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À Cuba, l’exil de José Daniel Ferrer affaiblit encore la dissidence

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Le départ en exil aux États-Unis de José Daniel Ferrer, figure de la dissidence à Cuba, fragilise encore davantage l’opposition sur l’île, déjà affaiblie par la répression et jusque-là incapable de tirer parti du mécontentement social face à la crise économique.

Le départ du dissident de 55 ans « laisse l’opposition cubaine sans leader », estime auprès de l’AFP Martha Beatriz Roque, qui a fait partie comme lui des 75 opposants arrêtés lors du « Printemps Noir », une vague de forte répression menée par le pouvoir en 2003.

Pendant des années, José Daniel Ferrer, fondateur du mouvement Union Patriotique de Cuba (UNPACU), favorable à une lutte pacifique en faveur d’un changement démocratique, a refusé de quitter le pays, malgré de longues années passées en prison.

Connu pour son opposition frontale au gouvernement communiste, il est devenu au cours de la dernière décennie la principale figure de l’opposition, malgré les 900 km séparant Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays où il menait ses activités, et la capitale.

« Même en prison, il était une source d’inspiration. Cette inspiration est désormais partie, et il faut espérer qu’un nouveau Ferrer ou quelqu’un avec le leadership de Ferrer émerge, ce qui n’est pas chose facile », souligne Martha Beatriz Roque, l’une des rares opposantes cubaines à avoir choisi de rester sur l’île malgré le harcèlement des autorités.

À son arrivée à Miami lundi, José Daniel Ferrer a promis de continuer à lutter pour la démocratie à Cuba depuis les États-Unis. « Mais ce n’est pas la même chose de lutter de l’intérieur que de l’extérieur », relève son amie dissidente.

Ce départ intervient alors que la situation économique à Cuba s’est considérablement aggravée depuis cinq ans, avec une forte inflation, des pénuries, des coupures de courant quotidiennes et une érosion des services de base.

Résultat : un mécontentement social croissant et une vague d’émigration sans précédent, après les manifestations antigouvernementales du 11 juillet 2021, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste de 1959.

« Une dizaine »

Depuis lors, de petites manifestations isolées surgissent régulièrement dans le pays pour réclamer de meilleures conditions de vie, sans que l’opposition, historiquement marquée par un manque de coordination et une dépendance excessive envers des figures individuelles, ne s’en saisisse.

L’exil de José Daniel Ferrer renforce encore cette dispersion dans un pays où l’opposition est illégale et les dissidents considérés comme des « mercenaires » à la solde de Washington. L’opposant a lui-même dénoncé récemment la « désunion, le sectarisme et le manque d’efficacité » d’une partie de la dissidence.

Pour le politologue cubain Roberto Veiga, membre du groupe de réflexion Dialogue Interaméricain, « la lutte pour la démocratie à Cuba, du moins au cours des 20 dernières années, a souffert d’un déficit de poids politique réel » et d’une incapacité à « mettre en œuvre des stratégies solides et réalistes ».

Manuel Cuesta Morrua, un autre dissident favorable à une transition démocratique, reconnaît que, bien que « le mécontentement soit total » au sein de la population, il n’a pas été possible de réaliser « l’articulation entre l’opposition et les citoyens », ce qui « permettrait de passer de la protestation à une proposition sociale ».

Le départ de Ferrer confirme par ailleurs la stratégie du gouvernement de se débarrasser des voix les plus critiques par le harcèlement, l’emprisonnement ou l’exil forcé.

Issus d’une nouvelle génération, les mouvements d’opposition qui ont émergé après les manifestations de 2021, parmi lesquels « Archipiélago », « 27N » ou le « Mouvement San Isidro », plus connectés au monde de la culture et aux réseaux sociaux, n’ont pas échappé à la répression.

Le plasticien Luis Manuel Otero Alcantara et le rappeur Maykel « Osorbo » Castillo, ont ainsi été condamnés en 2022 à cinq et neuf ans de prison.

D’autres jeunes intellectuels, qui ont incarné un temps la mobilisation pour la liberté d’expression et les droits politiques, comme le dramaturge Yunior Garcia ou la plasticienne Tania Bruguera, ont été contraints de quitter l’île.

Selon Manuel Cuesta Morrua, il y a trois ans, Cuba comptait « plus d’une vingtaine de personnes avec un leadership » capable de mobiliser d’autres Cubains, contre une « dizaine » aujourd’hui.

Et, selon le politologue Roberto Veiga, le temps presse. « Si le temps politique pour un changement possible s’épuise, l’île pourrait rester coincée » dans la crise, ce qui « signifierait une augmentation de la pauvreté, l’établissement d’une gouvernance chaotique et un flux migratoire accru ».

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