Comme chaque fin d’été, à l’approche des Journées européennes du patrimoine, « Le Monument préféré des Français » est de retour. Plus que jamais, Stéphane Bern mise sur la diversité. « Je trouve que, cette fois-ci encore, il y a de très beaux monuments en compétition qui montrent la diversité de notre patrimoine. J’aime le principe d’ouvrir largement l’idée de monument », confie le présentateur au Figaro. Déjà l’an passé, la victoire du circuit des 24 Heures du Mans reflétait une volonté d’élargir le champ des possibles parmi les quatorze candidats en lice. « Je sais que certaines personnes se sont émues du fait que le circuit mythique de la Sarthe ait été élu, mais il a été choisi par les Français, je n’ai rien inventé ! », souligne le responsable la Mission patrimoine.

Cette nouvelle édition va encore plus loin avec la candidature du célèbre voilier Pen Duick. « Ce qui est intéressant avec Le Pen Duick, c’est qu’il a été classé monument historique en 2016. Son histoire, liée à Éric Tabarly, est incroyable. Ce voilier appartient à la mémoire collective, avec un côté particulièrement affectif qui y est attaché », analyse l’animateur.

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Le fameux bateau, premier du nom, a été dessiné par l’architecte écossais William Fife, et construit en 1898 en Irlande, près de Cork. Baptisé Yum, il connaît plusieurs propriétaires et régate dans les eaux britanniques et bretonnes. Guy Tabarly, le père d’Éric, l’achète en 1938 à la famille Lebec qui lui a donné le nom Pen Duick. À son bord, Éric Tabarly découvre la voile. En 1952, la future icône de la course océanique le rachète à son père et le restaure. À sa barre, le grand marin dispute plusieurs régates dans les années 1960. Il est sur le pont de son voilier fétiche quand il tombe à l’eau et décède, en mer d’Irlande, dans la nuit du 12 au 13 juin 1998. Aujourd’hui, propriété de l’association Pen Duick, le bateau est mis à l’eau chaque printemps sous la houlette de l’association Éric Tabarly qui organise des navigations depuis Lorient, son port d’attache.

Quel sera le nom du lauréat de cette année ? Une chose est sûre : parmi les quatorze joyaux sélectionnés, les téléspectateurs n’ont eu que l’embarras du choix. Outre Pen Duick, les autres candidats sont bien ancrés sur la terre ferme. Même s’ils ont souvent une relation privilégiée avec l’eau. À l’image du viaduc de Garabit (Auvergne-Rhône-Alpes). Le pont métallique, réalisé par Gustave Eiffel cinq ans avant la célèbre tour, enjambe la Truyère, un affluent du Lot. Quant au phare de Cordouan (Gironde), construit sur un îlot rocheux il y a quatre cents ans, il possède bien sûr le pied marin. Citons aussi le fascinant château de Chenonceaux (Indre-et-Loire), dont la galerie à deux étages imaginée par Catherine de Médicis est délicatement posée sur le Cher.

Les remparts de Guérande

Stéphane Bern évoque aussi le château de Haroué, dans le Grand Est, au sud de Nancy (Meurthe-et-Moselle). « C’est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecte Germain Boffrand (1667-1754). Il s’agit d’un trésor qui n’est pas tellement visité. » C’est aussi cela la diversité, mettre en lumière des monuments moins connus, pas seulement des vedettes comme le château de Chantilly également en lice, tout comme la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la citadelle de Calvi en Corse ou encore les remparts de Guérande (Loire-Atlantique).

Signalons que notre « Monsieur Patrimoine » déroulera le palmarès depuis la Cité de l’architecture à Paris. « C’est un musée voulu par Viollet-le-Duc qui rassemble des trésors incroyables. C’est un lieu peu visité que je recommande au public. » Le présentateur conclut sur le lauréat dont le nom est bien sûr gardé secret : « J’ai tourné des plateaux dans le monument qui a gagné et vous ne serez pas déçu du voyage ! » Suspense.