Avec l'expansion du moustique tigre sur une grande partie du territoire français, se protéger des piqûres n'est plus seulement une question de confort, mais devient un véritable enjeu de santé publique. Face à la multitude de produits disponibles sur le marché, il peut être difficile de s'y retrouver. Charles Jeannin, entomologiste médical à l'entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID), nous aide à démêler le vrai du faux parmi les solutions anti-moustiques.

En partenariat avec Destination Santé - Hier à 06:15 | mis à jour hier à 06:52 - Temps de lecture :

  • Les répulsifs à appliquer directement sur la peau restent la solution la plus fiable pour se protéger des moustiques.Photo Adobe Stock

    Les répulsifs à appliquer directement sur la peau restent la solution la plus fiable pour se protéger des moustiques.

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  • Disponibles sous forme de sprays, sticks, tubes ou roll-on, ils créent une barrière chimique que les moustiques préfèrent éviter.Photo Adobe Stock

    Disponibles sous forme de sprays, sticks, tubes ou roll-on, ils créent une barrière chimique que les moustiques préfèrent éviter.

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« Il existe de nombreuses solutions pour se protéger des moustiques mais toutes ne sont pas efficaces », précise d’emblée Charles Jeannin. Devant la multitude de produits disponibles sur le marché, comment s’y retrouver ?

Les répulsifs cutanés : votre première ligne de défense

Les répulsifs à appliquer directement sur la peau restent la solution la plus fiable pour se protéger des moustiques. Disponibles sous forme de sprays, sticks, tubes ou roll-on, ils créent une barrière chimique que les moustiques préfèrent éviter.

Pour l’entomologiste, un produit de qualité devra contenir certaines molécules. Au moment de l’achat, assurez-vous que l’une d’entre elles entre dans la composition de votre répulsif :

  • le DEET (acronyme de N,N-Diéthyl-m-toluamide). Les produits contenant du DEET à des concentrations allant de 25 à 50 % sont considérés comme les plus performants. Ils sont particulièrement recommandés dans les zones où les moustiques peuvent transmettre la dengue, le chikungunya ou le paludisme ;
  • l’icaridine ;
  • l’IR3535 (ou butylacétylaminopropanoate d’éthyle) ;
  • l’huile d’eucalyptus citronné (également appelée citriodiol ou PMD).

« Si la durée effective dépend de plusieurs facteurs (le type de peau, l’espèce de moustique, les conditions climatiques, la transpiration…), l’efficacité des ces produits peut aller de 7 à 8h », précise Charles Jeannin. En revanche, les huiles essentielles comme celle de citronnelle n’ont pas prouvé leur efficacité au-delà d’une dizaine de minutes. Leur parfum agréable ne doit pas faire illusion sur leur capacité réelle à repousser les moustiques.

Mode d’emploi

« Pulvérisez sur les zones à protéger. Pour les parties sensibles comme le visage, préférez le creux de votre main pour mieux appliquer le produit », continue l’entomologiste. Autre conseil : « tous les produits et toutes les concentrations en principes actifs ne conviennent pas à certains publics comme les femmes enceintes et les jeunes enfants. Prenez le temps de lire les précautions d’emploi ou demandez conseil à votre pharmacien. »

 « vous inhalez les fumées durant toutes vos soirées. »Photo Adobe Stock

Contenant des molécules de la famille des pyréthrinoïdes, les spirales à brûler peuvent effectivement tenir les moustiques à distance. « Cependant, elles doivent être utilisées exclusivement en extérieur, et vous devez vous tenir à proximité immédiate pour bénéficier de leur protection », prévient notre spécialiste. Revers de la médaille : « vous inhalez les fumées durant toutes vos soirées. »

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Que penser des alternatives plus naturelles ?

La toxicité des substances chimiques anti-moustiques peut inciter à se tourner vers des solutions moins agressives. Que penser de chacune d’entre elles ?

  • Les bracelets anti-moustiques

Les bracelets antimoustiques, très populaires auprès des parents, ne reposent sur aucune base scientifique solide. « Des tests menés en laboratoire ne montrent aucune différence entre le fait de porter un bracelet ou non », assure Charles Jeannin. Malgré leur côté pratique et rassurant, ils n’offrent aucune protection réelle contre les piqûres. Idem pour les applications de smartphone utilisant les ultrasons.

  • Les diffuseurs électriques

Ces appareils qui se branchent sur une prise peuvent être efficaces, mais leur performance varie considérablement selon leur composition. Ils utilisent généralement des pyréthrinoïdes comme substance insecticide. L’inconvénient majeur : ils diffusent de l’insecticide en continu, que vous respirez toute la nuit.

  • Les spirales à brûler

Contenant elles aussi des molécules de la famille des pyréthrinoïdes, elles peuvent effectivement tenir les moustiques à distance. « Cependant, elles doivent être utilisées exclusivement en extérieur, et vous devez vous tenir à proximité immédiate pour bénéficier de leur protection », prévient notre spécialiste. Revers de la médaille : « vous inhalez les fumées durant toutes vos soirées. »

  • Les bougies antimoustiques

Parfaites pour créer une ambiance chaleureuse, leur efficacité dépend entièrement des substances actives qu’elles contiennent, et non de leur parfum à la citronnelle. Vérifiez toujours la présence d’un principe actif reconnu sur l’étiquette. Et encore une fois, vous devrez vous trouver à proximité pour pouvoir profiter d’une éventuelle protection.

* Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen