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Racisme. « Ordures de turcs, ordures d’étrangers » : voilà les propos tenus en public par un militant Rassemblement National (RN) à Vesoul (Haute-Saône), ce 5 avril. Des propos ouvertement racistes et xénophobes, qui trahissent une idéologie plus profonde : c’est ce racisme qui motive l’engagement au RN de ce militant, et de ses comparses. La fédération haut-saônoise du […]
Racisme. « Ordures de turcs, ordures d’étrangers » : voilà les propos tenus en public par un militant Rassemblement National (RN) à Vesoul (Haute-Saône), ce 5 avril. Des propos ouvertement racistes et xénophobes, qui trahissent une idéologie plus profonde : c’est ce racisme qui motive l’engagement au RN de ce militant, et de ses comparses.
La fédération haut-saônoise du parti lepéniste illustre le gouffre entre le discours des élus, lisse et revendiquant même de combattre le racisme (propagé par la gauche évidemment), et l’arrière-boutique. Des adhérents et cadres locaux qui se lâchent jusque sur la place publique, qui crachent leur haine des « étrangers » comme si de rien n’était. Le cas haut-saônois illustre bien comment le racisme gangrène l’extrême droite, des pieds à la tête, des militants « de base » aux cadres locaux voire nationaux. Notre article.
Au RN, les racistes se sentent à l’aise
Ce samedi 5 avril sur le marché de Vesoul, les militants RN tentent de défendre leur championne : Marine Le Pen, condamnée à 4 ans de prison (dont 2 avec sursis), 100 000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité. Si elle a fait appel, l’inéligibilité s’applique « avec exécution provisoire » : l’appel n’empêche pas la peine de s’appliquer immédiatement.
Face aux militants d’extrême droite, les militants Insoumis, dont l’élue municipale d’opposition Pascale Arnoux, défendaient d’autres principes, contre la corruption, pour la Justice, alors que des magistrats ont été menacés de mort par l’extrême droite, dont des cadres du RN.
Pour aller plus loin : Marine Le Pen défendue par ses fidèles : l’immonde comparaison avec la « solution finale »
C’est alors qu’un militant RN s’approche, la conversation s’engage, et celui-ci hausse vite le ton, lorsqu’il lui est opposé que son parti est raciste dès ses origines (nazies, entre autres). Pour démonter ces injustes allégations, ce militant d’extrême droite, tracts de Marine Le Pen en main va…proférer des injures racistes.
Les propos ont été filmés, et L’insoumission a pu les consulter. Très vite, le lepéniste va évoquer l’agression qu’il dit avoir subi, de la part de « Trois ordures de turcs ». Quand on lui demande ce qu’il entend par là, il va plus loin : « au hasard, c’était ni des Suédois, ni des Suisses, ni des comme vous ». Des « comme vous », c’est-à-dire des blancs : un suprémacisme et un racisme crasse, étalé au grand jour.
Et ce même partisan d’extrême droite de disserter sur les « ordures d’étrangers », « qui viennent profiter du fric des français » : du discours RN pur jus, raciste et mâtiné de mépris social. L’homme ne prétend être là que pour « défendre la démocratie », mais s’il y a moyen de cracher sur des non-blancs, pourquoi se gêner ?
Assistant parlementaire ancien cadre d’une milice raciste : le député s’en lave les mains
Il y a quelques semaines, L’insoumission révélait le lourd CV du nouvel assistant du député RN de Haute-Saône, Antoine Villedieu. Pour rappel, cet assistant, Brice Malagoli, a par le passé été cadre de la milice d’extrême droite Génération Identitaire, tout en militant au RN. Suite à ces révélations, la presse locale avait interrogé le parlementaire, qui a répondu, évidemment à côté de la plaque.
Pour aller plus loin : Les 50 nuances de brun de l’équipe du député RN Antoine Villedieu
Plusieurs éléments dans la réponse de M. Villedieu, en défense de son assistant Brice Malagoli, sont à relever. M. Malagoli n’est pas « fiché S », n’a pas de casier judiciaire et jure la main sur le cœur qu’il n’est pas raciste, car « il n’a jamais tenu de propos racistes ». Et Antoine Villedieu de retourner l’accusation : les vrais racistes seraient à LFI, car ce sont eux qui parlent « de couleur de peau et de religion ».
