Clémentine Autain sort de sa réserve : « Israël cherche à détourner l’attention de Gaza »

Sur Sud Radio, ce 16 juin, Clémentine Autain a vivement dénoncé la stratégie israélienne à l’égard de l’Iran. La députée La France insoumise, récemment lancée dans la course à l’Élysée, accuse Benyamin Netanyahou de vouloir faire oublier Gaza en ouvrant un nouveau front.

« Israël cherche à détourner le regard de Gaza », a-t-elle affirmé à l’antenne. Un propos qui résonne alors que les images de la guerre dans l’enclave palestinienne s’effacent peu à peu au profit de l’escalade militaire avec Téhéran.

La candidate à la présidentielle de 2027 rejoint ainsi le chœur des voix critiques face aux offensives israéliennes, qu’elle juge dangereusement provocatrices. Selon elle, l’État hébreu mène une politique de diversion : frapper l’Iran pour étouffer les accusations sur Gaza.

Une critique frontale de la stratégie israélienne

Clémentine Autain n’a pas mâché ses mots. Revenant sur l’attaque israélienne contre l’Iran dans la nuit du 12 au 13 juin, qui a déclenché une riposte et accru les tensions régionales, elle a dénoncé une action « illégale sur le plan du droit international et totalement contre-productive ».

Visiblement excédée, la députée a fustigé la brutalité de Tel-Aviv : « Ce n’est pas par la violence que nous parviendrons à la paix. On n’a jamais apporté la démocratie avec des bombes. »

Face à une diplomatie française qu’elle juge trop timorée à l’égard d’Israël, Clémentine Autain assume une posture radicale. Tandis que nombre de dirigeants occidentaux évitent de condamner ouvertement les frappes israéliennes, elle dénonce leur « silence complice ».

« Israël est aujourd’hui une menace pour le monde », a-t-elle déclaré, n’hésitant pas à évoquer « une forme de Troisième Guerre mondiale larvée ». Selon elle, alors que l’idée d’un État palestinien gagnait enfin du terrain à l’international, Netanyahou fait tout pour reléguer cette cause au second plan.

La députée a également égratigné Emmanuel Macron, qu’elle accuse d’opportunisme après l’annulation du sommet consacré à la reconnaissance de la Palestine : « Le président a fait une volte-face. Il prétend rester déterminé, mais qui peut encore croire ses promesses ? »

Netanyahou et la stratégie de la diversion

Pour Clémentine Autain, la manœuvre est limpide : « Quand Netanyahou frappe l’Iran, c’est pour qu’on cesse de parler de Gaza. » Interrogée par Jean-Jacques Bourdin, elle a dénoncé une « tentative de détourner l’attention du génocide perpétré contre le peuple palestinien ».

À ses yeux, cette logique de fuite en avant ne trompe personne : « Il essaye de créer un autre sujet de conversation. »

Tout en reconnaissant à Israël le droit de se défendre, la députée insiste sur un principe clair : « Pas au mépris du droit international. » Elle appelle à une réponse diplomatique ferme, refusant tout laxisme : « Il ne faut surtout pas avoir la main faible à l’égard d’Israël, car avec ce type de méthode, nous allons collectivement dans le mur. »