Europa Clipper, la sonde de la NASA, a récemment réalisé un survol de Mars. Le 1er mars, la sonde a recueilli des données cruciales en vue de son exploration d’Europe, la lune glacée de Jupiter. Ce survol a permis de tester les instruments de la sonde, notamment E-THEMIS, une caméra infrarouge. Cette manœuvre était également importante pour affiner sa trajectoire. Pour en savoir plus sur les résultats de cette mission, continuez la lecture !

PARIS – 29 Mai 2024 – La sonde Europa Clipper de la NASA a brillamment capturé des images infrarouges de Mars lors de son récent survol. L’objectif était double : calibrer les instruments de la sonde, notamment l’Europa Thermal Imaging System (E-THEMIS), et ajuster sa trajectoire vers la lune glacée Europe. Les scientifiques de la NASA ont pu comparer les données collectées avec des informations existantes pour garantir la précision des mesures. Ce survol de Mars représente une étape essentielle dans la mission ambitieuse d’Europa clipper,qui recherche les signes de vie potentielle sur Europe,et la suite promet de nouvelles découvertes.

Dans son long périple vers Europe, la lune glacée de Jupiter, la sonde Europa Clipper de la NASA a récemment effectué un passage rapproché de Mars, capturant des images infrarouges saisissantes de la planète rouge. Ce survol, qui a eu lieu le 1er mars, avait un double objectif : ajuster la trajectoire de la sonde et calibrer un instrument scientifique clé essentiel pour étudier l’océan caché d’Europe.

Un survol précis pour une mission de précision

La sonde est passée à seulement 884 kilomètres (550 miles) au-dessus de la surface martienne. Au cours de cette manœuvre brève mais cruciale, Europa Clipper a collecté plus d’un millier d’images infrarouges en niveaux de gris, capturant une image par seconde pendant 18 minutes.Ces images ont été transmises à la Terre à partir du 5 mai et ont ensuite été colorées pour indiquer la température : le rouge désignant les zones les plus chaudes, le bleu représentant les zones les plus froides.

Les scientifiques de la NASA ont profité de cette occasion pour tester l’Europa Thermal Imaging System (E-THEMIS), une caméra infrarouge qui sera essentielle pour cartographier la température de surface d’Europe. Selon Phil Christensen, de l’Arizona State University, chercheur principal de l’instrument, l’objectif était de capturer des images d’un corps planétaire que nous connaissons extraordinairement bien et de nous assurer que l’ensemble de données ressemble exactement à ce qu’il devrait être, sur la base de 20 ans d’instruments documentant Mars.

Confronter les données à une norme connue

Pour s’assurer que l’instrument fonctionnait correctement, l’équipe a comparé les nouvelles images infrarouges aux données thermiques de longue date de l’orbiteur Mars Odyssey de la NASA. Lancé en 2001, Odyssey est équipé d’une caméra similaire, THEMIS, qui enregistre Mars en infrarouge thermique depuis plus de deux décennies. Lors du survol d’Europa Clipper, l’équipe d’Odyssey a synchronisé son calendrier d’imagerie pour correspondre à l’événement, capturant des données avant, pendant et après le passage afin de permettre un référencement croisé précis.

Cette image de Mars est un composite de plusieurs images capturées par l’imageur thermique d’Europa Clipper le 1er mars. Les régions claires sont relativement chaudes, avec des températures d’environ 0 degré Celsius (32 degrés Fahrenheit).Les zones plus sombres sont plus froides. La région la plus sombre en haut est la calotte polaire nord et est d’environ moins 125 C (moins 190 F). NASA/JPL-Caltech/ASU

Cette comparaison est plus qu’un simple contrôle de routine. E-THEMIS sera finalement utilisé pour scanner la croûte gelée d’Europe à la recherche d’anomalies thermiques, des caractéristiques qui pourraient indiquer une activité récente ou des océans souterrains plus proches de la surface qu’on ne le pensait auparavant. Si Europe est un endroit vraiment actif, a expliqué Christensen, ces fractures seront plus chaudes que la glace environnante où l’océan se rapproche de la surface.

Tester les instruments au-delà de la caméra

La rencontre avec Mars a également donné aux ingénieurs la possibilité de tester le système radar de la sonde dans des conditions réelles pour la première fois. Le radar utilise des antennes et des longueurs d’onde si grandes qu’elles n’ont pas pu être entièrement testées avant le lancement. Les données préliminaires du test suggèrent que tous les composants du radar ont fonctionné comme prévu, bien qu’une analyze détaillée soit toujours en cours.

Ce système radar est conçu pour étudier l’épaisseur de la croûte glacée d’Europe et ses interactions avec l’océan sous-jacent. En combinant les données radar avec l’imagerie thermique, les scientifiques visent à construire une compréhension globale de la géologie de la lune et à évaluer son potentiel d’habitabilité.

Cette image de Mars est un composite colorisé de plusieurs images capturées par l’imageur thermique d’Europa Clipper. Les couleurs chaudes représentent des températures relativement chaudes ; les zones rouges sont d’environ 0 degré Celsius (32 degrés Fahrenheit), et les régions violettes sont d’environ moins 125 C (moins 190 F). NASA/JPL-Caltech/ASU

Communications et outils de gravité mis à l’épreuve

Au-delà de l’imagerie et du radar, le survol a permis à l’équipe de la NASA de tester le système de télécommunications d’Europa Clipper sous l’influence du champ gravitationnel de Mars. La sonde a transmis des signaux à la Terre tout en naviguant dans le puits de gravité, une répétition des techniques qu’elle utilisera lors de ses futurs survols d’Europe pour mesurer les changements gravitationnels.

L’utilisation réussie de la gravité de Mars fait partie d’une stratégie de navigation plus large. Lancée le 14 octobre 2024 depuis le Kennedy Space center à bord d’une fusée SpaceX Falcon Heavy,Europa Clipper est maintenant sur une trajectoire de 2,9 milliards de kilomètres (1,8 milliard de miles) vers Jupiter. Mars a fourni la première de deux assistances gravitationnelles, une deuxième étant prévue depuis la Terre en 2026 pour accélérer davantage la sonde vers sa destination finale.

Vers un océan lointain et glacé

Une fois qu’elle aura atteint Jupiter en 2030, Europa Clipper passera une année à se mettre en orbite autour de la planète avant de commencer une série de 49 survols rapprochés d’Europe. La mission étudiera la composition de la lune, la géologie de sa surface et son océan souterrain, explorant si des conditions pourraient exister pour la vie sous la croûte glacée.

La sonde est gérée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du Sud, avec le soutien au développement du Johns Hopkins Applied Physics Laboratory dans le Maryland. Des équipes de plusieurs centres de la NASA, dont Goddard, Marshall et langley, ont contribué à la construction et à la gestion de la mission, qui fait partie des efforts plus larges de la NASA pour explorer le système solaire externe.

Avec son survol de Mars terminé et les premières données renvoyées avec succès, Europa Clipper se rapproche d’un pas de la révélation de ce qui se cache sous la coquille gelée d’Europe.

FAQ sur europa Clipper

• Quel est l’objectif principal de la mission Europa Clipper ?

  Déterminer si Europe possède des conditions propices à la vie.

• Quand Europa Clipper atteindra-t-elle Jupiter ?

  En 2030.

• Comment Europa Clipper étudiera-t-elle Europe ?

  Grâce à une série de 49 survols rapprochés, en utilisant des instruments tels que des caméras, des radars et des spectromètres.

• Qu’est-ce que E-THEMIS ?

  C’est l’Europa Thermal Imaging System, une caméra infrarouge qui cartographiera la température de surface d’Europe.