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Et si Donald Trump frappait l’Iran pour une autre raison que celles habituellement alléguées: pour affaiblir la Chine en empêchant que l’Iran devienne le carrefour des routes commerciales entre la Chine, l’Inde et la Russie? Depuis trois jours, nous suivons un débat aux Etats-Unis, jusque dans le sein de l’administration Trump, entre les partisans et les adversaires du soutien à Israël. Et si c’était en partie un leurre? Essayons de comprendre comment fonctionne et décide véritablement ce que l’on appelle « Etat profond » et que je préfère appeler « cartel de Washington ».

La question qui se pose à nous, à l’occasion de la guerre entre Israël et l’Iran, concerne « l’Etat profond ». Comment fonctionne-t-il? Ici au Courrier des Stratèges, nous avons toujours souligné que les présentations habituelles sont simplificatrices:
+ Oui, Trump s’est appuyé, pour être élu, sur la majorité de l’électorat américain, qui n’aime pas le globalisme ni « l’Etat profond »
+ Pour autant, on ne comprend pas bien l’Etat profond, si on se se contente d’avoir l’image suivante en tête:

Ou plutôt, il faut regarder l’intégralité de l’image. Il n’y a pas seulement une continuité administrative mais il y a une politique commune au Capitole, à la Maison Blanche, au Pentagone, à la Fed et à Wall Street.
« La guerre est un racket » (Smedley Butler)
Si on ne comprend pas ce qu’Eisenhower appelait « complexe militaro-industriel américain ». Si, plus généralement, on ne voit pas que le capitalisme américain est devenu depuis la fin du XIXè siècle essentiellement un « capitalisme de connivence », qui a fait avancer ses intérêts sur l’ensemble de la planète grâce à l’armée américaine, on n’a pas bien compris ce qui est en jeu.
Dzns son ouvrage de 1935, « War is a Racket », « La Guerre est un racket », le général Smedley Butler écrivait:
J’ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j’ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street et pour les banquiers. En bref, j’étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J’ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J’ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J’ai aidé au viol d’une demi-douzaine de républiques d’Amérique Centrale au bénéfice de Wall Street. J’ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J’ai apporté la lumière en République dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J’ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. En Chine, en 1927, j’ai aidé à ce que l’entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix. »
A lire ce célèbre ouvrage, plutôt que d' »Etat profond », j’ai envie de parler du « Cartel de Washington ». C’est d’ailleurs l’image qui vient s^pontanément à Butler:
Quand je repense à tout ça, je pourrais donner à Al Capone quelques conseils. Le mieux qu’Al Capone pouvait faire, c’était de racketter trois quartiers. Moi, j’agissais sur trois continents. »
Empêcher que l’Iran devienne un carrefour commercial pour la Chine, l’Inde et la Russie
Ci-dessus, je montrais le chemin de fer qui doit relier la Chine et l’Iran. A ce propos, Simplicius écrit:
Sans surprise, l’Iran [doit] être démantelé, quelques semaines seulement après avoir lancé un nœud crucial de la nouvelle route de la soie chinoise, qui contourne les points stratégiques maritimes, les détroits et les canaux contrôlés par les États-Unis :
Israël a frappé l’Iran juste après le lancement d’une nouvelle liaison ferroviaire révolutionnaire entre l’Iran et la Chine. Celle-ci représente en effet une menace géoéconomique existentielle pour les États-Unis et leurs alliés.
Cette route contourne les sanctions américaines et permettrait de débloquer l’économie iranienne, lui permettant ainsi de prospérer comme jamais auparavant. L’Iran deviendrait alors une plaque tournante du transport eurasien, reliant l’Europe à la Russie.

Il faut en effet intégrer à la réflexion le Corridor Nord-Sud, reliant la Russie à l’Inde, et dont la construction a été accélérée depuis le début de la Guerre d’Ukraine. L’Iran se trouve au carrefour entre cette route et les Nouvelles Routes de la Soie chinoises.
Trump est-il accessible à ce type de raisonnement?
Il ne suffit pas de s’interroger sur le poids du « christianisme sioniste » auprès de Donald Trump. Et l’explication habituellement donnée, expliquant les décisions par « le lobby pro-israélien » me semble insuffisante. La force des Israéliens, c’est leur disposition à se mettre au service du Cartel de Washington.
Disons que Donald Trump est arrivé dans le Cartel de Washington à un moment où celui-ci commençait à douter de son avenir. Et il a fait le diagnostic que la guerre permanente avec les autres cartels était devenue contre-productive. Il s’est évidemment heurté à la résistance d’une partie des hommes forts du Cartel de Washington, parce qu’il menaçait de leur retirer le commerce des armes hérité des parrains précédents.
En premier mandat – puisque dans ce cartel les parrains sont élus – Trump a réussi l’exploit de faire le moins possible la guerre – il y a tout de même eu l’assassinat du Général iranien Soleimani. Cela a conduit les décideurs les plus importants du Cartel à vouloir écarter Trump en 2020. Mais on ne devient pas Parrain par hasard: Donald Trump a réussi à se faire réélire.
Le paradoxe du second mandat, c’est que Trump est tenté d’y faire la guerre: les quatre ans du Parrain sénile qui a régné entre ses deux mandats à lui ayant considérablement affaibli le Cartel de Washington.
Comment l’Etat profond alias le Cartel de Washington décide vraiment
J’utilise volontairement ces termes d’analyse, pour changer le regard. Ce qui est intéressant, c’est que même en raisonnant comme le Général Butler, je n’arrive pas à trancher définitivement la manière dont va trancher l’actuel Parrain de l’Amérique.
Il me semble pouvoir dire qu’il est réceptif aux arguments qui lui prouveraient que faire la guerre aux côtés d’Israël permettra d’affaiblir la Chine. Mais Donald Trump est sensible aussi à ce qui peut venir d’Inde ou des pays du Golfe. Et puis, il y aura tous ceux, au sein du capitalisme de connivence américain qui lui feront remarquer que, si l’Iran bloque le détroit d’Ormuz, le résultat risque d’être catastrophique pour l’économie mondiale.
Il me semble cependant que l’important est de comprendre le rôle du Président des Etats-Unis: il est le point de convergence de tous les points de vue au sein du Cartel de Washington. Ce qui explique, d’ailleurs, que certains présidents américains soient en mesure d’infléchir les choix du Cartel.
Mais j’insiste sur le fait que s’attardez trop sur les facteurs idéologiques (pro-sionisme, anti-islamisme) ou sur des questions de manipulation (Trump est-il sous chantage possible du fait de l’affaire Epstein?) ou sur une lecture simplificatrice de ce qu’est l’Etat profond, risque de faire passer à côté des arguments les plus susceptibles de convaincre Donald Trump. Ce sont ceux par lesquels il est susceptible de converger avec les neocons: un changement de régime à Téhéran ne serait-il pas bon pour les affaires?
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