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«Québec-Montréal»: Reprendre la route avec un nouvel équipage

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Après Les Boys, un second classique des dernières décennies du cinéma québécois a droit cet été à sa version scénique. Québec-Montréal, premier long métrage de Ricardo Trogi, scénarisé de concert avec Patrice Robitaille et Jean-Philippe Pearson, renaît sur les planches 23 ans après sa sortie en salle avec des comédiens d’une autre génération, dont Charlotte Aubin, Patrick Emmanuel Abellard, Pier-Luc Funk, Catherine Brunet et Mickaël Gouin. Ils camperont les trois copains qui discutent de leurs conceptions des relations amoureuses et sexuelles, le duo de collègues dont l’un en pince pour l’autre, le couple qui se disloque et, bien sûr, le séducteur invétéré dont le nom a imprégné la mémoire collective, Michel « Mike » Gauvin. Tous en transit, sur l’autoroute 20, entre la capitale et la métropole.

« Ce qui va être drôle, lance Charlotte Aubin, c’est qu’on n’a pas ajusté quoi que ce soit. On garde le même texte. Tout ce qui était wrong à l’époque sans qu’on le sache, qu’on ne se permettrait plus de dire aujourd’hui, on le porte sur scène, et constater ce décalage-là, voir comment on a évolué depuis, je pense que ça fait partie des forces de la pièce de théâtre. Ce que ça dit, au-delà de l’humour, je trouve ça très intéressant. Il y a quelque chose qui décape là-dedans. » La comédienne estime même que cette transposition quasi intacte d’une autre ère (pas si lointaine) apporte au spectacle un « deuxième degré » de lecture.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Le récit choral de «Québec Montréal», que Patrick Emmanuel Abellard qualifie de «drame drôle», jouit aussi d’une teneur atemporelle, selon Charlotte Aubin.

Ce récit choral, que Patrick Emmanuel Abellard qualifie de « drame drôle », jouit aussi d’une teneur atemporelle, selon Aubin. « Ce sont des humains qui tentent de communiquer et qui n’y arrivent pas. Ils ne traduisent pas vraiment leurs envies, mais souhaitent se faire deviner. Donc, ils sont imprécis, maladroits. Des personnes qui ne disent pas la vérité, mais qui demandent à être lues de façon limpide, ça crée de l’humour. »

Personnages iconiques

Si le texte a à peine été retouché, les personnages se teintent néanmoins de la couleur de leurs interprètes, soutiennent les deux comédiens. « Je pense à Pierre-François [Legendre], qui était pathétique dans son rôle, explique Aubin. Louis [Carrière] réussit à retrouver ce pathétisme-là, mais en lui donnant quelque chose de touchant qui lui ressemble. »

Legendre, qui faisait partie de la distribution du film, signe la mise en scène du spectacle. Il a contribué à étoffer la vision qu’Abellard a développée de son personnage, l’abonné à l’adultère Mike Gauvin. Le comédien a réfléchi à « la façon dont les hommes qui ont du succès gèrent leurs relations interpersonnelles, leurs relations intimes surtout. J’écoute beaucoup de balados sur les gens qui font de l’argent et comment ça change leur rapport aux autres. Je trouve que Mike est quelqu’un qui ne se cache pas de ce qu’il est. Il aime sa femme et fait ce qu’il faut pour elle. Il lui offre ce qu’elle veut, une maison, des enfants, le confort. Et lui, de son côté, il se permet de vivre certaines choses. Il s’assume dans son espèce de vilenie sans être un vilain. » Et sa collègue de compléter : « C’est un peu l’archétype du consumérisme et du capitalisme, à mon avis. Il consomme les gens pour ses besoins à lui sans se soucier des besoins des autres. Ça fait qu’il est détestable… mais on a envie de suivre sa quête. On veut voir jusqu’où il va aller. » « On adore le détester. », résume l’acteur.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Devant le décor à grand déploiement de la pièce, signé Guillaume Lord, les rires du public risquent d’être mâtinés d’émotion, selon Patrick Emmanuel Abellard.

Charlotte Aubin, qui reprend le rôle tenu au grand écran par Isabelle Blais, a aussi forgé sa propre opinion de son personnage. « Il y a eu des ajustements par rapport à la version qu’Isabelle avait proposée, pour me l’approprier. Pour moi, c’est une fille qui aime jouer, qui est bien dans sa peau, dans son corps, qui est capable de nommer comment elle se sent, qui est assez éduquée quant à ses désirs et à ses besoins, ce qui fait d’elle, justement, quelqu’un de super confiant. » Une femme hardie, sans toutefois être enjôleuse. « Elle a des opinions, notamment sur les rapports genrés. Pour elle, une fille peut s’habiller comme elle veut et les gars n’ont qu’à se gérer. Si tu es dans un rapport de séduction en disant ça, on perd le propos qui, à mon sens, est féministe. »

Devant le décor à grand déploiement, signé Guillaume Lord, les rires du public risquent d’être mâtinés d’émotion, selon Patrick Emmanuel Abellard. « On a fait quelques enchaînements et, honnêtement, il y a des gens qui ont les larmes aux yeux, qui sont franchement émus à la fin. Il y a vraiment quelque chose de bien touchant dans cette pièce-là. » « C’est que les personnages perdent tout, renchérit Charlotte Aubin. Ils sont constamment en train de travestir leur point de vue, de mentir, de gambler, de s’arranger pour arriver à leurs fins. Ils ne sont pas dans un rapport sincère avec les autres et ils finissent tous par perdre. »

L’œuvre originale avait-elle une telle portée ? « Peut-être que c’est le théâtre qui amène ça, note la comédienne. Le fait que ce soit choral, que tous les personnages soient tellement liés, qu’ils apparaissent ensemble sur scène, qu’il y ait un prologue et un épilogue dont je ne parlerai pas trop pour garder des surprises. Mais ces univers se répondent et ça fait comme une espèce de casse-tête où on voit tous ces morceaux-là d’humanité. Je pense que c’est ça qui me touche dans la juxtaposition de toutes ces histoires. »

Québec-Montréal

Texte : Jean-Philippe Pearson, Patrice Robitaille et Ricardo Trogi. Mise en scène : Pierre-François Legendre. Une production de Gestev, présentée au théâtre Hector-Charland du 14 au 16 août, puis en tournée.

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