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L’engagement pris hier par les membres de l’OTAN devant Donald Trump de consacrer 5% de leur PIB au financement de leur défense et de leur sécurité à l’horizon 2035 amène à poser un peu brutalement la question des intérêts français. Nous avons toutes les raisons d’être sceptiques: la France d’Emmanuel Macron est incapable de remplir les objectifs qu’elle signe. Il n’y a pas que les économies à réaliser pour dégager une marge de manœuvre budgétaire. Il y a plus grave, et c’est le renoncement à tout projet propre, à toute ambition nationale. On ne mobilise les Français, on ne les amène à se surpasser qu’en les faisant rêver. J’esquisse ici les premiers traits d’une grande ambition française, indépendante de la vision américaine et forcément opposée à la dynamique de l’Union Européenne. Le paradoxe, c’est qu’il faut que la France reprenne son indépendance vis-à-vis de l’OTAN pour tenir les engagements qu’elle vient de prendre au sommet de La Haye, et qu’elle serait bien incapable de réaliser au sein de l’OTAN.

Au vu du sommet de l’OTAN du 25 juin 2025, on poussera d’abord un grand éclat de rire. Qu’il est réjouissant d’avoir vu les anti-Trump des dix dernières années venir faire allégeance comme de vulgaires vassaux. On ne se débarrasse pas de l’esprit de servitude quand on a vendu sa liberté pour le confort de l’esclavage. C’est la si profonde fable de La Fontaine sur « Le Chien et le Loup ».
Le sommet de l’obséquiosité a été atteint quand Mark Rutte a fait l’éloge de la capacité de Trump à imposer un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, le comparant à un « Papa » faisant entendre raison à deux enfants turbulents. Que Trump ait réussi un tour de force – consistant à sacrifier les objectifs de Netanyahou à une entente américaine avec la Russie et l’Iran, j’y reviendrai – ce n’est pas la question qui nous intéresse ici.
Ce dont il faut parler, c’est de l’abaissement français auquel nous assistons. Et des conditions du redressement nécessaire.
La France de Macron est incapable de remplir les objectifs auxquels elle a souscrit
Le communiqué final de l’OTAN prévoit, à l’horizon de dix ans que les Etats-membres investiront 3,5% de leur PIB dans la défendse proprement dite et 1,5% dans « la sécurité ». La France a souscrit à cet engagement. Il est pourtant évident que la République de Macron ne peut pas tenir cet engagement!
Sans choix drastiques dans le périmètre des dépenses publiques, la France, endettée à plus de 100% de son PIB, ne pourra pas y parvenir en 2035. Les experts pensent que l’Allemagne y arrivera, elle, sans difficulté ( ses investissements représenteraient 152,8 milliards € en 2029 !) et les autres grands pays européens (Pologne, Royaume-Uni, Italie) devraient y arriver parce qu’ils dont les efforts nécessaires en termes de finances publiques.
Huit ans de macronisme ont privé la France de ce qui lui laissait une forme de leadership en Europe: son autonomie dans les affaires de défense et son budget supérieur à celui de ses partenaires.
Macron signe une déclaration qui mettrait fin, si elle devenait réalité à l’indépendance française en matière de défense
La déclaration finale est explicite, parlant de:
« notre engagement commun à développer rapidement la coopération entre les industries de défense de part et d’autre de l’Atlantique. Nous nous attacherons à éliminer les obstacles qui freinent les échanges commerciaux entre Alliés dans le secteur de la défense, et nous nous appuierons sur nos partenariats pour promouvoir la coopération entre industries de défense »
. On cherche en vain le mot « Europe » dans le texte du communiqué. Je répète: le communiqué ne fait aucune mention de la fameuse « Europe de la défense ». Qu’elle est loin « l’Europe européenne » ou « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » du Général de Gaulle!
Comme me l’a expliqué ce jour un membre du groupe Vauban; un comité d’experts connu pour ses analyses incisives, en particulier ses critiques de la Loi de Programmation Militaire:
« il est logique qu’une alliance euro-atlantique sur le plan militaire soit prolongée par des alliances industrielles euro-atlantiques dans l’armement, qui est la base même des capacités recherchées. Il est donc inutile et stérile de s’en plaindre; la préférence européenne est impossible dans l’Union Européenne ».
La doctrine gaullienne adaptée à notre temps
La France vit encore pour partie de la doctrine militaire et diplomatique formulée et mise en oeuvre par le Général de Gaulle: dissuasion nucléaire, industrie de la défense indépendante, siège permanent au Conseil de Sécurité. Et l’expert du Groupe Vauban me l’a redit de manière frappante:
Sur le plan capacitaire, le retrait du commandant intégré en 1966 a permis à la France de se doter d’un modèle d’armée, excellent, dont le seul défaut, est de ne pas être financé à son bon niveau;
Sur le plan de l’industrie de défense, le marché est dometique mais surtout auprès de pays qui ressemblent à la France : des pays indépendants et voulant le demeurer (Grèce, Serbie, Croatie, EAU, Egypte, Qatar, Inde, Indonésie…). Presque intégralement hors d’Europe.
Malheureusement, les successeurs du Général n’ont pas tenu le gouvernail assez fermement. Le traité de Maastricht mettant l’OTAN au centre de la politique étrangère et de sécurité commune, la participation aux côtés de l’OTAN dans les guerres de Yougoslavie, la rentrée dans le commandement intégré de l’OTAN en 2009, le laisser-aller budgétaire, la tentation de partager avec les Allemands notre dissuasion nucléaire ou notre siège au Conseil de Sécurité en échange d’une indulgence de Berlin concernant notre abandon aux déficits de toute sorte, tout cela nous a mis en mauvaise posture.
