François Bayrou peut-il sauver en même temps le dialogue social, son gouvernement et les retraites ? Ou, pour poser autrement la question, le premier ministre s’apprête-t-il à se targuer d’une éventuelle victoire qui ne réglerait en rien le casse-tête d’un financement pérenne des retraites ?

Le conclave s’achève. Les deux protagonistes qui ont joué le jeu jusqu’au bout, Marylise Léon (CFDT) et Patrick Martin (Medef), se donnent une chance sur deux de parvenir à un accord. Les contours d’un compromis sont déjà évoqués - pas de retour en arrière sur les 64 ans, mais diminution de l’âge de la décote, concessions sur la pénibilité et corrections pour les mères de famille. Sentant un « deal » se préciser, François Bayrou serait prêt à accorder un délai supplémentaire aux intéressés.

Un accord qui sauverait à court terme le bail de Bayrou à Matignon, ne sauverait en rien, à moyen et long terme, le financement des retraites

Si accord il y avait, le premier ministre en ferait d’abord un succès de sa méthode. Ce serait de bonne guerre. L’idée avait été accueillie avec scepticisme lors de son annonce, dans le discours de politique…