Gaza. Pour casser le blackout des médias et de la quasi-totalité du personnel politique sur l’aggravation dramatique de la situation humanitaire des habitants de Gaza, l’Insoumission synthétise chaque semaine les informations données par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) et les différentes ONG.

Ainsi, au 2 juillet 2025, l’OCHA rapporte que :

Les tueries se poursuivent et s’amplifient

• Bilan global depuis octobre 2023 : Au 2 juillet 2025, le ministère de la Santé de Gaza fait état d’au moins 57 012 Palestiniens tués et 134 592 blessés.
• Bilan hebdomadaire : 630 Palestiniens tués et 2 353 blessés entre le 25 juin et le 2 juillet.
• Travailleurs humanitaires tués : Au moins 9 travailleurs humanitaires ont été tués la semaine dernière, portant le total à 107 depuis début 2025 et à 479 depuis octobre 2023, dont 326 membres du personnel de l’ONU.
• Victimes aux points de distribution alimentaire : Depuis le 27 mai 2025, 640 personnes ont été tuées et plus de 4 488 blessées en tentant d’accéder à l’aide alimentaire (voir notre article)

Copie d’écran OCHA Reported impact snapshot | Gaza Strip (2 july 2025)

Des déplacements massifs de population et le confinement dans des enclaves

• Déplacements : Plus de 714 000 personnes, soit un tiers de la population de Gaza, ont été déplacées au cours des trois derniers mois (depuis le 18 mars).
• Confinement de la population : Au 2 juillet, 85 % de la bande de Gaza se trouve dans des zones militarisées. La population est confinée sur moins de 15 % du territoire, principalement dans des abris de fortune surpeuplés, des bâtiments endommagés ou en plein air.
• Densité de population intenable : La zone d’Al Mawasi, désignée comme « zone de refuge », a vu sa population tripler pour atteindre plus de 425 000 habitants sur seulement 9 km², soit une densité de près de 48 000 personnes par kilomètre carré, vivant majoritairement sous des tentes. Les attaques directes contre ces tentes se poursuivent, tuant des familles entières.

Effondrement du système de santé et risque épidémique

Le secteur de la santé s’effondre, incapable de faire face à l’afflux de blessés et de malades.

• Structures de santé hors service : 72 des 90 établissements de santé et 25 points d’ambulance sont hors service en raison des dommages et du manque de carburant. Les services vitaux comme les soins intensifs, la dialyse et les unités néonatales sont fermés ou menacés d’arrêt imminent.
• Pénuries critiques : Les hôpitaux manquent cruellement de médicaments, d’antibiotiques, de fournitures vitales et de carburant pour les générateurs. Le complexe médical Shifa a dû suspendre ses services de dialyse, mettant en danger la vie de 1 200 patients souffrant d’insuffisance rénale. Près de 50 % des patients souffrant d’insuffisance rénale sont décédés depuis octobre 2023.
• Épidémies : L’effondrement de l’hygiène et la pénurie d’eau potable (seulement 2-5 litres par personne et par jour, souvent souillée) entraînent une augmentation alarmante des maladies infectieuses. Des centaines de cas de méningite ont été enregistrés, et les diarrhées aqueuses aiguës sont en forte hausse, contribuant à la malnutrition secondaire.

Famine et malnutrition : une génération en péril

La sécurité alimentaire continue à s’effondrer, avec des conséquences dévastatrices, en particulier pour les plus vulnérables.

• Destruction des systèmes alimentaires : 83 % des terres cultivables, 83 % des puits d’eau agricole et 71 % des serres sont endommagés (source : FAO, en date d’avril 2025).
• Insécurité alimentaire généralisée : Les 2,1 millions d’habitants de Gaza sont confrontés à une insécurité alimentaire critique, beaucoup survivant avec un seul repas par jour ou moins.
• Malnutrition aiguë : Les taux de malnutrition aiguë chez les enfants de six à 59 mois ont été multipliés par deux à quatre dans tous les gouvernorats depuis mars. Le décès de deux enfants lié à la malnutrition secondaire a été confirmé la semaine dernière (voir notre article).
• Femmes enceintes et allaitantes en danger : Près de 17 000 femmes enceintes et allaitantes auront besoin d’un traitement pour malnutrition aiguë au cours des 11 prochains mois. Le manque de préparations pour nourrissons et d’eau potable expose les nourrissons à des risques graves.

L’impact sur l’enfance et les services essentiels

Les enfants sont en première ligne de cette catastrophe, subissant des traumatismes profonds et une privation de services fondamentaux.

• Enfants en danger : Les bombardements incessants et les déplacements ont laissé les enfants sans soins sûrs. Près d’un quart des espaces adaptés aux enfants ont suspendu leurs services, affectant 23 500 enfants.
• Risques accrus pour les enfants : Les partenaires de protection de l’enfance constatent une forte augmentation du travail des enfants, de la séparation des familles et de la négligence. Des enfants non accompagnés et séparés sont identifiés en nombre croissant, notamment autour des points de distribution d’aide.
• Éducation paralysée : Depuis le 18 mars, 61 attaques contre des écoles ont été signalées. Plus de 73 000 apprenants sont affectés par la suspension des activités d’apprentissage temporaires. La perturbation prolongée de l’éducation menace de créer une « génération perdue ».
• Crise énergétique : La consommation d’énergie des ménages est tombée à moins de 50 kWh par mois, contre 200-300 kWh avant octobre 2023. Plus de 90 % des ménages ont accès à l’électricité moins de quatre heures par jour. Le manque de carburant paralyse les hôpitaux, les usines de dessalement, les stations d’épuration et l’acheminement de l’aide.

Vous pouvez également un autre rapport de l’OCHA résumant les principales données hebdomadaires (OCHA, 2 juillet 2025)

La déclaration du secrétaire Général de l’ONU du 27 juin 2025 rappelle aux puissances occidentales et à Israël le droit international et leur devoir d’humanité.

Par les Insoumis du Pic Saint Loup (34)