Une décision radicale du groupe Aylo

Depuis mercredi 5 juin 2025, les internautes français ne peuvent plus accéder à Pornhub, YouPorn et RedTube. Le groupe Aylo, propriétaire de ces trois plateformes de contenus pour adultes, a annoncé la suspension de leurs services en France. Une décision présentée comme une réaction directe aux exigences françaises en matière de vérification de l’âge des utilisateurs.

Dans un communiqué, un porte-parole de Pornhub a confirmé : « Aylo a pris la décision difficile de suspendre l’accès à ses plateformes en France. » Le groupe prévoit également de s’adresser directement au public français dans les jours à venir.

Un désaccord sur les lois françaises de protection des mineurs

Le cœur du conflit : une loi française obligeant les sites pornographiques à vérifier que leurs visiteurs ont bien plus de 18 ans. La régulation est portée par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), qui a le pouvoir de bloquer les sites non conformes et d’imposer des amendes financières.

Selon Clara Chappaz, secrétaire d’État au numérique, « Si Aylo préfère quitter la France plutôt que de respecter nos lois, c’est leur choix. » Une déclaration ferme face à ce qu’elle considère comme un refus d’appliquer les normes nationales de protection des mineurs.

Une exposition massive des mineurs au contenu pornographique

D’après l’Arcom, environ 2,3 millions de mineurs en France accèdent chaque mois à des sites pornographiques, alors qu’ils devraient en être légalement exclus. Ce chiffre met en lumière l’inefficacité actuelle des barrières d’accès, et alimente le débat sur la responsabilité des plateformes.

Les autorités françaises ne sont pas les seules à réagir. Au niveau européen, plusieurs plateformes pour adultes font l’objet d’enquêtes, notamment pour non-conformité aux règles de protection de l’enfance, comme l’a récemment indiqué la Commission européenne.

Un précédent pour l’Europe ?

Ce retrait de la France par les géants du X pourrait constituer un précédent à l’échelle européenne. D’autres pays membres de l’UE, soucieux de renforcer la sécurité des mineurs en ligne, pourraient adopter des mesures similaires, plaçant les plateformes face à un choix : se conformer aux exigences ou se retirer.