Language

         

 Publicité par Adpathway

Terrorisme d’extrême droite : une complaisance d’État face à l’extension du champ fasciste

4 week_ago 13

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Mardi 10 juin 2025 s’est ouvert à Paris le procès de seize membres d’un groupuscule clandestin d’extrême droite, l’Action des Forces Opérationnelles (AFO). Poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes et détention d’armes, ils visaient des citoyens français musulmans. Leur projet ? Empoisonner des produits halal, faire exploser une mosquée, tuer des imams. Malgré la gravité […]

Mardi 10 juin 2025 s’est ouvert à Paris le procès de seize membres d’un groupuscule clandestin d’extrême droite, l’Action des Forces Opérationnelles (AFO). Poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes et détention d’armes, ils visaient des citoyens français musulmans. Leur projet ? Empoisonner des produits halal, faire exploser une mosquée, tuer des imams.

Malgré la gravité des faits, l’affaire est jugée, non par une cour d’assises spécialement composée, comme il est d’usage pour les dossiers terroristes, mais par un tribunal correctionnel. Une décision incompréhensible, révélatrice d’une logique institutionnelle de deux poids, deux mesures. Et d’une tolérance croissante à l’égard de l’idéologie de l’extrême droite, jusqu’à sa matérialisation dans ses formes les plus violentes. Notre article.

Un procès au rabais pour des faits d’une extrême gravité

Tout dans ce dossier relève d’un projet terroriste abouti : des dizaines d’armes à feu saisies, des explosifs, des entraînements paramilitaires, une organisation en cellules, une doctrine idéologique claire.

Un document appelé « OP HALAL » prévoit l’empoisonnement de produits dans les grandes surfaces. Un autre, « OP MOSQUÉE », détaille la destruction d’un lieu de culte et l’élimination de ses fidèles. La cible est toujours la même : la population musulmane, décrite comme « l’ennemi intérieur ».

Et pourtant, les autorités judiciaires ont choisi la voie de l’indulgence. Le Parquet national antiterroriste, pourtant compétent, a estimé que « les projets n’étaient pas suffisamment avancés » pour justifier une cour d’assises. Une indulgence judiciaire systématiquement refusée aux jeunes issus des quartiers populaires, souvent ciblés dès le soupçon.

Une extrême droite violente… mais pas marginale

L’AFO n’est pas une anomalie. Elle est l’émanation directe de réseaux politiques structurés de longue date. Son noyau dur provient des Volontaires pour la France, une formation d’anciens militaires idéologiquement proches de l’extrême droite. Plusieurs membres de l’AFO avaient milité dans des partis identitaires, voire au RN.

L’idéologie qui les anime — fantasme du « grand remplacement », haine de l’islam, nostalgie d’un ordre autoritaire — est la matrice commune à toute l’extrême droite, qu’elle prenne les armes ou le chemin des urnes.

Leur chef, ancien policier, se faisait appeler « Richelieu » et se rêvait stratège d’une reconquête. Les documents retrouvés chez les membres du groupe évoquent la possibilité d’une « guerre civile ethnique », concept fantasmé et martelé depuis des années par des pseudo-intellectuels réactionnaires, et désormais banalisé jusque dans les discours du Rassemblement national.

Quand l’idéologie d’extrême droite imprègne le discours politique

La violence physique n’est que l’ultime étape d’un processus. Avant les armes viennent les mots – et ces mots ne sont plus l’apanage de groupuscules isolés. Ces discours résonnent désormais au Parlement, dans les médias, dans les campagnes électorales.

La rhétorique de l’« ensauvagement », du « grand remplacement », de « l’islamo-gauchisme » et du « séparatisme » nourrit un climat de haine. Elle est portée par le Rassemblement National, mais aussi, de plus en plus, par certains responsables de la majorité présidentielle, soucieux de capter l’électorat d’extrême droite. Cette rhétorique est amplifiée par les médias dominants, dont certains, contrôlés par Vincent Bolloré, ne sont plus à présenter tant ils jouent un rôle central dans cette normalisation. À leur suite, d’autres milliardaires investissent ce champ stratégique, mettant leur fortune au service de l’extrême droite afin de faire progresser ses idées dans toutes les sphères de la société. 

