La proposition de Gabriel Attal d’interdire le port du voile aux mineures de moins de 15 ans a semé le trouble au sein du groupe Renaissance, ravivant les tensions autour de la ligne politique du Premier ministre.

Selon Libé, Gabriel Attal traverse une zone de turbulences, y compris au sein de son propre camp. En voulant interdire le port du voile pour les moins de 15 ans, le Premier ministre a suscité une vague de critiques, jusque dans les rangs du groupe Renaissance, qu’il préside à l’Assemblée nationale.

Une proposition jugée populiste et déconnectée

Lors d’une réunion houleuse de plus de deux heures à l’Assemblée, plusieurs députés ont exprimé un profond malaise face à la tournure sécuritaire et identitaire prise par certaines mesures dites « régaliennes » du gouvernement.

👉 Le député Ludovic Mendes (Moselle) a dénoncé une dérive démagogique :

« Parler d’une centaine de personnes dans notre pays quand on a 20 000 gamines qui se prostituent, c’est plus démagogique qu’autre chose. »

Même son de cloche du côté de Céline Calvez, qui critique une « politique de la peur » et une rupture avec l’esprit En Marche originel.

Des désaccords jusqu’au sommet

La ligne d’Attal est également rejetée par plusieurs poids lourds de la macronie. Emmanuel Macron, François Bayrou et Édouard Philippe l’ont ouvertement recadré dans les colonnes du Point, laissant entendre que le Premier ministre pousse trop loin le curseur identitaire.

Face aux critiques, Attal aurait éludé le fond, se contentant de rappeler que les sondages d’opinion lui seraient favorables. Mais en coulisses, les fractures sont nettes. Un ancien ministre estime qu’un tiers du groupe Renaissance est clairement opposé à cette ligne. Un cadre du parti tente de minimiser, parlant d’une « offensive ridicule » lancée par des soutiens d’Élisabeth Borne.

Un vote interne décisif ce week-end

La tension pourrait culminer ce week-end : les militants sont appelés à se prononcer sur les 82 propositions du Premier ministre, dont celle sur le voile. Un verdict interne très attendu qui pourrait confirmer ou affaiblir l’autorité politique de Gabriel Attal dans la majorité.