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Depuis 45 ans, Régis Caron foule le pont du Corégone presque autant que le sol de sa propre maison. Homme de pont, puis capitaine, il fait partie de l’histoire du traversier et du lac Témiscouata.
La vie de Régis Caron est intimement liée à celle du Corégone. Le bateau qui effectue la traversée entre Notre-Dame-du-Lac et Saint-Juste-du-Lac fêtera ses 50 ans l’an prochain. Régis Caron, quant à lui, vient de célébrer ses 45 ans de navigation sur le navire, dont 36 comme capitaine. À 70 ans, il est l’un des plus anciens capitaines de traversier du Québec.
Pourtant, l’homme ne semblait pas se destiner à une carrière sur l’eau. Je n’aurais jamais pensé dans ma vie gagner ma vie sur un traversier. J’ai eu une opportunité en 1979 comme matelot et j’ai fait mes grades, relate en riant l’homme à la chemise de capitaine impeccablement blanche.

«L'avantage c'est que quand il fait beau, on ne changerait cette vue pour rien au monde », affirme Régis Caron, capitaine du Corégone.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross
Ses galons, il les a gagnés au fil des années et des traversées. Lors de ses dix premières années de service, il travaillait de 10 à 11 mois par année sur le bateau. Puis, vers les années 1990, il ne travaillait plus que six mois par an et consacrait son hiver à travailler dans des érablières de la région.
Depuis cinq ans, il a levé un peu le pied et se consacre uniquement au Corégone, tout en donnant un coup de main l’hiver à l’entretien du pont de glace.
Régis Caron est né à Saint-Juste-du-Lac et il y a vécu une bonne partie de sa vie. Il est difficile pour lui de s’imaginer ailleurs. Les gens, les touristes que je rencontre, je leur dis toujours que la plus belle place dans la province de Québec, c'est ici, s'exclame le capitaine.
Je suis fier. Quand j’ai commencé à travailler ici en 1979, les gens de Saint-Juste-du-Lac travaillaient en partie ici. Je suis rendu le dernier.
Tout le monde connaît Régis Caron, capitaine du Corégone. Le Corégone, le lac, les quais, les environs, la chasse, la pêche, c’est une institution, reconnaît le président du conseil d'administration de la traverse du lac Témiscouata, Benoît Giguère.

« Régis a vécu toute l'évolution de la traverse. C'est une mine d'anecdotes », met de l'avant Benoit Giguère.
Photo : Gracieuseté : Benoit Giguère
Des souvenirs à la pelle
45 ans à piloter le bateau et le métier semble être resté le même. Le service s’est amélioré, mais sinon ça n’a pas beaucoup changé, est d'avis M. Caron.
Le capitaine explique toutefois que le traversier a changé la vie de nombreux citoyens du Témiscouata. Le traversier fait partie de notre histoire. Les paroisses ici comme Saint-Juste-du-Lac se sont ouvertes parce qu’il y avait un traversier, raconte-t-il.
Il a eu la chance de faire une croisière pour le Congrès mondial acadien, des croisières pour les touristes et assisté à des feux d'artifice en plein milieu du lac.

La traverse existe depuis 1915. Le Corégone fêtera, quant à lui, ses 50 ans de services l'an prochain.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross
Rester à la barre
L’homme a reçu le renfort de Marie-Claude Dusseault l’an dernier comme capitaine du navire et un apprenti est actuellement en formation pour assurer la relève. M. Caron ne prendra pas pour autant sa retraite. J’aimerais avoir un peu plus de temps libre, mais non, je ne vais pas arrêter de travailler. J’aimerais me rendre à mes 50 ans de service.
Il brandit alors avec fierté un médaillon que le conseil d’administration lui a offert l’an dernier pour ses 45 années de travail sur le Corégone. C’est pour récompenser ce que j’ai fait pour la compagnie. Moi, ça me fait un souvenir à donner à mes petits enfants, conclut le capitaine avec émotion.

Régis Caron porte à son cou un médaillon représentant le traversier qu'il pilote depuis 1988.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Il est à parier que ce n’est pas juste dans sa famille que l’homme laissera son empreinte. Je ne connais pas beaucoup de gens ici qui ont cette expérience-là. Ça va être une perte. Il va nous manquer quand il va partir, ajoute le président du conseil d'administration, Benoît Giguère.