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Les services d’Accompagnement Québec « dédoublent » le travail fait par les intervenants dans les organismes communautaires et font peu pour accélérer l’intégration et l’installation des nouveaux arrivants, clame la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).
Depuis 2019, Accompagnement Québec permet d’identifier les besoins des personnes immigrantes qui ont déjà un statut d’immigration et de les orienter vers les services appropriés tout en assurant le suivi de leurs démarches, explique un porte-parole du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de L’Intégration (MIFI).
Ces personnes rencontrent un Agent d’aide à l'intégration (AAI) soit avant le départ du pays d’origine, soit en arrivant au Québec et élaborent un plan d’action individualisé.
Le nouvel arrivant est ensuite recommandé à un organisme communautaire, qui reçoit un courriel indiquant la liste des besoins de la personne.
Sans dénigrer le travail fait par les fonctionnaires du ministère, le directeur général du Tremplin à Lévis, Guillaume Boivin, considère qu’il est rudimentaire et n'apporte pas une plus-value.
De se trouver un logement, de se trouver une garderie, d’obtenir un numéro d’assurance maladie, d’assurance sociale, c’est des choses qui nous sont transmises comme besoin lorsqu'on a une référence. C’est sûr que nous ça ne nous aide pas de savoir ça, c’est comme la base, toutes les personnes qui arrivent dans un nouveau pays ont besoin de ces choses-là.

Guillaume Boivin, le directeur général du Tremplin à Lévis n'est pas témoin du «plus-value» d'Accompagnement Québec.
Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler
D’autant plus, ajoute-t-il, que les intervenants de son organisme dessinent un portrait complet de la situation de la personne lors de la rencontre, donc l’évaluation des besoins est généralement à refaire.
Au Tremplin, une minorité de la clientèle est référée par Accompagnement Québec, soit une soixantaine de personnes sur les 2000 accueillies par l’organisme chaque année.
20 M$ de budget
Une centaine d’organismes communautaires en immigration se partagent un budget du MIFI d’environ 70 millions de dollars via le Programme d'accompagnement et de soutien à l'intégration (PASI). L’an dernier, les partenaires communautaires du MIFI ont servi 95 913 personnes.
Accompagnement Québec bénéficie, pour sa part, d'un budget de 20 millions de dollars annuellement, confirme le MIFI. Pour la même période, les AAI du service ont rencontré 12 181 personnes, soit plus que la cible de 11 100 personnes fixée par le ministère.

Stephan Reichhold considère qu'Accompagnement Québec «ne donne pas énormément de résultats».
Photo : Radio-Canada / capture d'écran
Est-ce que ça vaut 20 millions de dollars? C’est la question qu’il faut se poser, croit Stephan Reichhold, le directeur général du TCRI. Pour lui, la réponse est claire : Je ne pense pas que c'est de l'argent bien investi.
Nous, on considère ça vraiment comme un dédoublement et un manque de reconnaissance des organismes communautaires.
Il affirme que les personnes immigrantes qui ont rencontré un AAI rapportent aux organismes que ça ne leur a pas apporté grand-chose. Chacun des 89 AAI ont rencontré, en moyenne, 137 personnes l’an dernier.
Guillaume Boivin explique aussi de son côté que les intervenants des organismes communautaires font 400 à 600 rencontres annuellement pour maintenir leur financement du MIFI.
Il considère que le milieu communautaire ferait meilleur usage de l’argent investi dans Accompagnement Québec.
Il y a plusieurs périodes de l’année où l’on a l’impression d'être en sous-effectifs, les demandes s'accumulent, on est obligé de laisser des demandes deux semaines de plus que ce qu’on voudrait avant de donner un rendez-vous parce que justement il y a une question de budget.
Service complémentaire, dit le MIFI
Le MIFI considère que le service, donné dans toutes les régions du Québec, est complémentaire à celui offert par les organismes.
Si les organismes communautaires interviennent généralement auprès des personnes immigrantes une fois qu’elles sont sur le territoire québécois, les AAI peuvent faire des entrevues avant leur arrivée.
Pour la personne prise en charge dès l’étranger, le Service [Accompagnement Québec] représente un gain, car il accélère son intégration, affirme un porte-parole du MIFI en ajoutant que les agents tentent de lever des obstacles afin de maintenir la motivation de la personne immigrante.
Selon lui, les agents ont développé une expertise entourant divers volets, tels que les prédéparts, l’offre complète en francisation, l’évaluation comparative des études effectuées hors du Québec et la reconnaissance des compétences.
Le MIFI indique périodiquement consulter sa clientèle pour sonder sa satisfaction incluant Accompagnement Québec. Les cahiers explicatifs des crédits de 2024-2025 et 2025-2026 du MIFI indique n’avoir effectué aucun sondage sur la satisfaction et l'efficacité des services d’Accompagnement Québec.