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La Sûreté du Québec (SQ) a procédé à une imposante opération en rapport avec les groupes criminels à Port-Cartier, à Longue-Pointe-de-Mingan et à Sept-Îles. Douze individus ont été arrêtés.
Il s'agit d'hommes âgés de 17 à 32 ans, précise un communiqué de la SQ. Ceux-ci sont réputés avoir commis des délits avec violence dans la région. De surcroît, des accusations de gangstérisme seront portées contre deux des suspects.
Cette phase d’arrestations permettra à la Sûreté du Québec de résoudre 12 événements de violence survenus dans la région, écrit-on.
On espère envoyer un message clair aux criminels qui viennent sur la Côte-Nord pour [commettre] des crimes : "On va vous pourchasser, on va vous arrêter et vous allez comparaître devant les tribunaux" a indiqué l’agent d’informations pour la SQ, Hugues Beaulieu.
Les criminels arrêtés jeudi sont tous assez jeunes, a affirmé Hugues Beaulieu. Il a expliqué que ceux-ci sont des membres de gangs de rue venus faire des jobs de bras sur la Côte-Nord
Cette région ainsi que le reste de l’Est-du-Québec sont particulièrement touchés par la guerre de redevances, a noté le sergent.
Depuis plusieurs mois, le conflit entre groupes criminels dans la région a mené à une accumulation d'événements violents et d'arrestations à Sept-Îles et dans ses environs.
La SQ précise que depuis janvier 2025, l’Équipe mixte d’enquête contre le crime organisé a procédé à l’arrestation de 16 suspects liés au trafic de stupéfiants, à la possession non autorisée d’armes à feu et au recel ainsi qu'au non-respect de conditions. L’Équipe mixte a également effectué plusieurs saisies.
Au cours de la même période, l’Équipe des enquêtes sur les crimes majeurs de Sept-Îles a pour sa part procédé à l’arrestation de plus de 18 suspects relativement à six événements liés aux violences armées.
Les élus inquiets
Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, se dit rassuré d’apprendre la capture de ces individus. Par contre, c’est inquiétant de voir qu'il y a autant d'individus liés aux violences, ajoute-t-il.
Depuis le meurtre de Samuel Gauthier, en 2023, M. Thibault a constaté une augmentation de la violence dans le secteur.
Des tirs de projectiles sur un bâtiment de la Ville, en janvier dernier, ont beaucoup inquiété certains résidents, indique le maire. Certains ont même exprimé leur désir de déménager dans un autre secteur, précise Alain Thibault, qui dit comprendre leurs craintes.

Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, estime que plusieurs résidents sont inquiets. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Alban Normandin
Ce n'est pas ce qu'on souhaite pour nos villes, déplore-t-il.
Il s’encourage toutefois en constatant l’efficacité de l’Équipe mixte d’enquête contre le crime organisé, créée en février 2024. Il estime que la population est tenue au courant des opérations de cette équipe, ce qui l’incite à aider les policiers dans leur travail.
Voir ce coup de filet [...], ça prouve qu'on est entre de bonnes mains avec la Sûreté du Québec […]. On espère qu’avec le temps, ils vont faire le ménage.
La Minganie pas aussi paisible qu’avant
Ici, en Minganie, on avait tout de même l'habitude de vivre dans une paix relative, témoigne la mairesse de Longue-Pointe-de-Mingan, Ginette Paquet.
Selon elle, la récente flambée de violences dans la région déstabilise les résidents. On est toujours étonnés d'apprendre qu'il y a eu tel ou tel événement, parce qu’avant, on regardait ça de loin aux nouvelles télévisées. Mais maintenant, on le vit dans la région.

« Tout le monde subit l'impact de tous ces événements qui ont eu lieu depuis plusieurs mois maintenant et la paix relative qu'on avait a été bousculée », a témoigné Ginette Paquet. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Lambert Gagné-Coulombe
Il ne faut pas oublier que le crime organisé désorganise énormément tout le côté de la paix sociale.
La mairesse espère que ces récentes rafles mèneront à plus d’arrestations d’individus liés au crime organisé.
Tout ce qu'on veut, c'est vivre en paix comme avant, tranche-t-elle.
Avec les informations de Charles-Étienne Drouin