Concernant le passé de son assistant, M. Villedieu assure que la condition pour qu’il rejoigne le RN a été de quitter la milice Génération Identitaire (dissoute en 2021). Une réponse dont on va prendre plaisir à démontrer sa malhonnêteté, ou au mieux l’ignorance de son auteur.
Sur l’absence d’antécédents judiciaires et policiers de Brice Malagoli, M. Villedieu est hors-sujet. Le sujet n’est pas juridique, il est politique. Antoine Villedieu et le RN sont-ils en accord politiquement avec un ancien cadre d’une milice privée, connue pour ses discours et actions violentes, haineuses, et dissoute précisément pour ces raisons ? La réponse est oui. Ou bien M. Villedieu est ignorant de ce qu’a été Génération Identitaire.
Génération Identitaire (GI), ce sont des actes xénophobes, racistes, dont les bases idéologiques sont le suprémacisme blanc (camouflé en « civilisation européenne »), la haine des « non-européens » (des non-blancs). Si la section comtoise de GI n’a pas brillé par son implantation, ce n’est pas le cas partout.
Entre autres, l’antenne lilloise a été épinglée pour ses propos racistes, antisémites, et les violences qui en découlent : tabassages de personnes d’origines maghrébines, etc. Tout cet écosystème a noué des liens étroits avec le FN/RN, ses élus et assistants. Le parti a depuis juré avoir purgé ses éléments les plus radicaux, mais le retour de Brice Malagoli est un exemple de cet écran de fumée.
Même après la dissolution de GI en 2021, l’idéologie identitaire a perduré à travers des groupes locaux, plus petits. BFM TV en a infiltré deux, à Paris et à Lyon : la même obsession du « sang sali », de la couleur de peau, la même haine des non-blancs. Qu’Antoine Villedieu le note bien : les obsédés de la race ne sont pas à LFI, mais dans son équipe.
Contrairement à ce que le député de Haute-Saône semble croire, le racisme n’est pas une affaire morale et individuelle (« il n’est pas raciste car il n’a jamais tenu de propos racistes »), mais une question politique. Or le parcours militant et politique de Brice Malagoli tourne autour de l’obsession raciale et du suprémacisme blanc, de GI au RN, en passant par Reconquête!.
Enfin, sur le « deal » passé entre Villedieu et Malagoli (quitter GI pour rejoindre le RN), rien ne colle, ni la logique ni les faits, c’est purement mensonger. D’abord, si Villedieu a mis en avant le casier vierge de son assistant, c’est que son engagement à GI ne pose pour lui pas plus problème que cela. Alors, pourquoi avoir malgré tout demandé à Malagoli de quitter le groupuscule pour rejoindre le RN ?
Ensuite, on sait que Malagoli collait pour le RN (dont il était déjà membre) en 2019, avant même que Villedieu ne passe à l’extrême droite. Comment Villedieu aurait pu négocier une adhésion dans un parti où il n’était même pas ? Malagoli a adhéré à GI en novembre 2019, et en est devenu responsable régional début 2020.
On voit bien la supercherie d’Antoine Villedieu, qui prétend avoir exigé de son protégé qu’il quitte GI pour (re)venir au RN, même en supposant que Malagoli ait un temps quitté le parti, courant 2019-2020. Tout simplement parce que, le 1er août, une publication Facebook du RN de Haute-Saône (aujourd’hui supprimée) montre une très officielle passation entre l’ancien et le nouveau responsable départemental du parti : Malagoli est visible au premier plan.

