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Trois bonnes raisons de ne pas « défoncer la biodiversité », avec l'écologue Franck Courchamp

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Depuis 30 ans, Franck Courchamp étudie la biodiversité et le changement climatique. Loin des discours compliqués et moralisateurs, il nous explique de façon claire pourquoi préserver la biodiversité est un enjeu essentiel.

En ce qui concerne la biodiversité et les questions écologiques, on entend très régulièrement plusieurs sons de cloche : il faudrait manger végétarien, pas de poisson ou alors pas d'élevage, mais pas du sauvage non plus, manger local, bio, moins, mieux... Résultat : on ne sait plus quoi faire.

« Ce sont des sujets dont on entend parler tout le temps, mais les réponses sont rares ou en tout cas, elles sont complexes et indigestes », explique Franck Courchamp, directeur de recherche au CNRS, auteur pour le Giec et pour son équivalent biodiversité, l'IPBES. Avec l'illustrateur Mathieu Ughetti, il a conçu L'héritage du Dodo, une bande dessinée gratuite, accessible sur ordinateursordinateurs et smartphones. Une BD claire, qui n'est ni anxiogène ni moralisatrice et qui aborde une multitude de questions essentielles sur la biodiversité et le climat comme : « Pourquoi est-ce une mauvaise idée de penser que le déclin de la biodiversité ne nous concerne pas ? ».

Franck Courchamp nous répond en trois raisons.

1. La biodiversité, c’est ce qu’on mange, ce qu’on porte, ce qui nous soigne

Franck Courchamp : Toute notre alimentation provient de la biodiversité. Nous ne mangeons ni des cailloux ni du métalmétal : ce que nous consommons, ce sont des organismes vivants. Cela englobe les fruits, les légumes, les céréales, les viandes, les poissons, les crustacéscrustacés, les fromages, les bières, les vins, etc. Et encore, nous n'en exploitons qu'une petite partie : une très faible proportion des espècesespèces comestibles existantes est réellement cultivée ou utilisée.

La biodiversité, ce sont aussi les matériaux que nous utilisons au quotidien : la laine, le coton, le boisbois, le linlin, le cuir, la soie, le caoutchouccaoutchouc... Autant de ressources d'origine biologique qu'on continue à employer massivement, souvent sans même s'en rendre compte. Le papier et le carton, par exemple, font partie intégrante de notre quotidien.

Et puis, il y a un aspect auquel on pense moins : les médicaments. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la médecine moderne ne repose pas uniquement sur la chimiechimie de synthèse. Une grande partie des principes actifsprincipes actifs utilisés en pharmacie ne peuvent pas être fabriqués artificiellement et sont donc extraits directement du vivant, en particulier des plantes. C'est le cas de 70 % des traitements anticancéreuxanticancéreux, par exemple. On a parfois tendance à opposer médecine naturelle et médecine moderne, alors que cette dernière dépend largement de la biodiversité.

Enfin, il y a ce que l'on appelle la « valeur d'option » : c'est toutes les ressources que nous n'avons pas encore découvertes. Le risque, c'est de les faire disparaître avant même de les avoir identifiées.

Il y a quelques années, les chercheurs ont découvert une petite grenouille qui avait la particularité extraordinaire d'incuber ses œufs dans son estomacestomac. Ils y ont vu un potentiel immense, notamment pour comprendre comment soigner des ulcères gastriques graves, qui affectent des millions de personnes dans le monde. Mais lorsqu'ils sont retournés sur le site de découverte, dans les marais australiens, ils n'ont retrouvé que des parkings. La grenouille avait disparu en emportant son secret dans sa tombe.

2. La biodiversité, c'est des services indispensables au bon fonctionnement de nos modes de vie

Franck Courchamp : Les agriculteurs le savent bien : un sol vivant, c'est un sol qui contient des vers de terre, des fourmisfourmis, des insectesinsectes variés, mais aussi des micro-organismesmicro-organismes comme des bactériesbactéries et des champignonschampignons. C'est leur présence qui permet au sol d'être fertile. Sans eux, il devient stérile.

La biodiversité est aussi essentielle pour la pollinisation. Environ 80 % des cultures humaines dépendent des animaux pollinisateurs. Et il n'y a pas que les abeilles ! De nombreux insectes, oiseaux ou chauves-sourischauves-souris, par exemple, participent à ce processus vital pour la reproduction des plantes et la production de fruits.

Il y a également la dimension de notre lien à la nature. La crise de la Covid l'a bien montré : être privé de nature a été pour beaucoup une source d'angoisse, de mal-être et de stressstress. Aujourd'hui, dans certains hôpitaux on fait écouter des chantschants d'oiseaux ou on introduit des animaux dans les espaces communs. Et ça a des effets concrets : ils réduisent significativement le stress, l'anxiété et même les symptômessymptômes de dépression. Le simple fait d'être en contact avec la nature améliore notre santé mentale.

3. La biodiversité, c'est aussi une valeur qui ne se mesure pas

Franck Courchamp : Il y a un troisième aspect qu'il ne faut surtout pas oublier, même s'il est moins souvent mis en avant : c'est la valeur de la biodiversité en dehors de toute utilité directe pour l'humain. C'est reconnaître la valeur intrinsèque des espèces, indépendamment de ce qu'elles peuvent nous apporter. Mais c'est un point plus difficile à expliquer, car il touche à l'éthique et à la morale.

Pour comprendre cette idée, on peut simplement se retourner la question : à quoi servons-nous, nous-mêmes ? À quoi je sers, moi ? Faut-il forcément « servir à quelque chose » pour avoir de la valeur ? La réponse est non. Notre existence a une valeur en soi, simplement parce que nous sommes là.

Chaque animal, chaque plante est le fruit de milliards d'années d'évolution, depuis l'apparition de la vie sur TerreTerre. Cela signifie que chaque espèce vivante aujourd'hui est issue d'une lignée ininterrompue d'individus qui ont tous réussi à survivre, à se reproduire, à transmettre leurs gènesgènes. Si une espèce est encore présente aujourd'hui, c'est parce qu'aucun maillon de sa chaîne n'a failli. Alors, faire disparaître une espèce, c'est mettre fin à cette incroyable succession de réussites, à des centaines de millions d'années d'histoire biologique.

Mais pourquoi on n'agit pas plus plus pour la protéger ?

Franck Courchamp : Tout dépend de ce qu'on entend par « nous ».

Si l'on parle des pouvoirs politiques, il faut savoir que les responsables politiques fonctionnent avec des mandats courts, souvent de cinq ans, et sont élus par des électeurs locaux. Or, protéger la biodiversité demande des efforts sur le long terme, parfois sur plusieurs décennies.

Proposer des mesures contraignantes aujourd'hui pour préserver des espèces ou des écosystèmesécosystèmes dans 50 ans n'est pas très « vendeur » électoralement. Surtout face à un adversaire qui promet moins de contraintes, des baisses d'impôts, et qui caricature les écologistes comme des empêcheurs de tourner en rond. Dans ce système, les politiques n'ont pas grand-chose à y gagner s'ils prennent la biodiversité au sérieux.

Quant au grand public, il y a deux grands freins à l'action. Face au manque d'informations ou à l'inverse à la surcharge informationnelle, on bascule souvent dans l'un des deux extrêmes. Soit le découragement : on se sent impuissant, alors on baisse les bras, soit le déni : on se met des œillères, on se persuade que ce n'est pas si grave, que la science ou la technologie trouvera bien une solution.

Dans les deux cas, cela mène à l'inaction. C'est pour pallier ce problème que j'ai écrit cette bande dessinée.

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