Notamment Pierre-Edouard Stérin, milliardaire catholique et conservateur, mobilise sa fortune pour favoriser l’implantation de l’extrême droite. Se considérant investi d’une mission visant à « sauver la France », il soutient activement le plan PERICLES, une feuille de route pensée pour accompagner la conquête du pouvoir par cette mouvance. En 2024, ce plan faisait de la « guérilla juridique » une priorité : création d’une école de formation idéologique, renforcement des liens avec certains responsables politiques, structuration d’une stratégie d’influence à long terme.

Dans ce contexte, on peut s’interroger sur certaines décisions de justice qui semblent marquées par une forme de clémence à l’égard de groupuscules d’extrême droite, comme l’AFO. Si ces choix ne peuvent être réduits à une causalité directe, ils soulèvent néanmoins des questions, à plus forte raison dans un climat où l’État peine à réagir clairement face à ces dynamiques inquiétantes. Ce qui est d’autant plus préoccupant, c’est que M. Stérin affirme ouvertement ses objectifs sans faire l’objet de la moindre sanction.

Une répression à géométrie variable

La complaisance de l’État dépasse les seules décisions judiciaires : elle est structurelle. Malgré l’agressivité croissante des groupes d’extrême droite, l’impunité demeure la règle. Combien de dissolutions ont vraiment eu lieu ? Combien de lois ou campagnes de sensibilisation ont été mises en place ? Pendant ce temps, certaines associations environnementales ou sociales subissent une répression sévère, tandis que les groupes violents d’extrême droite bénéficient souvent d’un traitement de faveur, échappant à une réaction à la hauteur des risques qu’ils représentent.

Génération identitaire, dont plusieurs anciens membres ont rejoint l’AFO, n’a été dissoute qu’en 2021, après des années d’actions violentes. Les Zouaves Paris, auteurs de multiples agressions, ont mis des mois à être inquiétés. Dans ces milieux, on retrouve régulièrement d’anciens gendarmes, policiers, militaires, protégés par un silence institutionnel gêné.

Ce contexte souligne le vrai danger : le terrorisme d’extrême droite et son impunité politique. La dissolution de la Jeune Garde Antifasciste, décidée par Bruno Retailleau à la demande du Rassemblement National, s’inscrit dans une séquence politique lourde de sens. Depuis sept ans, cette organisation a mené des actions concrètes contre l’extrême droite : fermetures de locaux fascistes, mobilisations contre des groupuscules racistes, lutte sur le terrain face aux violences. Une organisation antifasciste est dissoute, tandis que les mouvements qu’elle combat échappent à toute mesure. Ce contraste soulève une question essentielle : quelle place est laissée à l’extrême droite dans l’espace public ?

Pour aller plus loin : Retailleau engage la dissolution de la Jeune Garde et d’Urgence Palestine

L’extrême droite tue, l’État regarde ailleurs

La France insoumise n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme : l’extrême droite violente n’est pas une menace marginale. Elle est l’expression radicale d’un courant politique qui se normalise dans les urnes. Le danger réside dans des militants d’extrême droite, organisés, idéologiquement formés, parfois armés, et bénéficiant d’une impunité de fait de la part de l’État. 

Le procès de l’AFO n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il illustre le basculement d’une démocratie vers un traitement différencié de la violence politique, selon l’origine des auteurs ou l’identité des victimes.

Tant que les idées de l’extrême droite ne seront pas combattues à la racine, et que ses relais institutionnels ne seront pas confrontés à leur responsabilité, la menace terroriste d’extrême droite continuera de grandir. De moins en moins dans l’ombre, mais toujours dans le silence des sphères politico-médiatiques dominantes.

Par Fanny Da Costa

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway