SANTÉ. Les Drummondvillois, notamment ceux sans médecin de famille, ont désormais un meilleur accès au réseau de la santé en cas de problème mineur. Une clinique d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) a été inaugurée lundi au CLSC.

Ce service découle de l’engagement du gouvernement du Québec d’ouvrir 23 cliniques publiques d’IPS d’ici 2028.

L’objectif est simple : désengorger l’urgence et ainsi contribuer à libérer davantage de temps aux médecins afin qu’ils se consacrent à des personnes ayant des problèmes de santé plus lourds.

«Je suis infirmière depuis bientôt huit ans, mis il y a deux ans, j’ai décidé de poursuivre mes études pour devenir IPSPL. Cette démarche, je l’ai faite, dans le but d’optimiser mon autonomie professionnelle, mais surtout d’améliorer l’accès aux soins pour la population (…) Notre objectif est simple mais essentiel : offrir le bon soin par le bon professionnel au bon moment», a témoigné Marilee Gervais, infirmière praticienne spécialisée en première ligne à Drummondville.

L’IPSPL Marilee Gervais (Photo : Ghyslain Bergeron)

Depuis le 15 avril 2024, les IPS en première ligne qui travaillent dans les cliniques IPS peuvent prendre en charge les patients qui n’ont pas de médecin de famille. Dorénavant, elles peuvent assurer le suivi à long terme de patients, en plus de répondre aux problèmes de santé ponctuels, que ce soit otite, mal de gorge, infection urinaire, infection respiratoire, mal de tête, symptômes d’infections transmissibles sexuellement et par le sang, pour ne nommer que ceux-ci. Elles ne peuvent toutefois pas émettre un diagnostic ni un plan de traitement relié à la santé mentale.

Trois IPS travaillent actuellement à la clinique IPS de Drummondville, ouverte depuis un an. Des médecins de l’urgence de l’hôpital Sainte-Croix y collaborent aussi en offrant des disponibilités. Une équipe multidisciplinaire, composée de personnel en soins infirmiers et d’un travailleur social, est également présente. Leur pratique est soutenue par une préceptrice expérimentée qui renforce la qualité et la sécurité des soins.

«Le rôle d’une IPS s’inscrit dans une vision moderne de la santé, une approche accessible, collaborative, sécuritaire et humaine», se dit d’avis Mme Gervais.

En fonction depuis un an, la clinique drummondvilloise a accueilli près de 8000 usagers, ce qui représente 150 rendez-vous en moyenne par semaine.

«Environ 47 % des rendez-vous proviennent du GAP (Guichet d’accès à la première ligne), indique Jacinthe Cloutier, présidente-directrice générale adjointe au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Les IPS contribuent vraiment à l’accès à la première ligne en santé.»

Bon an mal an, le CIUSSS MCQ embauche une vingtaine d’IPS.

«Je me réjouis de l’ouverture de cette clinique, sur un territoire où les besoins sont croissants en matière de santé. D’ailleurs, mon adjointe reçoit souvent des appels de personnes qui cherchent un médecin. Juste le renouvellement de prescription, ça cause souvent des problèmes. C’est une avancée majeure, ça vient donner un peu d’oxygène au système», a affirmé Sébastien Schneeberger, député de Drummond-Bois-Francs.

Pour accéder aux services des cliniques IPS, la clientèle peut bénéficier de plusieurs portes d’entrée, dont le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) et Rendez-vous Santé Québec (RVSQ).