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Rappelez-vous, il y a trois semaines, on nous le répétait sur tous les tons: il fallait mettre en oeuvre un « changement de régime » en Iran. Or, dix jours après la fin de la guerre, le régime iranien semble s’être consolidé. Les moins idéologues des médias mainstream occidentaux commencent à l’avouer. Ne serait-il pas temps que les dirigeants occidentaux abandonnent un certain nombre d’objectifs erronés, comme le « regime change », qui ne rapportent que des échecs cuisants après des destructions innombrables?

Cérémonie funéraire pour les commandants militaires et les scientifiques nucléaires morts pendant la guerre de 12 jours, Téhéran, 28 juin 2025.
Je ne suis pas sûr que les néoconservateurs, sionistes pro-Likpoud et autres faucons soient prêts à se dire: « Si j’aurais su… ». Pourtant, le résultat est là: l’épisode du « changement de régime iranien » a tourné au fiasco.
Comme je suis connu pour mon mauvais esprit concernant le monde dirigeant occidental, je préfère me tourner vers le média britannique de référence, celui qui donne le la: The Economist! En fait, dès les derniers jours de la guerre, le miroir de la bien-pensance globaliste se résignait à l’idée que « les durs » avaient « repris le pouvoir en Iran »! C’était le moment où l’héritier Pahlevi disparaissait des écrans de nos petites lucarnes.
La méconnaissance de l’Iran chez ceux qui voulaient un changement de régime
Evidemment, l’analyse est approximative. Par exemple quand nous lisons dans l’article que les élites iraniennes semblent « se regrouper », alors qu’il y a un an, elles étaient en proie à de grandes luttes intestines et à des désaccords sur l’orientation du pays face aux pressions internationales ; aujourd’hui, nous explique l’article, la faction « modérée » est réduite au silence au profit des patriotes audacieux.
En réalité, la société iranienne et son système de gouvernement sont d’une grande complexité. Moon of Alabama soulignait, dans un article récent que le déficit de compréhension, au sein des cercles de pouvoir occidentaux, de ce qui se passe en Iran est abyssal. Cet ancien du renseignement allemand s’amuserait presque, lorsqu’il analyse un article du New York Times, illustre cousin de The Economist dans la catégorie « miroir complaisant des gouvernants occidentaux »:
Un article du New York Times diagnostique que l’Iran est « au bord du gouffre » en se basant sur cinq « experts » dont aucun ne se trouve en Iran ou n’y a récemment (voire jamais) mis les pieds. Mais tous proviennent du même milieu des universitaires ou « think tanks » spécialisés dans la politique étrangère américaine qui vivent de ces articles et les digèrent.
Cela ressemble à un regard extérieur sur un objet mystérieux, avec des suppositions aléatoires sur ce qu’il pourrait contenir.
Ce n’est qu’un remix des mêmes opinions qui sont débitées depuis des années.
Comment un décideur politique est-il censé comprendre l’Iran à partir de cela ?
Le mythe du « changement de régime »
Résumons: l’impressionnante machine de propagande occidentale s’est mise en marche après les attaques de la nuit du 12 ou 13 juin. On allait vers un inévitable changement de régime, dont il n’est plus question quelques jours plus tard. Au contraire, les médias mainstream du monde anglophone constatent un renforcement de la légitimité du régime; tandis que les médias israéliens recensent les dégâts causés par une armée que l’on n’avait pas pris au sérieux, malgré les tirs de missiles iraniens d’avril et d’octobre 2024.
En réalité, on est étonné par le manque de sens stratégique des « durs », à Washington, Londres, Bruxelles et Tel-Aviv. Si l’on se souvient de l’atmosphère incertaine qui entoura l’élection, en 2024, du président Pezeshkian, on se demande pourquoi les pays occidentaux n’ont pas laissé mûrir une démocratisation complète de l’Iran qui fût portée par la société. Quand j’avais regardé les chiffres de la faiblesse participation électorale, depuis plusieurs années, aux élections iraniennes, j’étais convaincu pour ma part que l’Occident globaliste avait une carte à jouer, dans la guerre qu’il mène au monde eurasiatique.
Rappelons-nous comment s’est finie la Guerre froide: c’est le régime soviétique qui a « jeté l’éponge » et permis une libéralisation de la société, qui s’est retournée contre lui. Dans une grande mesure, les Etats-Unis ont ensuite pu avancer leurs pions dans l’ancien bloc soviétique. Ne pouvons-nous pas imaginer une évolution en Iran où, soucieux de faire lever le régime de sanctions, le camp partisan du rapprochement avec l’Occident, aurait déclenché une série de réactions en chaîne aboutissant, sinon à la chute du régime, du moins à la défaite des « durs ».
Observant l’évolution de l’Iran et comme analyste des affaires internationales, j’avais bien entendu conscience des limites de cette approche: l’Iran est une société extrêmement raffinée; et son système politique échappe souvent à l’analyse occidentale: combien de fois ai-je repéré des énoncés très durs envers l’Occident chez des « modérés » et des réflexions diplomatiques chez des membres du Corps des Gardiens de la Révolution. Personne finalement n’a rendu compte correctement du fait que les plus religieux sont (étaient) aussi les plus opposés au développement de l’arme nucléaire.
Disons que dans la logique de la « détente », qui a permis un effondrement pacifique de l’URSS, on pouvait penser qu’il y avait une petite chance pour le « changement de régime » ou du moins une libéralisation favorable à l’Occident: c’était en ne provoquant surtout pas l’Iran, en ne l’attaquant pas, en déclenchant un processus de coopération économique avec lui….
C’était évidemment précaire: pensons à l’impact terrible de l’assassinat du Général Soleimani sur ordre de Donald Trump, le 3 janvier 2020. Pensons au demi-siècle de sanctions, à la fourberie de l’Occident lorsqu’il lança Saddam Hussein dans une guerre contre l’Iran révolutionnaire etc…
Mais le plus important est ailleurs: les dirigeants occidentaux d’aujourd’hui n’ont plus l’intelligence de leurs prédécesseurs de la Guerre froide. Ils ne croient plus qu’à la force et aux « changements de régime ». Avec les désastres afférents: poussées islamistes en Irak ou en Syrie; fascisation de la société ukrainienne après Maïdan; retour des Talibans en Afghanistan etc….
Soit les sociétés ont les moyens de résister aux pressions occidentales, comme l’Iran vient de le démontrer; soit elles sont détruites et entraînées dans des malheurs sans fin, comme la Libye. Il serait temps de changer de logiciel.
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