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Le défi des cônes orange et des chantiers interminables

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Élection après élection, on a l’impression que certains sujets reviennent inlassablement pendant les campagnes municipales. Parfois, l’un d’entre eux devient décisif. Dans la série Enjeux perpétuels, Le Devoir plonge dans les promesses du passé et d’aujourd’hui. Troisième texte : les chantiers et les cônes orange.

En août 2017, à quelques mois des élections, Projet Montréal avait créé une parodie de jeu vidéo baptisé Kone-o-Rama mettant en vedette la candidate Valérie Plante qui circulait à vélo dans des rues encombrées de cônes orange. « Remettre nos infrastructures en bon état, c’est bien, mais tout faire sans stratégie de coordination, c’est irresponsable et irréfléchi, soulignait la narratrice. Des solutions existent. On peut faire mieux. Ce 5 novembre, débloquons notre ville en donnant le feu vert à Valérie Plante et Projet Montréal. »

Huit ans plus tard, la mairesse Plante n’a pas réussi à « débloquer » la ville, et les automobilistes peinent à voir une amélioration dans la gestion des chantiers. L’enjeu est toujours aussi brûlant à la veille d’un nouveau scrutin.

Un réseau souterrain délabré

L’électrochoc initial était survenu en février 2003, quand la Ville de Montréal a publié une étude sur l’état de son réseau d’aqueducs et d’égouts. On apprenait alors que ce dernier était dans un état pitoyable et que des investissements beaucoup plus importants que prévu seraient nécessaires. À l’époque, on estimait que Montréal perdait 40 % de son eau potable dans des fuites.

Lors de la campagne de 2005, Gérald Tremblay, qui sollicitait un second mandat comme maire, avait accusé son adversaire Pierre Bourque d’avoir laissé la ville dans un « état lamentable » après avoir négligé pendant des années le réseau d’eau potable et les infrastructures routières. Il promettait notamment de consacrer 500 millions en quatre ans pour sa guerre contre les nids-de-poule.

Puis en 2009 éclate le scandale des compteurs d’eau. Une fois réélu, Gérald Tremblay suspendra l’attribution des contrats municipaux en raison de multiples allégations de corruption. Son administration ayant été abondamment éclaboussée, le maire Tremblay démissionne en novembre 2012.

Des promesses et des promesses

Et les cônes orange dans tout ça ? Comme dans les années suivantes, les règles se sont resserrées autour des contrats, le rythme des travaux d’infrastructures a ralenti et l’état du réseau souterrain a continué de se détériorer.

En 2016, l’ex-maire Denis Coderre a prévenu les Montréalais de l’ampleur des travaux qui seraient requis pour retaper les infrastructures. Le calvaire allait s’étendre sur les dix prochaines années. Le cône orange était promis à un bel avenir. « Mais on ne va pas s’étouffer. On va le faire de façon intelligente et ordonnée », avait affirmé le maire Coderre avec confiance.

Lors de la campagne électorale de 2017, Projet Montréal a notamment promis de créer une escouade de mobilité et une brigade de surveillance des chantiers. De son côté, Denis Coderre misait sur la continuité et répétait l’importance d’investir massivement dans les infrastructures. C’est Valérie Plante qui l’a emporté. Son escouade de mobilité a vu le jour en 2019.

Le directeur général de la Société de développement commercial Montréal centre-ville, Glenn Castanheira, estime que le déblocage promis ne s’est pas matérialisé, mais il convient que l’escouade de mobilité a permis quelques améliorations sur le terrain. « Pas plus tard que lundi, sur la rue Sherbrooke, au coin du boulevard Saint-Laurent, je les ai vus démanteler un chantier fantôme », relate-t-il.

En 2021, le thème des cônes orange s’est retrouvé encore parmi les promesses électorales. « On doit faire des travaux, mais on doit les faire correctement afin d’éviter que Montréal soit la métropole éternelle des cônes orange », avait déclaré Denis Coderre. De son côté, Valérie Plante promettait une « révolution pour les chantiers et la mobilité » avec, entre autres, un sommet sur les chantiers.

Où sont les résultats ?

Selon Glenn Castanheira, les améliorations notables sont difficiles à trouver depuis la tenue de ce sommet de mars 2023. « À la suite du sommet sur les chantiers, non, je n’ai pas vu d’amélioration malheureusement. J’ai vu des efforts », admet-il. Il cite l’ajout d’un panneau d’information sur les chantiers de courte durée. « Pour moi, il y a au moins ça qui a changé. »

Les aberrations continuent de s’observer régulièrement, tout comme les chantiers fantômes, ajoute-t-il. « Le cas de la rue Saint-Urbain me rend complètement fou. C’est une des principales portes d’entrée du centre-ville à partir du nord. La rue a été repavée l’an dernier, donc mégachantier. Ensuite, elle a été bloquée à hauteur de l’avenue des Pins pendant plusieurs mois pour la reconstruction de cette rue. Elle a ensuite été bloquée dans le même secteur pour la construction d’un nouveau laboratoire. Et maintenant, elle est bloquée pour la piste cyclable. […] Pourquoi on n’a pas fait ça en même temps ? » se demande-t-il.

Dix-sept ans après le scandale autour du boulevard Saint-Laurent, éventré aussitôt les travaux de réfection terminés, les Montréalais ont raison d’être cyniques concernant les chantiers, selon lui.

Des cônes orange par milliers

Montréal a encore du rattrapage à faire en matière de travaux d’infrastructures majeurs, même les gens d’affaires en conviennent, mais est-il nécessaire de tapisser les rues d’autant de cônes orange surdimensionnés devenus l’emblème de Montréal ?

Les balises coniques T-RV-7, connues comme les « gros cônes orange », sont adaptées aux autoroutes, pas au milieu urbain, estiment plusieurs observateurs. En décembre 2023, le MTQ a toutefois intégré une nouvelle norme pour permettre le remplacement des cônes massifs par des balises tubulaires plus discrètes. « Mais l’entrepreneur qui a acheté pour 25 000 $ de cônes, il va vouloir les garder », signale Glenn Castanheira.

Ces vilains cônes se sont d’ailleurs invités, une fois de plus, dans la campagne électorale qui prendra fin dimanche.

Le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, a promis, s’il est porté au pouvoir, de faire disparaître les gros cônes orange du paysage montréalais. Il propose aussi de créer un poste de « boss » des chantiers pour centraliser la coordination des travaux à l’échelle de la ville.

Son adversaire Soraya Martinez Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal, promet de produire, dès son arrivée en poste, une recension des chantiers en cours et à venir. Elle mise aussi sur l’intelligence artificielle pour mieux planifier et coordonner les travaux.

Pour sa part, Craig Sauvé, chef de Transition Montréal, propose la création du service Infra-MTL, une escouade municipale qui effectuera en interne une partie des travaux publics, comme les trottoirs, l’asphaltage et les pistes cyclables. Il estime qu’en réduisant la dépendance de la Ville au privé, il sera possible de mieux planifier les travaux et d’accélérer leur exécution.

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