Peut-on perdre en une soirée ses gains de toute une année ? Bruno Retailleau fait l’expérience, fréquente en politique, du retournement des regards. Une faute de carre suffit à transformer des jugements unilatéralement positifs en sentences définitivement négatives. Devenu, en un temps record, l’une des personnalités les plus populaires en entrant au ministère de l’Intérieur, il est au centre des critiques depuis qu’il en est sorti. Il avait séduit, au-delà de la droite ; il suscite le doute, y compris à droite. Il était sur son petit nuage, le voilà dans les turbulences.

L’erreur de Retailleau fut d’avoir donné l’impression de quitter le gouvernement sur un coup de tête - d’un tweet rageur - et sur une question de personne - le retour de Bruno Le Maire. La suite a donné des justifications à sa rupture. L’abandon par Sébastien Lecornu de la réforme des retraites et de toute fermeté en matière migratoire, pour arracher la non-censure des socialistes, rendait difficile, voire impossible…