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REPORTAGE - Des archéologues fouillent une villa gallo-romaine de 4000m2 avec mosaïques, thermes et jardins, révélant le luxe d’une demeure antique aux allures italiennes.
Passer la publicité Passer la publicité«C’est une chance, de marcher sur un sol antique conservé de la sorte, en dehors de l’Italie», se réjouit Alexandre Burgevin, responsable scientifique de la fouille. Près d’Auxerre, une équipe de l’Inrap composée d’une douzaine d’archéologues et étudiants en archéologie explore actuellement les vestiges d’une vaste villa gallo-romaine, baptisée « Sainte-Nitasse », qui s’étend sur 1,6 hectare, avec «approximativement 4000 mètre carré de partie résidentielle», souligne l’archéologue. Cette fouille s’inscrit dans le cadre d’une opération préventive : une route doit être construite sur le site, et les archéologues ont jusqu’à fin septembre pour percer les mystères de ce domaine antique. Le domaine sera ouvert au public le samedi 15 juin, à l’occasion des journées européennes de l’archéologie.
Ce terrain est connu pour son potentiel archéologique depuis le XIXème siècle, mais la première fouille date de 1966. Le chantier actuel met au jour la structure d’une vaste villa gallo-romaine, datée du Ier au IIIe siècle, ainsi que des vestiges médiévaux remontant probablement au XIIIe siècle. Du côté de la villa, les archéologues estiment qu’il s’agissait d’une demeure relativement luxueuse, comme en témoignent les mosaïques, les bassins entourés de colonnes, les jardins et les thermes découverts sur place. Son plan, typiquement italien, comprend plusieurs étages et s’organise autour de galeries desservant des pièces de réception, des espaces techniques, et probablement une cuisine.
«Les propriétaires étaient probablement des aristocrates politiquement investis, avec une production agricole sur les terrains, même si nous n’avons pas encore retrouvé de quelle production il s’agissait», précise Alexandre Burgevin. «Retrouver des murs de 80cm à 1m datant de cette époque est relativement rare», insiste Alexandre Burgevin. En effet, lorsqu’on visite, on peut circuler sur le site comme si nous étions des habitants de l’époque. On reconnaît les murs de la villa romaine à leur construction spécifique : ils ne reposent pas directement sur la terre, mais sont posés sur un lit de pierres, caractéristique de ce type d’édifice.
L’un des éléments les plus visibles pour le moment est le complexe thermal. Le système semblait bien conçu, avec plusieurs bassins et une cheminée, dont la pierre calcinée au sol témoigne d’un dispositif de chauffage de l’eau par le sol, appelé hypocauste, typiquement romain. De plus, des tubulures, des pierres percées comme un tuyau ont été retrouvés sur le site. Les archéologues ont également retrouvé une vasque, «et un magnifique bloc de pierre issu du centre-ville d’Auxerre, gravé d’une grappe de raisin, preuve de la culture vigneronne de la région», précise Alexandre Burgevin.
Une occupation médiévale
La présence d’éclats de calcaire et de tuiles sur les sols atteste d’une occupation médiévale. Si la villa se distingue par ses dimensions remarquables, les bâtiments d’époque médiévale retrouvés sur le site apparaissent bien plus modestes, avec seulement cinq à six pièces. Les archéologues ouvrent l’hypothèse que des moines aient pu s’installer à cette époque avant la création d’un autre lieu, place des Cordeliers, à Auxerre. Cependant, aucun objet sur le site confirmant cette hypothèse n’a pour le moment été retrouvé.