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Journal de l’Empire des Habsbourg : la Bosnie-Herzégovine traverse une crise politique et constitutionnelle. Alors que certains observateurs se concentrent volontiers sur le rôle du président de la République serbe, Milorad Dodik, et ses relations supposées avec Moscou, d’autres voient le problème chez Christian Schmidt.Ce Bavarois est haut représentant de la communauté internationale depuis 2021. On lui reproche sa partialité et ses interventions autoritaires dans la structure constitutionnelle et juridique du pays. Or, ce dont le pays a urgemment besoin, c’est de diplomatie et de tact.

L’Autriche et la Bosnie-Herzégovine entretiennent des relations étroites depuis de nombreuses années.L’armée fédérale autrichienne est déployée dans cet État des Balkans depuis 2004 dans le cadre de la mission EUFOR ALTHEA. L’Autriche est l’un des principaux investisseurs étrangers directs en Bosnie-Herzégovine. Avec environ 170 000 personnes, la diaspora bosniaque est l’une des plus importantes en Autriche.Il n’est donc pas surprenant que l’Autriche suive de très près ce qui se passe en Bosnie-Herzégovine.
La décision prise en avril par la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Beate Meinl-Reisinger, d’interdire l’entrée sur le territoire autrichien à Milorad Dodik, président de la république serbe de Bosnie, a donc été d’autant plus critiquée. L’expérience historique de l’Autriche lui a appris qu’il faut faire preuve d’une grande diplomatie avec les différents groupes ethniques, religieux et politiques afin d’éviter les tensions. La ministre autrichienne des Affaires étrangères n’a pas fait preuve de cette diplomatie et a suivi la « logique allemande », l’Allemagne ayant également prononcé une interdiction d’entrée sur le territoire. Meinl-Reisinger a ainsi renoncé à une attitude diplomatique et neutre.
Aspirations séparatistes
Milorad Dodik souhaite une nouvelle constitution pour la partie serbe du pays, qui permettrait sa séparation de la Bosnie-Herzégovine et ouvrirait la voie à une confédération, c’est-à-dire à un rattachement à la Serbie. Il s’agit d’une situation extrêmement délicate, qui remonte à loin et qui n’est ni facile à expliquer ni facile à résoudre. Mais pour tout observateur raisonnable, il est évident que toute intervention irréfléchie et autoritaire dans ce conflit peut conduire à une escalade. Comme nous l’avons déjà dit, il faudrait faire preuve de diplomatie et de beaucoup de tact.
Dans une interview accordée début mai à un magazine autrichien, Dodik a rapidement abordé ce point précis : il s’agit concrètement du Haut Représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine, l’Allemand Christian Schmidt. Son mandat n’est pas légitimé démocratiquement, mais ses pouvoirs sont néanmoins étendus, comme l’explique l’interview. En théorie, Schmidt est au-dessus de tous les politiciens élus et peut annuler des lois et des décisions parlementaires. On peut également lire :
« Il (Schmidt, ndlr) a rendu la violation de la Constitution passible de sanctions pénales par décret, tout comme le non-respect de ses propres décrets. Comme Dodik s’est opposé aux ordres de Schmidt, il a été condamné en première instance et, comme il ignore ce jugement, un mandat d’arrêt national a été lancé contre lui. »
Christian Schmidt est en fonction depuis 2021. Il a alors remplacé un Autrichien, Valentin Inzko, qui était de loin le plus ancien Haut Représentant (2009-2021). Le mandat du Haut Représentant n’est pas limité, mais il doit rendre compte tous les six mois devant les représentants des ministères des Affaires étrangères de plus de 50 États, le Conseil de mise en œuvre de la paix (Peace Implementation Council, PIC). Cet organe est également chargé de la nomination officielle du Haut Représentant. La nomination de Schmidt en 2021 n’a pas été reconnue par la Russie et la Chine, ce qui a suscité des discussions sur sa légitimité en droit international.
Attitude coloniale
Ces derniers temps, la fonction de Haut Représentant en Bosnie-Herzégovine a fait l’objet de critiques répétées. D’une part, sur le plan formel, en raison de l’absence de légitimité démocratique et de contrôle. D’autre part, les critiques à l’égard de la gestion de l’Allemand Christian Schmidt se multiplient. L’ancien ministre de l’Agriculture est issu de la CSU bavaroise (un parti chrétien-social), qui n’est pas vraiment réputée pour son tact et son habileté diplomatique.
L’action de Schmidt a donc immédiatement suscité des irritations : il a ainsi été accusé de prendre parti pour les intérêts de la Croatie en faisant modifier rétroactivement des lois électorales. Il est également intervenu auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, ce qui a même déplu à certains États membres de l’UE. De plus en plus souvent, on entendait également dans les cercles intellectuels demander à Christian Schmidt de ne pas se comporter comme le gouverneur d’une colonie, mais de veiller à la mise en œuvre de l’accord de Dayton.
Le Haut Représentant voit toutefois la situation d’un œil quelque peu différent. Il ne craigne pas une escalade de la violence, mais plutôt une escalade juridique : « Nous sommes dans une véritable crise d’État », a-t-il déclaré dans une interview accordée au magazine autrichien qui, peu de temps après, a invité Milorad Dodik à s’exprimer. Schmidt a ainsi repris la principale critique formulée dans son dernier rapport au Conseil de sécurité des Nations unies, présenté en mai.
Lors du débat sur la situation en Bosnie-Herzégovine qui s’est tenu mi-mai devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur russe VassilyNebenzia a critiqué le Haut Représentant et son approche : On assisterait aux efforts systématiques d’une série de pays occidentaux pour détruire tous les acquis de l’après-guerre, créer un climat de méfiance mutuelle entre les peuples de Bosnie-Herzégovine et exacerber les divisions interethniques.
« Nous sommes convaincus que M. Schmidt est un instrument important de cette politique coloniale »
Tout en comprenant la difficulté de cette tâche, Christian Schmidt doit se demander s’il ne fait pas davantage partie du problème que de la solution.
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