L’actrice Suzanne Clément, vedette de la série STAT, personnifiera la chanteuse québécoise Pauline Julien dans un film biographique que prépare la cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette.

Le tournage du film, intitulé Pauline Julien : Femme Pays, commencera cet automne. La sortie du film est prévue pour 2026.

Le long métrage, scénarisé par Anaïs Barbeau-Lavalette et Véronique Côté, vise à dresser un portrait intime de l’icône de la chanson québécoise décédée en 1998.

Le scénario a été rédigé avec la collaboration des enfants de Pauline Julien, Pascale et Nicolas Galipeau.

Musique, politique et amour

Pauline Julien : Femme Pays aura pour point de départ le diagnostic d’aphasie dégénérative qui a frappé la chanteuse. Cette maladie lui a fait perdre la parole à l’image d’un pays qui la perd en même temps qu’elle, souligne le communiqué envoyé mercredi aux médias.

Le film abordera bien sûr sa carrière de chanteuse, mais également ses prises de position politiques et sa mythique histoire d'amour avec le poète et politicien Gérald Godin.

Il s'agira du cinquième long métrage de la cinéaste et autrice Anaïs Barbeau-Lavalette. Son dernier film, Chien Blanc, remonte à 2022.

La chanteuse Pauline Julien dans les années 1970

Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty

Un magnétisme absolu

Suzanne Clément porte la force autant que les fragilités de la grande Pau. Comme elle, elle possède un magnétisme absolu, qui fait qu'une fois rencontrée, on ne veut plus la quitter, a déclaré Anaïs Barbeau-Lavalette par communiqué.

C’est une noble et magnifique mission, pour toutes les deux, de prendre aujourd’hui soin de l’incarnation cinématographique de Pauline Julien.

Si Suzanne Clément s’est illustrée devant la caméra de cinéastes québécois, notamment celles de Xavier Dolan (Mommy) et de Philippe Falardeau, elle n’a joué quasiment que pour des réalisateurs français au cours des 10 dernières années.

Anaïs Barbeau-Lavalette a également précisé que son film sera moderne et libre. Pauline Julien : Femme Pays, c’est l’histoire d’un Québec en pièces détachées, qui s’est un jour résumé dans une grande voix, celle d’une grande femme. Nous avons aujourd'hui besoin de cette mémoire-là. De ce féminisme souverain et sauvage.

La réalisatrice et écrivaine Anaïs Barbeau-Lavalette (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Baptiste Demouy

L’apport de la fille de Pauline Julien

Dans le même communiqué, la fille de Pauline Julien, Pascale Galipeau, a précisé qu'elle ne lira pas et ne commentera pas le scénario.

[Je] me contenterai de jouer mon rôle de pusher, vu l’incroyable privilège de pouvoir plonger dans ma mémoire et trouver mille souvenirs, mille détails qui aideront peut-être à évoquer notre mère, a-t-elle soutenu.

Pauline Julien a joué un rôle important dans l'histoire du Québec. En plus d'avoir interprété les textes de grands noms de la chanson, elle a signé elle-même une quarantaine de textes, dont la très célèbre L'Âme à la tendresse, sur une musique de François Dompierre. Cette chanson a d'ailleurs été intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.

Elle a aussi interprété quelques rôles au théâtre et au cinéma, notamment dans La mort d'un bûcheron, de Gilles Carle, en 1974.

Atteinte d'une aphasie dégénérative, elle s'est enlevé la vie en octobre 1998 à l'âge de 70 ans.

Avec les informations de La Presse canadienne