NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Si elle habite Argentan, Bénédicte Gaillard se rend, lors de ses vacances, dans les Hauts-de-France pour aider les migrants qui tentent la traversée de la Manche.
Sur le même thèmeManche (mer)MigrantsRoyaume-UniArticle réservé aux abonnés S'abonner

Par Julien Boissel Publié le 23 nov. 2025 à 20h16
Bénédicte Gaillard travaille à l’hôpital d’Argentan (Orne). Mais une fois sa blouse rangée pendant ses vacances, elle gagne la Côte d’Opale (Calais, Dunkerque, Boulogne-sur-Mer…) afin d’aider les migrants qui tentent de se rendre au Royaume-Uni en traversant la Manche. Sa première intervention remonte à 2022 et la quinquagénaire originaire de Sées s’en souvient très bien.
« Un bruit d’enfer » lors des traversées
« C’était impressionnant », commence la femme de 56 ans. « Le small boat (nom donné aux embarcations de fortune, ndlr) était enfoui sous le sable avec le moteur. Ils ont gonflé le bateau, accroché le moteur et ont tenté leur chance », se remémore l’Ornaise.
« Ce qui m’a frappé la première fois était le vacarme. Il y avait un bruit d’enfer. Ils ne se parlaient pas, ils se hurlaient dessus. »
Bénévole pour trois associations
Si une partie arrive à gagner l’Angleterre, d’autres doivent se résoudre à rester sur les terres françaises. Et c’est là que Bénédicte Gaillard intervient. D’abord comme bénévole pour l’association Osmose 62. « Nous pouvons donner une boisson chaude, des denrées alimentaires et des vêtements propres. »
L’Ornaise opère également avec les associations Salam et la Maison Sesame. Avec la première, elle distribue « entre 600 et 800 repas » par jour au camp de Grande-Synthe (Nord).

Avec la deuxième, elle s’occupe des blessés ou de ceux ayant perdu un proche.
« Des migrants se retrouvent écrasés au fond du bateau ou avec des brûlures causées par le mélange de l’eau et du pétrole. »
Ils (les migrants, ndlr) sont prêts à tout tellement ils sont désespérés. Ce sont des gens dont personne ne veut. »
Les enfants, vecteurs d’humanité
« C’est très intense mais j’arrive quand même à prendre du recul », affirme la bénévole avant d’enchaîner sur les situations les plus dures à gérer. « C’est plus compliqué avec les enfants. Mais ils apportent tellement d’humanité à ce monde qui en manque parfois. »
Certains marquent plus que d’autres. Comme ce jeune qui « récitait du Jacques Prévert ».
Ou bien ce jeune Iranien kurde de 15 ans, contrait d’attendre seul en France pendant deux mois. « Il n’a pas réussi à suivre ses parents et sa sœur. Il est resté en France avant de réussir la traversée. »
Le business des traversées
Après avoir parfois parcouru le monde pour se rendre sur les plages des Hauts-de-France, les migrants doivent procéder à la périlleuse (d’après un article du Monde modifié le 31 octobre 2025, « au moins 27 personnes » ont perdu la vie tandis que « plus de 33 000 personnes » sont parvenues à rejoindre l’Angleterre) traversée de la Manche. Mais tout cela a un coût. « En moyenne, c’est 3 000 €. 1 500 € à donner en France et le reste une fois arrivé en Angleterre. C’est un business », se désole Bénédicte Gaillard avant de poursuivre au sujet de l’organisation.
« Depuis 2023, il y a les taxi-boats. Les migrants attendent dans l’eau le passage du bateau qui part ensuite pour l’Angleterre. Avant, nous ne voyions que des small boats. Les migrants devaient le déterrer de la plage, le gonfler, accrocher le moteur également enfoui, porter l’embarcation et tenter la traversée. »
La traversée de la Manche concerne des individus de tout âge, même les nourrissons. « La mère et la deuxième enfant avaient gagné l’Angleterre. Il ne restait plus que le père et le bébé. Aujourd’hui, tout le monde est réuni et a ses papiers. »
La route vers un monde meilleur
Iran, Soudan, Érythrée, ou encore Vietman… la Côte d’Opale est, malgré elle, un lieu de métissage. « Les réfugiés viennent de partout. Ils quittent tout car ils ne sont plus en sécurité dans leur pays.
Leur seul objectif, c’est de rejoindre, comme ils disent, les UK (United Kingdom, le Royaume-Uni en français, ndlr). »
Les migrants verraient ce territoire comme une terre promise. « C’est la porte vers une nouvelle vie. Environ 70 % des demandes de papiers aboutissent en Angleterre. Je me souviens d’un migrant qui a passé 7-8 ans en Allemagne avec ses enfants et ils n’ont jamais obtenu de papiers. »
Documentaire suivi d’un débat
Des histoires comme celles-ci, Bénédicte Gaillard pourrait en raconter des centaines. C’est pourquoi elle organise, avec son association Les Mots du bout du monde, la projection du film One by One au cinéma d’Argentan vendredi 28 novembre 2025. « C’est mon combat », conclut l’Argentanaise.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.


13 hour_ago
21

























French (CA)