Plus qu’une bibliothèque, la Maison de la littérature à Québec est un lieu de création, de diffusion et de résidence pour les artistes qui œuvrent dans le milieu des arts littéraires. Ce concept unique en Amérique du Nord souligne, vendredi, son 10^e anniversaire avec fierté.

Il y a de quoi célébrer puisque, depuis son ouverture, en octobre 2015, ce lieu culturel attire l’envie de plusieurs. C’est un lieu qui suscite l’admiration des villes partout à travers le monde, lance d’emblée Dominique Lemieux, directeur général de la Maison de la littérature.

Installée sur la rue Saint-Stanislas, dans le Vieux-Québec, la Maison de la littérature occupe ce qui était autrefois l'église Wesley. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

En 2023, alors que Québec était l'hôte de la rencontre annuelle du Réseau des villes de littérature UNESCO, le directeur général était en mesure de constater l’engouement que la Maison a éveillé chez les représentants. La Maison, pour eux, c’était un exemple extraordinaire, souligne-t-il, en ajoutant qu'Édimbourg, en Écosse, réfléchit à la mise en place d'un lieu similaire.

On est bien fiers de voir les autres villes, les autres milieux qui souhaitent s’engager dans le développement de projets comme celui de la Maison de la littérature.

Installée sur la rue Saint-Stanislas, dans le Vieux-Québec, la Maison de la littérature occupe ce qui était autrefois l'église Wesley. Dans les années 1940, le bâtiment commence à être occupé par l'Institut canadien de Québec (ICQ), qui y loge sa bibliothèque et une salle de spectacle. L'idée d'une maison de la littérature émerge en 1998, à l'initiative de l'ICQ et de son partenaire, la Ville de Québec.

Dans les années 1940, le bâtiment commence à être occupé par l'Institut canadien de Québec (ICQ), qui y loge sa bibliothèque et une salle de spectacle jusque dans les années 1990.

Photo : Gracieuseté L'Institut canadien de Québec (L'ICQ)

Ça a passé en coup de vent!, lance Dominique Lemieux, qui travaille pour l'ICQ depuis 8 ans et qui s’est replongé dernièrement dans le plan d’affaires qui avait été élaboré il y a près de 20 ans. C’est incroyable, le chemin parcouru. D’abord, tout ce qu’on avait envisagé d’y faire s'est réalisé, se réjouit-il.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, c’est environ 100 000 personnes qui visitent la Maison de la littérature chaque année. C’est plus que les 70 000 personnes projetées au départ. Autour de 2000 activités ont été présentées au cours des 10 dernières années, soit environ 250 par an et plus de 500 artistes accueillis annuellement.

L'ancienne bibliothèque de l'Institut canadien de Québec (ICQ).

Photo : Gracieuseté L'Institut canadien de Québec (L'ICQ)

C’est sans compter les résidences d’écriture qui accueillent chaque année des écrivains d’ici et d’ailleurs.

Imaginez l'intérêt pour un citoyen qui est en train de lire dans la portion bibliothèque, de voir un auteur reconnu ou qu'il aime sillonner des rayons, aller prendre un café, s'inspirer de la beauté des lieux. Il y a vraiment quelque chose de spécial, mentionne le directeur général. Et en pantoufles!, lance Catherine Chénier, directrice du service culture et patrimoine et du service des loisirs, des sports et de la vie communautaire à la Ville de Québec.

C'est notre grande fierté, c'est devenu un pilier du milieu culturel à Québec. Mais au-delà de ça, c'est devenu également un pilier du milieu littéraire au Québec et même au-delà de nos frontières.

Le lieu a contribué à ce que Québec soit nommée ville de littérature UNESCO en 2017. C'est sûr qu'il y avait déjà, à la base, un milieu littéraire extrêmement foisonnant et d'une grande vitalité, précise Dominique Lemieux, qui rappelle que Québec regroupe une quinzaine d'organismes littéraires et héberge autour de 300 écrivains.

D'avoir un lieu fort, un lieu central, un lieu qui travaille et qui collabore avec tous ces organismes, tous ces écrivains et écrivaines là, c'est sûr que ça fait une énorme différence, poursuit-il.

Le bistro de la Maison de la littérature. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

Le souhait pour l'avenir est non seulement de poursuivre sur cette lancée, mais aussi de continuer à favoriser l’appropriation du lieu par les citoyens.

On a l’objectif commun de continuer à faire connaître le lieu, explique Catherine Chénier. Elle mentionne qu’il y a peut-être encore une barrière psychologique qui amène à penser que ce lieu est inaccessible pour certains. Il y a encore de la place pour grossir la clientèle, dit-elle.

Afin de souligner ses 10 ans, la Maison de la littérature offrira une foule d’activités tout au long de l’année. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Abondant dans le même sens, Dominique Lemieux exprime son enthousiasme quant au chemin parcouru et à l'importance du lieu dans l'écosystème de la ville et de la communauté.

La Maison de la littérature est reconnue dans le milieu littéraire et dans le milieu culturel comme un lieu d'avant-garde, où on pousse les frontières, on expérimente de nouvelles formes autour de la littérature. Donc ça, pour moi, ça va être important de continuer à porter cette voix-là de l'audace, de l'innovation, d’oser différemment, de faire évoluer notre milieu, dit-il.

Afin de souligner ses 10 ans, la Maison de la littérature offrira une foule d’activités tout au long de l’année. Le samedi 13 décembre, un jeu d’évasion et d’énigmes, appelé Un fantôme à la maison, permettra au public de se promener et de découvrir des endroits méconnus du bâtiment rempli d’histoire.