Or, si on ne sait pas quand exactement Malagoli a quitté GI (voire s’il est resté jusqu’à la dissolution), on sait en revanche qu’il était présent aux camps d’été du groupuscule, deux semaines après être apparu à une réunion du RN, floqué du t-shirt du groupuscule. Le cordon sanitaire érigé par M. Villedieu semble peu étanche en y regardant de près…

La référente RN Jeunes fait cause commune avec des suprémacistes
La référente RN Jeunes (RNJ) du même département cultive aussi des partenariats pour le moins suspects. Outre son appartenance, en 2023-2024 à un groupe de discussion Discord (Le Lys étudiant), où les membres se lâchaient dans leur décomplexion raciste, sans qu’elle ne trouve à y redire, Aurélie Gehant a récemment été tête de liste Cocarde étudiante aux élections étudiantes d’avril 2025.
Elle a même été élue au Conseil de Formation et Vie Universitaire (CFVU), tout en s’affichant en tractage avec une porte-parole de Némésis, autre groupuscule identitaire, dans la droite lignée de feu GI. Cette même porte-parole est visée par une plainte pour incitation à la haine raciale, et s’est faite connaître pour déglutir son racisme sur la place publique, via des pancartes xénophobes et suprémacistes. Rien d’incompatible avec la ligne du RN en somme.
Un fan de musique antisémite exfiltré… mais pas trop !
Enfin, qui dit suprémacisme blanc dit antisémitisme. Là où les récents mensonges du RN tentent de faire passer le parti lepéniste pour le « bouclier des juifs de France », là encore, le discours résiste mal aux faits. L’affaire a été révélée en 2024 par Libération, sur plusieurs cadres locaux du RN, dont celui qui était alors responsable départemental en Haute-Saône : Christophe Billard.
D’après Libé, on apprend que Billard est par exemple fan du rappeur « Laryen zélé » (jeu de mots sur la « race aryenne » tant louée par les nazis), antisémite, homophobe, suprémaciste, et qui fantasme une guerre raciale, un lieu commun à l’extrême droite. Un vrai « inventaire à la Hitler » écrit même Libération.
Dans le même registre, Billard est aussi admirateur du groupe « Francs-tireurs-patriotes » (FTP), eux aussi fervents antisémites, au point que leur concert de Lille a été interdit par la préfecture du Nord. Ils sont en revanche apprécié dans les « Marches pour la vie », des événements anti-avortement.
En octobre 2024, les instances locales du parti ont été renouvelées : Billard a dû laisser sa place au député Emeric Salmon à la tête du RN haut-saônois. Mise à l’écart ? Quand on voit que Billard reste encore aujourd’hui « Délégué Départemental adjoint du RN 70 responsable des évènements et du militantisme », on peut en conclure que les goûts musicaux (et politiques) de Billard ne gênent pas au RN.
Plus grave encore, Christophe Billard était, selon Les Jours, membre d’un groupe Facebook privé nommé « Les Barjols ». Outre la profusion de propos racistes et antisémites, qui ne semblaient pas plus que cela choquer l’élu municipal de Villars le Pautel (70), des membres du groupe avaient également planifié un attentat terroriste contre Emmanuel Macron.
D’autres cadres du RN, dont le député varois Frédéric Boccaletti, étaient membres de ce groupe. En 2023, 13 membres de ce groupe ont été jugés pour « association de malfaiteurs terroristes ». On espère que les cadres du RN présents sur ce groupe ont suivi les mésaventures de leurs camarades.
En somme, rien ne semble choquer les députés RN comtois : racisme, suprémacisme blanc, antisémitisme, xénophobie… Ce n’est pas un parti, c’est une foire, la course à qui aura le passé le plus scabreux, le parcours le plus extrémiste, les idées et propos les plus nauséabonds.
Dès que les responsables départementaux sont mis face à ces éléments, les députés Villedieu et Salmon en tête, ceux-ci s’en lavent les mains, rejettent la faute sur les Insoumis, jouent sur les mots et une temporalité floue. Qu’attendre de plus de la part de gens qui ont tous rendus hommage à Jean-Marie Le Pen ? Le racisme n’est pas une malheureuse dérive de l’engagement de leurs troupes au RN, il en est la substance.
Par Alexis Poyard