Le Courrier se fait régulièrement l’écho de la stratégie et de la tactique militaire utilisée par Poutine et l’armée russe en Ukraine. Il revient au Grand Continent d’avoir interviewé Sergueï Karaganov, directeur du Conseil de politique étrangère et de défense, sur ce conflit. L’interview est éclairante sur l’aile dure qui conseille Poutine. Karaganov préconise ouvertement un passage à l’arme nucléaire en Ukraine.

Il faut attentivement lire l’interview de Sergueï Karaganov dans le Grand Continent, où le responsable russe expose sa vision géopolitique et son approche du conflit ukrainien. Dans de larges mesures, on retrouvera dans le souffle de Karaganov, les grandes simplifications d’un Douguine qui ramène la situation internationale à un conflit binaire : dans le cas de Karaganov, c’est la « vermine libérale » contre les bons patriotes, ce qui n’est au fond pas très éloigné de l’analyse de Douguine, où Occident et libéralisme se mêlent pour ne faire qu’un.

Karaganov prend de façon assez intéressante et éclairante le parti d’une Russie qui ne serait pas totalitaire, mais qui conditionnerait la citoyenneté à certaines valeurs identitaires :

il doit exister dans notre pays une idéologie susceptible de nous porter vers l’avant, une idéologie partagée par la majorité de la population et obligatoire pour l’élite dirigeante. Mais ni moi, ni, je l’espère, mes collègues et amis, ne prétendons imposer à l’ensemble des citoyens cette idéologie, que nous appelons une « idée-rêve » ou un « Code de l’homme russe ».