La résurgence du fascisme en Europe prend aujourd’hui des formes inquiétantes, se conjuguant avec l’extrémisme israélien.
À travers l’histoire, nous avons été témoins de violences ciblées contre diverses communautés : des Noirs aux Juifs, il semble que les Arabes soient désormais désignés comme le nouveau danger mondial dans le récit d’une Europe qui se veut civilisée.
Il est ahurissant de voir les descendants des victimes de la Shoah perpétrer des actes qui rappellent tristement ceux de leurs bourreaux.
Ce cycle de violence ne se limite pas à une simple répétition historique ; il se manifeste sous nos yeux, quotidiennement alimenté par les discours des politiciens, les plateaux télévisés et les réseaux sociaux. Ces espaces deviennent des scènes propices à la diffusion de préjugés et de stéréotypes, renforçant un climat de haine.
Ce climat instille la violence, engendrant des agressions de rue et des discriminations au travail, et provoque une fragmentation insoutenable de notre société. Parallèlement, cette résurgence fasciste a noué des alliances à l’échelle occidentale, fusionnant ses forces avec les idéologies racistes et séparatistes, et s’attaquant frontalement aux valeurs démocratiques et au multiculturalisme, en ciblant notamment l’islam et, plus largement, les Arabes.
À Gaza, nous assistons à un véritable génocide, où la violence d’État s’abat sur une population complètement assiégée. Les bombardements sur des infrastructures civiles, spécifiquement des hôpitaux et des écoles, révèlent l’ampleur d’une tragédie dont le monde semble s’accommoder. Ce qui se joue là-bas est à la fois un affront à notre humanité collective et un miroir déformant de ce qui pourrait arriver sur nos propres terres si nous restons silencieux.
Nous devons analyser ces dynamiques avec sérieux, car elles nourrissent un climat mortifère, où le refus de voir et de dénoncer l’inacceptable fait de chacun de nous un complice passif. Le discours politiquement correct ne doit pas nous empêcher de dénoncer la souffrance des opprimés, quel que soit le contexte.
La lutte contre l’oppression ne doit jamais s’éteindre, peu importe les excuses fabriquées par une propagande biaisée, orchestrée par des intérêts économiques et politiques convergents.
Face à l’indifférence et au silence complices de ceux qui détiennent les clés des médias et du pouvoir, il est impératif de revendiquer notre humanité et faire cesser ce génocide ainsi que le retour de la xénophobie .
La tragédie de Gaza est un cri d’alarme pour chacun d’entre nous.
Au-delà des ruines de Gaza, un sentiment d’effroi et d’impuissance prédomine parmi ceux qui refusent d’ignorer l’horreur. Cette situation dépasse le cadre d’un conflit armé ; il s’agit d’une campagne systématique d’effacement d’une population, justifiée par une logique perverse et médiatiquement acceptée. Un terme comme « génocide » semble en effet insuffisant pour rendre compte de la brutalité de ce qui se passe sur le terrain.
La bande de Gaza, souvent décrite comme une prison à ciel ouvert, s’est transformée en une réserve coloniale où les violences, de plus en plus ciblées, ne suscitent qu’indifférence diplomatique et indignation de façade.
Les bombes qui s’abattent sur les hôpitaux, les ambulances et les camps de réfugiés témoignent d’une extrême violence, exacerbée par le blocage des ressources essentielles comme l’eau et l’électricité.
Les images quotidiennes des enfants mutilés et des mères réduites à ramasser des membres calcinés révèlent l’ampleur d’une tragédie trop continuellement justifiée par un discours politico-médiatique qui soutient le projet d’une entité sioniste qui ignore le droit international et bafoue les droits humains les plus élémentaires.
Benyamin Nétanyahou et son entourage ne gèrent pas un simple conflit, ils s’inscrivent dans une vision messianique qui vise l’élimination de Gaza comme aboutissement d’un projet colonial ancien.
Dans cette dynamique, l’humanité semble inversée : ceux qui perpétuent la violence sont considérés comme des acteurs rationnels, tandis que ceux qui souffrent, pleurent et meurent et sont déshumanisés au nom d’objectifs stratégiques enracinées dans des fantasmes religieux et politiques, révélant l’absurdité de telles rationalisations.
La brutalité observée à Gaza n’est pas l’apanage d’un acteur isolé. De nombreux complices, présents dans les institutions politiques et médiatiques, participent à maintenir le statu quo. Ces journalistes et diplomates, en qualifiant de potentiels actes d’antisémitisme les critiques légitimes, alimentent une culture d’impunité.
Confronté à une puissance militaire disproportionnée et à une population assiégée, ce conflit se déroule sous l’œil des caméras, en l’absence d’une réaction internationale proportionnée. Le droit international paraît inopérant, et l’ONU se débat dans un vide de pouvoir.
Ce qui se joue à Gaza est bien plus qu’une destruction physique ; c’est une attaque contre la possibilité même de vivre en tant qu’humain. La reconnaissance de la douleur d’autrui doit transcender les frontières géopolitiques pour éviter une scission inacceptable entre des vies jugées dignes et celles qui peuvent être sacrifiées sans conséquence.
Il est impératif de dénoncer la situation à Gaza pour ce qu’elle est : une infamie, une honte historique, un génocide.
Chaque jour de silence, chaque ambiguïté, ne fait qu’ajouter à une tâche déjà indélébile sur notre humanité collective.
Dans une ère de surveillance et d’informations instantanées, affirmer « je ne savais pas » n’est plus une excuse valable.
Le silence devient alors un choix délibéré, plaçant ceux qui choisissent de se taire du côté des bourreaux.
En tant que citoyens de ce monde, nous avons la responsabilité de briser le cycle de la violence et de l’indifférence.C’est même un devoir .
L’avenir de nos sociétés en dépend.
Il est temps de nous lever, pour dénoncer et stopper l’inacceptable et construire ensemble un monde où chaque vie a de la valeur.
Andji Amor (Journaliste indépendant)
©Maat-Tv-Media (26/05/2025)