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La grande majorité des résidences de la pointe Verte, à Maria, est désormais visée par un risque imminent de submersion côtière. Alors qu'un programme préventif de relocalisation devait être mis en branle dans les prochains mois, les propriétaires des 45 maisons ciblées par le provincial sont maintenant invités à rapidement quitter le secteur.
Cet avis de risque imminent de submersion côtière, officialisé par un arrêté ministériel publié le 4 juin, ne touchait que huit résidences l’an dernier.
La Municipalité de Maria était d'ailleurs encore récemment en attente de la signature d’une entente avec le ministère de la Sécurité publique (MSP) pour la mise en branle d’un large programme préventif d’indemnisation englobant la majorité des résidences du secteur. Il était d’ailleurs prévu qu’au terme de trois ans de démarches pour protéger la pointe, de premiers propriétaires puissent bénéficier de cette enveloppe pour démolir ou déménager leur maison, et ce, dès l’automne.

Cette résidence située à l'intersection des rues des Tournepierres et des Pluviers deviendra sous peu la deuxième de la pointe Verte à être démolie.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
Or, le provincial a changé son fusil d’épaule dans le dossier de la protection du secteur en proie aux aléas côtiers. Le MSP, qui a refusé la demande d’entrevue de Radio-Canada, confirme que de nouvelles analyses l'ont convaincu de changer d'approche.

Une première maison de la rue des Tournepierres a été démolie il y a un peu plus d'un an. Ses propriétaires ont accepté l'offre du ministère de la Sécurité publique puisque leur résidence faisait partie des huit premières menacées par un risque imminent de submersion côtière. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
À la lumière des conclusions de l’avis technique récent, les résidences situées dans le secteur de la pointe Verte ont été jugées dans une situation inadéquate pour garantir la sécurité des occupants, l’intégrité du bâtiment, l’évacuation et l’intervention des premiers répondants dans des conditions sécuritaires advenant un prochain événement de tempête.
Selon le provincial, tous les résidents concernés ont été avisés de la situation et une séance d'information publique a d'ailleurs été tenue le 2 juin. Des offres de relocalisation préventive ne seront quant à elles présentées qu'aux propriétaires de cinq propriétés du secteur qui ne sont pas visées par un risque imminent de submersion côtière.
Selon la Municipalité de Maria, le fait qu'une résidence fasse l'objet d'un risque imminent de submersion côtière raccourcit les délais entourant l'octroi de l'aide financière prévue pour sa démolition, communément appelée allocation de départ. Les délais seront néanmoins similaires dans le cas du déménagement de cette même résidence. L'indemnité maximale proposée est aussi identique que celle versée dans le cadre du programme préventif, soit 385 000 $. C'est le MSP qui accompagnera les propriétaires qui optent pour la relocalisation.

La rue des Tournepierres a notamment été inondée lors de la tempête du 27 novembre 2023. Selon le maire de Maria, ce sinistre aurait pu empêcher les premiers répondants de porter secours à un citoyen en détresse. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
La Municipalité de Maria rappelle que les départs se feront, même si le programme d'indemnisations change, de façon volontaire.
Les gens ont le choix. La Municipalité n'abandonne pas les gens qui choisissent de rester. Les enjeux ne sont pas nécessairement les mêmes sur le bout de la pointe et sur la rue des Pluviers, explique Luce Plourde, agente de liaison pour le Cadre de prévention des sinistres à Maria.

Luce Plourde accompagne les propriétaires de la pointe Verte depuis désormais un an. Elle rappelle que la Municipalité continuera de soutenir les propriétaires de la pointe Verte qui souhaitent être relocalisés. Ils pourront par exemple être aidés dans leurs demandes de soumissions ou de permis, selon leurs besoins.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
L'administration municipale travaille toujours avec des promoteurs pour développer un nouveau site qui pourra accueillir les résidences que les propriétaires choisiront de déménager. On a bon espoir que ça se fera au printemps ou à l'été 2026, donc il sera possiblement prêt à accueillir les premières maisons à l'automne 2026, résume Mme Plourde.
À partir de l'ouverture d'un dossier auprès du MSP, les propriétaires qui souhaitent bénéficier d'une aide financière disposent de 18 mois pour procéder aux travaux de démolition ou de déménagement.
Pourquoi un tel changement de cap?
Selon le MSP, l'avis technique qui a changé la donne tient compte de l’augmentation observée de la fréquence des tempêtes côtières ainsi que la soudaineté et la violence des processus côtiers en œuvre dans le secteur de la Pointe-Verte. Des enjeux de sécurité ont aussi été soupesés. Québec fait valoir que ce changement de stratégie n'est pas lié à des considérations budgétaires.
La Municipalité de Maria admet avoir été surprise de ce retournement de situation, dont elle n’a été avisée qu'à la mi-mai. Son maire, Jean-Claude Landry, parle d'une certaine réorientation du côté du ministère. C'est sûr qu'on ne s'attendait pas à cette décision, renchérit quant à elle Luce Plourde.

Le maire de Maria, Jean-Claude Landry, se réjouit néanmoins que le dossier progresse et que la sécurité du public soit au cœur des préoccupations de Québec.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
Selon M. Landry et Mme Plourde, le rapport de la coroner Andrée Kronström, qui s'est penchée sur les décès de deux pompiers volontaires lors des inondations historiques du printemps 2023 survenues dans Charlevoix, pourrait avoir incité le MSP à modifier son plan de match. Le maire croit en effet que cette tragédie a changé la perception du risque du ministère.
M. Landry rappelle que la protection d'un secteur de l'ampleur de celui de la pointe Verte est une première à plusieurs égards pour Québec ainsi que pour la Municipalité et que Maria représente un cas unique en la matière.
Un été difficile à prévoir sur la R-132
Le conseil municipal de Maria a récemment pu, à la suite de la signature d'une entente avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable, octroyer le contrat d'aménagement de 22,3 millions de dollars pour la recharge de plage de la route 132. Cette adjudication a eu lieu lors de la séance extraordinaire des élus du 20 mai.

Un certificat d'autorisation environnementale du gouvernement du Québec doit encore être obtenu avant que les travaux puissent débuter sur la 132.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
Alors que les premiers préparatifs devaient au départ prendre leur envol en mai, le chantier visant à rehausser les berges sur une distance de 2,4 km ne débutera finalement que le 1er juillet. Le maire de Maria conçoit que ce chantier représentera un défi puisqu'il commencera en haute saison touristique sur une artère qui traverse la municipalité et sur laquelle sont situés de nombreux services.
On s'attend à un été qui va être perturbé, ici, à Maria.
Le maire Landry invite d'ailleurs ses citoyens à la patience et précise que ceux demeurant dans la portion est de la municipalité voisine, Carleton-sur-Mer, pourraient aussi devoir composer avec les répercussions du trafic de camions. On parle de près de 40 camions à l'heure, rappelle l'élu.

Comme le présente cette maquette, la recharge de plage s’étendra entre la rue des Pluviers et la halte municipale, le long de la route 132. (Photo d'archives)
Photo : Gracieuseté de la Municipalité de Maria
Pour Jean-Claude Landry, le jeu en vaut néanmoins la chandelle. L'élu rappelle que cette recharge de plage permettra de sécuriser de nombreuses infrastructures névralgiques de la route 132, notamment la seule épicerie de la municipalité, l'hôpital qui dessert la Baie-des-Chaleurs ainsi que la résidence pour aînés Manoir Lady Maria.