Emmanuel Macron a encore exagéré ces tendances négatives. Et l’on ne voit franchement pas comment la France pourrait connaître le sursaut nécessaire dans le cadre actuel, celui qui a justifié tous les abandons.
L’esclavage ou l’indépendance pour le redressement
Je suis très inquiet des tendances actuelles. Si rien n’est fait, Emmanuel Macron annoncera un jour qu’au terme d’une « lutte héroïque », il a dû se résigner à « cesser le combat ». En annonçant la visite d’un comité d’audit international doté d’un mandat de l’UE et du FMI autorisant des mesures exécutoires, il expliquera aux Français que la plus grande partie de leurs « acquis sociaux » sont supprimés, qu’il faut diminuer le versement des retraites, réduire les salaires etc….; en échange de « mesures plus clémentes que celles qui auraient pu nous tomber dessus », ajoutera-t-il, il a dû confier la gestion de notre outil militaire au général commandant l’OTAN. Et notre dissuasion militaire sera placée sous contrôle américain.
En fait Emmanuel Macron aura fait les concessions avant le verdict du comité d’audit et il aura donc cédé notre outil militaire tout en réservant à nos concitoyens le sort de la Grèce en 2015.
Telle est la route de la servitude pour la France. Mais il est aussi un chemin, ambitieux et gratifiant vers le renouveau. C’est celui dont pourrait se charger un héritier du Général de Gaulle.
+ D’abord il se rappellerait, avec Chateaubriand, qu’il faut faire rêver les Français (« On ne mène les Français que par les songes », disait le grand écrivain). Demandez aux Français des sacrifices pour des raisons comptables, ils se mettent en grève, manifestent etc….Faîtes les rêver avec un grand dessein et vous en ferez des héros.
+ Ajoutons que le problème des discours du Premier ministre ou de la majorité présidentielle sur le nécessaire effort budgétaire est la conception d’un jeu à somme nulle. C’est en grande partie pour cela que le gouvernement et le Parlement sont incapables de faire des choix: la réflexion ne consiste qu’à prendre aux uns pour donner à d’autres. Ou bien prendre à tous pour assurer le service de la dette. Ou bien augmenter les impôts au risque de tuer encore plus l’initiative en France.
+ Il existe un immense domaine, qui permettrait de développer les ressources: c’est notre outremer; ce sont les 11 millions de kilomètres carrés de notre domaine maritime. Les territoires français hors d’Europe et notre part d’océan sont potentiellement générateurs d’immenses revenus: à condition de développer la stratégie appropriée: recherche, exploration, association des populations locales, ouverture à l’épargne française et, bien sûr, protection militaire vu les enjeux.
+ Inévitablement, si nous faisons le choix de l’outremer, nous nous heurterons àn une coalition d’intérêts jaloux, pilotés par l’Allemagne et la Commission Européenne, avec l’encouragement discret des Etats-Unis. Il nous faudra aussi résister aux directives de l’OTAN vu que nos besoins militaires seront très différents de ce qu’attend l’Alliance Atlantique. Notre intérêt n’est pas de laisser absorber nos forces militaires dans une « »défense de l’Europe contre la Russie ». Il est dans le développement d’une grande marine: l’équivalent de ce qui fut fait entre le règne de Louis XIII et celui de Louis XVI, et qui fut en partie renouvelé à la fin du XIXème siècle. Il est dans la construction d’une diplomatie tous azimuts. Il est dans la mobilisation des énergies de tous ces Français de naturalisation récente, qui viennent du monde entier et qui seront fiers d’appartenir à une grande ambition mondiale de notre pays.
+ Cette grande ambition se fera inévitablement contre l’UE et en dehors de l’OTAN. Si l’on est pragmatique, il ne sera pas possible d’affronter à la fois l’Allemagne de Friedrich Merz rêvant de « devenir la première armée d’Europe » et les Etats-Unis de Donald Trump en plein repli sur le continent américain. Bien entendu une saisie par les Etats-Unis du Groenland serait l’occasion rêvée pour décréter la priorité donnée à l’exploitation de notre domaine maritime. Mais nous n’avons pas à rompre des lances pour des pays européens qui n’ont jamais pris à leur compte le projet du Général de Gaulle d’une « Europe européenne ». Il est temps de montrer le même égoïsme que les Etats-Unis et de nous recentrer sur nos intérêts spécifiques.
Imaginez que, tout en gardant le contrôle, nous ouvrions la Guyane aux acteurs internationaux de l’industrie spatiale (c’est l’un des meilleurs sites de lancement de la planète); prenons chacun de nos territoires et développons pour lui un projet spécifique, où la France devienne pionnière de l’exploitation du domaine maritime. Faisons rêver tous les écoliers de France en leur donnant envie d’êtres marins, membres d’une équipage de sous-marin, chercheur en océanographie, spationaute, entrepreneur en Polynésie, en Calédonie ou à la Réunion. Après tout, n’a-t-on pas vu au dernier Salon du Bourget un entrepreneur de la Réunion, créateur de Fly-R, fasciner par son développement de la technologie des drones?
La France ne pourra s’en sortir que comme cela: en convainquant nos créanciers qu’il est encore d’immenses gisements de ressources inexploitées, qui nous permettront, par les revenus fiscaux supplémentaires qu’ils génèreront, d’honorer le service de la dette; en donnant un sens aux sacrifices que nous exigerons des Français; en développant un outil de défense approprié au projet.
C’est cela le chemin de l’indépendance ! C’est aussi celui qui nous permettra de relancer notre effort militaire – paradoxalement, en nous étant opposés à l’UE et en ayant pris des distances avec les Etats-Unis.
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