soutien consistait à envoyer une personne d’Iqaluit qui ignorait la façon dont les gens vivaient et qui ne connaissait personne, explique l'un d'eux.
Un autre travailleur a indiqué que le personnel est parfois la cible d’abus de la part de membres de la communauté. Il pense également que certaines personnes hésitent à devenir des parents d’accueil par crainte d’être traitées de la même manière.

Le bureau des Services à la famille à Kinngait, au mois de mai 2025. La représentante de l’enfance et de la jeunesse du Nunavut dit que le bâtiment est en état de délabrement. Le ministère affirme que les services seront disponibles dans l'ancien centre de santé une fois qu'il aura été rénové.
Photo : CBC / Cameron Lane
De plus, les conditions de travail contribueraient à un roulement élevé du personnel.
Certaines journées, je n’ai pas eu le temps de m’asseoir. Il y avait constamment des crises qui exigeaient une réponse immédiate.
En mai, à l’Assemblée législative, Mme Nakashuk a dénoncé la violence et le harcèlement dont sont victimes les travailleurs des services sociaux.
C’est une attaque contre des professionnels dévoués, ainsi que contre les valeurs que nous partageons en tant que Nunavummiut, a-t-elle déclaré.
Elle a également annoncé la création d'un nouveau bureau gouvernemental qui permet aux personnes de signaler en toute confidentialité leurs préoccupations concernant les services familiaux.
Avec les informations de Sam Wat