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[Épisode 1/2] - Dans la rue, au volant ou sur les réseaux sociaux, les petites incivilités semblent se banaliser. Stress, fatigue, transports : les lecteurs du groupe EBRA, dont fait partie notre journal, témoignent d’un climat social où la tension s’invite dans les gestes du quotidien.
Audrey Vermorel - Aujourd'hui à 07:15 - Temps de lecture :
Des paroles, gestes ou comportements agressifs et déplacés dans l’espace public ou sur internet : vous avez certainement déjà été confrontés à ces micro-agressions du quotidien. Une insulte d’un automobiliste, une remarque dans une file d’attente… Ces “petites violences”, souvent banalisées, marquent pourtant profondément la vie sociale. « Ces agressions du quotidien sont plus fréquentes. J’ai de plus en plus de mal à prendre sur moi pour supporter les fumeurs sur les quais de gare, les personnes qui jettent leurs déchets par terre, les automobilistes qui ne laissent pas passer les piétons… », raconte René, de Sélestat (Bas-Rhin), las d’un environnement qu’il juge de plus en plus hostile.
Nombreux sont ceux qui pointent la route comme le théâtre quotidien de ces micro-agressions. Embouteillages, stress, vitesse excessive : être derrière un volant semble décupler notre niveau d’agressivité. « Je ne parlerais pas d’agressions au sens littéral du terme, mais d’irrespect », nuance Bano, de Hœrdt (Bas-Rhin). « De plus en plus de conducteurs ne respectent ni le code de la route, ni la courtoisie. Si vous ne démarrez pas au quart de seconde, c’est le coup de klaxon assuré. » Même constat chez Dan, de Strasbourg, cycliste la semaine et automobiliste le week-end : « Le volant abrutit. Et je m’y inclus. Dès qu’on est derrière un volant, on devient nerveux et égoïste, alors que le guidon apaise et renoue le contact. »
« Les incivilités se multiplient »
Des propos confirmés par une étude M Publicité/Kantar, selon laquelle plus d’un Français sur deux déclare avoir déjà subi un comportement hostile, allant de l’insulte à un geste déplacé, en passant par le frôlement volontaire sur la route. À l’inverse, 37 % des automobilistes interrogés reconnaissent avoir déjà eu une attitude agressive au volant.
Dans les transports en commun aussi, les tensions se cristallisent. Jennifer, conductrice de car en Meurthe-et-Moselle, en fait l’amère expérience : « J’ai été victime d’une agression physique au couteau par un parent d’élève. J’ai arrêté de compter les insultes, les gestes obscènes ou les agressions verbales. Les incivilités se multiplient. » « Je ne se passe pas une seule journée sans me faire insulter », déplore-t-elle, témoignant d’une lassitude professionnelle mais aussi d’une inquiétude plus large concernant ces agressions verbales et physiques.
Internet : un défouloir anonyme
« C’est sur la route que les gens sont le plus mauvais : pas de clignotant, klaxon, dépassements dangereux… Et dans les files d’attente, c’est pareil : chacun pense à soi. Les réseaux sociaux accentuent cet environnement anxiogène », souligne Corentin, de Richwiller (Haut-Rhin). L’idée que les réseaux sociaux favorisent la diffusion de discours ou de comportements haineux est étayée par de nombreux exemples : cyberharcèlement, menaces, insultes.
L’anonymat que permet internet donne à certains un sentiment de toute-puissance, cachés derrière leur écran. Il n’y a qu’à ouvrir les commentaires sous des publications sur Facebook, Instagram ou X pour en être témoin. Thibault, lecteur de Dijon (Côte-d'Or), avait l’habitude d’être très actif sur X il y a plusieurs mois. « Que ce soit des sujets d’actualité, autour du sport, du gaming, d’internet, je postais mes réactions, mes avis, mes pensées. Il y avait souvent des débats, mais au fur et à mesure, ce réseau social est devenu un défouloir, je me faisais constamment insulter par des personnes que je ne connaissais pas, qui n’étaient pas d’accord avec moi. J’ai fini par arrêter de poster », indique-t-il. Selon une étude Ifop de 2022, 27 % des jeunes et 12 % de la population totale assurent avoir déjà été victimes d’insultes ou de propos grossiers sur les réseaux. Un défouloir anonyme, où la violence verbale est souvent banalisée, parfois au prix de lourdes conséquences.
Pour Colette, de Gap (Hautes-Alpes), le phénomène s’enracine dans un changement plus profond : « Ce que je constate, c’est que l’individualisme augmente, entraînant des réactions excessives face à la présence des autres, considérés comme gênant sa liberté propre. Elle ajoute : j’ai la chance d’être préservée car j’habite en zone rurale : chacun a plus d’espace. Mais en ville, ça devient ingérable. » Le fait d’habiter un milieu plus dense, comme en milieu urbain, avec moins d’espace personnel ou de zones de calme et beaucoup de bruit, crée un terrain favorable à l’agacement ou à la réduction de la tolérance. Plus globalement, la fatigue, le stress, le travail, les transports, le trafic, les tâches quotidiennes, le manque de sommeil sont des facteurs susceptibles de rendre ces “micro-frictions” du quotidien plus difficile à supporter.


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