En 1962, une famille mexicaine est tombée mystérieusement malade. Fièvre, fatigue et symptômes inexplicables ont frappé tour à tour les membres du foyer, sans qu’aucune cause évidente ne soit identifiée. La véritable menace était minuscule, silencieuse et invisible : une capsule métallique contenant du cobalt-60, restée accidentellement dans leur maison, et qui allait transformer leur quotidien en une tragédie radiologique.
L’arrivée d’un danger invisible
Au début de l’année 1962, la famille emménage dans sa nouvelle maison. Parmi les objets présents dans le jardin, un petit récipient en plomb reste oublié. Cette capsule contient du cobalt-60, utilisé à l’époque dans les hôpitaux pour traiter le cancer. Personne ne se doute qu’elle constitue une menace mortelle.
Peu après l’installation, le garçon de 10 ans trouve la capsule et la manipule par curiosité. Il la glisse dans sa poche et l’apporte à l’intérieur. Sa mère la sort de sa poche et la range dans un tiroir de la cuisine. Ce geste, anodin à première vue, déclenche une exposition aux radiations qui affecte progressivement tous les membres de la famille.
Premiers signes et indices alarmants
Les premiers symptômes apparaissent rapidement : fatigue, fièvre et malaises inexpliqués touchent les membres de la famille. Quelques indices matériels commencent à alerter : la grand-mère remarque que certains verres dans le meuble où se trouve la capsule noircissent — un phénomène classique d’exposition au rayonnement.
Malgré ces signes, la famille ignore la cause. La radioactivité est invisible et silencieuse, ce qui permet au poison de progresser sans être détecté.

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Crédits : Stock Depot/istockUne exposition qui varie selon les comportements
L’impact de la radiation dépend de l’âge, du sexe et des habitudes de chaque membre de la famille. Le fils de 10 ans manipule directement la capsule et reçoit la dose la plus élevée. La petite sœur de 2 ans reste à proximité et absorbe également des radiations. La mère, enceinte et passant beaucoup de temps dans la cuisine, reçoit une quantité importante. Le père, souvent absent de la maison, limite son exposition et survit.
Cette situation illustre un principe fondamental de la radioprotection : le temps, la distance et le blindage influencent directement la dose absorbée. Même un tiroir de cuisine offre une protection limitée face à une source radioactive puissante.
Les conséquences tragiques
Les semaines suivantes, les effets se font sentir de façon dramatique. Le fils de 10 ans meurt le 29 avril. La mère succombe le 19 juillet. La petite fille de 2 ans décède le 18 août, suivie par la grand-mère le 15 octobre. Seul le père survit, ayant reçu une dose moins létale.
Cette succession de décès montre combien une petite source radioactive, mal manipulée, peut avoir des conséquences dévastatrices sur un foyer entier.
Origine de la capsule
La capsule provient d’une unité de radiothérapie d’un hôpital, utilisée pour traiter le cancer. On ignore exactement comment elle se retrouve dans la maison, mais il est probable qu’elle ait été mal stockée ou abandonnée. Ce type d’accident n’est pas isolé : plusieurs incidents radiologiques dans le monde sont causés par des sources médicales ou industrielles oubliées ou mal manipulées.
Leçons de vigilance et de prévention
Cette tragédie rappelle que les radiations sont invisibles mais puissamment destructrices. Même de petites sources, manipulées sans précaution, peuvent provoquer des catastrophes. L’histoire souligne aussi l’importance de la traçabilité, du stockage sécurisé et de la sensibilisation autour des substances radioactives dans les environnements domestiques et professionnels.
Aujourd’hui, le cobalt-60 est strictement réglementé et contrôlé, mais cet accident reste un exemple marquant de la vulnérabilité humaine face aux dangers invisibles.